Mur-de-Barrez déloge son maire qui ne parvient pas à être élu !

L’élection de Daniel Tarrisse devenant conseiller général du Carladez avec une étiquette de gauche avait provoqué une secousse dans le canton le plus septentrional du département. Hier, c’est un séisme auxquels ont assisté les Barreziens à la salle des fêtes de Mur.

Avec 13 élus au total pour la liste d’Alain Cézac et deux pour la liste du maire sortant, le score sans appel est un désaveu pour Joseph Chayrigues, en place depuis 1995.

Un désaveu prévisible

Déjà, lors des fameuses élections cantonales, il n’avait même pas franchi la barre des 10%. Encore plus prévisible que dimanche dernier, lors du premier tour, quatre sièges avaient été pourvus, tous du bord d’Alain Cézac, laissant sentir un vent nouveau à Mur-de-Barrez, appelé le basculement. Et les volets clos de la salle des fêtes, rue de la Parro, n’ont pas empêché ce souffle du renouveau de pénétrer dans les bulletins de vote. Tout au long du dépouillement dû au panachage, ce fut un silence de cathédrale. De nombreuses personnes faisaient leur comptage pendant que Joseph Chayrigues énonçait au micro chaque bulletin nominativement.

"On croirait un enterrement"

Les gens vissés sur leur siège, derrière les barrières de sécurité, attendaient inlassablement le dénouement. Côté ambiance, l’affiche «silence bureau de vote» était donc inutile. Certains s’octroyaient une pause dans la rue et en profitaient pour enfin parler et confier leurs premières impressions : "Le maire est dans les choux !"  Ou encore: "On croirait un enterrement". Cette personne ne pensait pas si bien dire… Ce le fut. Avec 195 voix pour 439 votants (sur 519 inscrits), Joseph Chayrigues a pris une claque en se lançant sans doute dans le mandat (combat?) de trop.

Josette Serres et Lucette Fontanges représenteront le maire sortant dans le futur conseil municipal qui devrait donc élire Alain Cézac. Pour ce dernier, ému, c’est la victoire d’une équipe: "On a gagné !". Et celle d’une campagne de terrain dont il entend bien en conserver sa philosophie. "Ce sera la démocratie participative, fini la tour d’ivoire et les décisions sans concertation". Place à l’action et aux projets, qui, à la vue de la profession de foi, ne manquent pas.