Biodiversité et bien-être animal: le zoo de Vincennes rouvre ses portes samedi

  • Une cage de transport pour lion est exposée au Palais-Royal pour annoncer la réouverture du zoo de Vincennes à Paris le 7 avril 2014
    Une cage de transport pour lion est exposée au Palais-Royal pour annoncer la réouverture du zoo de Vincennes à Paris le 7 avril 2014 AFP - Bertrand Guay
  • Une vue générale du zoo de Vincennes à Paris le 8 avril 2014
    Une vue générale du zoo de Vincennes à Paris le 8 avril 2014 AFP - Martin Bureau
  • Des girafes marchent dans leur enclos au zoo de Vincennes à Paris le 8 avril 2014
    Des girafes marchent dans leur enclos au zoo de Vincennes à Paris le 8 avril 2014 AFP - Martin Bureau
  • Une visiteuse prend une photo de pingouins au zoo de Vincennes à Paris le 8 avril 2014
    Une visiteuse prend une photo de pingouins au zoo de Vincennes à Paris le 8 avril 2014 AFP - Martin Bureau
Publié le
AFP

Un voyage au cœur de la biodiversité à travers cinq régions du monde : le zoo de Vincennes rouvre ses portes samedi après trois ans de travaux et avec quelque mille animaux de 180 espèces différentes "dans le respect du bien-être animal".

"On a arrêté les anciennes méthodes qui consistaient à pousser les animaux pour les faire sortir et les montrer au public, explique Alexis Lécu, le responsable vétérinaire. Aujourd'hui on joue sur leur comportement naturel pour qu'ils sortent sans contrainte".

"Les animaux du zoo vont de ceux très charismatiques - comme le lion, la girafe ou le rhinocéros, associés au terme zoo - aux espèces secrètes qui nécessitent de la patience comme devait en avoir le naturaliste pour les voir, tels le glouton ou le tamanoir", dit-il.

Dans la serre, un lamantin mange de la salade accrochée au fond de l'eau dans un immense bassin. "Ce mammifère marin herbivore mange le couvert végétal du fond marin. Il s'est très vite habitué aux guirlandes de salades car il mange sous l'eau et retrouve ainsi sa manière naturelle de se nourrir", relate Alexis Lécu.

Durant le parcours, le visiteur découvrira la faune et la flore de cinq biozones - Patagonie, Sahel-Soudan, Guyane, Europe et Madagascar - et pourra admirer un éventail d'espèces en difficulté comme des lémuriens, le rhinocéros blanc ou l'oryx algazelle.

Les 45.215 m2 de la zone Sahel-Soudan, la plus spacieuse, abritent ainsi girafes d'Afrique de l'Ouest, rhinocéros blanc, autruches et babouins de Guinée dans un milieu de savane arborée, arbustive, savane rase et delta.

"Nous avons inventé un nouveau zoo sur un concept différent du XXème siècle, où les animaux étaient exhibés comme une attraction. Ce zoo du XXIème siècle montre et parle de biodiversité et les bêtes vivent ensemble comme dans leur milieu naturel", assure Thomas Grenon, directeur général du Muséum national d'histoire naturelle, en charge de l'exploitation du zoo.

D'importants travaux, à hauteur de 170 millions d'euros, ont permis de refaire intégralement le parc qui a conservé son emblématique grand rocher. "On a créé du relief car le parc était plat, notamment de grandes côtes rocheuses en Patagonie. Dans la grande serre de 4.000 m2, on a reconstitué la Guyane et Madagascar", ajoute-t-il. "On est passé d'un espace bétonné à un décor plus naturel".

- Des bêtes actives et stimulées -

Devant l'enclos des vautours, Allain Bougrain Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), estime que "le zoo de Paris a sa place dans notre société avec ses programmes de sauvegarde des espèces".

"Il se distingue de beaucoup d'autres zoos par le fait que l'on n'exhibe plus les animaux, mais le public doit les découvrir, se montrer patient et faire un effort pour les apercevoir", dit-il.

"On a donné la priorité au bien-être des bêtes et travaillé sur l'enrichissement, c'est-à-dire les moyens de satisfaire leurs besoins éthologiques", ajoute le président de la LPO.

C'est l'heure du festin des loups. Le soigneur Ludovic Paraud cache des morceaux de viande et des croquettes un peu partout dans l'enclos.

"Le but est que les animaux ne dépriment pas. En cachant la nourriture à différents endroits, ça leur permet de rester actifs et ça les stimule", explique-t-il.

L'enrichissement s'applique principalement aux mammifères carnivores mais aussi à d'autres espèces, comme les oiseaux.

Les pensionnaires - 74 espèces d'oiseaux, 42 de mammifères, 21 de reptiles, 17 d'amphibiens et 15 de poissons - n'ont pas été prélevés dans la nature, mais viennent d'autres zoos dans le cadre d'échanges aux niveaux européen et mondial pour conserver une diversité génétique.

Ainsi, Aramis, le jaguar mâle vient du zoo de Varsovie, des zèbres de Moscou, le puma du Chili, le lamantin des Pays-Bas, etc.

"Les zoos sont des réservoirs de populations d'animaux qui pour certains ont disparu dans la nature ou sont très menacés. On les maintient en vie dans l'espoir de pouvoir les réintroduire dans leur milieu naturel un jour", espère Thomas Grenon.

Source : AFP

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?