Agglo de Rodez : Baraqueville parti pour sortir

Depuis dimanche et l’élection de Jacques Barbezange à Baraqueville, la donne a changé sur l’épineux dossier de l’intercommunalité. Il n’est en effet un secret pour personne - c’était d’ailleurs l’enjeu majeur des élections - que la nouvelle équipe regarde avec circonspection l’intégration récente de Baraqueville au Grand Rodez. Rappelons que Manhac avait suivi, de même que Camboulazet, cette dernière contrainte puisque privée de continuité territoriale avec ce qu’il restait du Pays Baraquevillois.
Souhaité par l’ancienne équipe, ce mariage n’a pas fait que des heureux du côté des autres communes du Ségala, puisqu’après la séparation, est venue sur le tapis la délicate question de la répartition de la dette. L’État, appelé à la rescousse, a tranché, mais le problème reste entier. Au-delà, ce bouleversement des frontières intercommunales en a laissé beaucoup dubitatifs, tant sur le fond que sur la forme. D’ailleurs, les trois candidats à la mairie de Rodez réunis par Totem et Centre Presse lors du débat de l’entre- deux tours ont posé sur le problème trois visions bien différentes.
Pour autant, il semble bien illusoire de penser que le changement de majorité à Baraqueville va permettre de dénouer l’écheveau d’un claquement de doigts. Jacques Barbezange reste d’ailleurs très prudent. S’il n’a pas remis en cause sa « promesse » de campagne qui consistait à consulter ses administrés sur la question, il entend avant tout réunir l’ensemble des éléments (comptabilité, compétences, personnels...).

Grand Ségala
« Mais sortir du Grand Rodez n’est pas une fin en soi, a-t-il, prévenu dès dimanche soir. Il faudra savoir ce que l’on fait, et avec qui. » La réforme de l’interco étant ce qu’elle est, Baraqueville, voire le Pays Baraquevillois, va bien devoir se trouver un autre partenaire si l’intention se confirme. Sur ce point-là, beaucoup voient du sens dans un rapprochement avec Naucelle - Jacques Barbezange parle d’un « axe 88 » - qui remet au goût du jour une entité Grand Ségala. D’autant que Baraqueville et Naucelle seront dans le même canton dès 2015.
Voilà pour ce qui est de la volonté politique de faire basculer - au propre comme au figuré - ce dossier qui illustre à lui seul les difficultés rencontrées en Aveyron sur la réforme de l’interco. Mais il est clair pour tous qu’elle ne suffira pas, et un éventuel changement de cap baraquevillois va se heurter à l’approbation de l’entité rejointe, mais aussi de celle quittée, l’Agglo en l’occurrence. Ce bon de sortie s’obtient dans la mesure où deux tiers des communes donnent leur accord, ou à défaut celles représentant deux tiers de la population. On peut imaginer qu’en coulisses, à l’heure où la prochaine gouvernance du Grand Rodez est sur la table, le dossier baraquevillois n’est pas bien loin. Sachant que Camboulazet et Manhac, tenues par la continuité territoriale, n’auront d’autres choix que de suivre.