Il agresse sexuellement un jeune qui lui "fait de la peine"

  • L’affaire évoquée mercredi, devant le tribunal correctionnel de Rodez, est particulièrement sordide.
    L’affaire évoquée mercredi, devant le tribunal correctionnel de Rodez, est particulièrement sordide. Repro CP
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Centre Presse Aveyron

L’affaire évoquée mercredi, devant le tribunal correctionnel de Rodez, est particulièrement sordide. Au soir du 30 novembre dernier, un Ruthénois âgé de 47 ans accueille chez lui un jeune homme de 19 ans. Une personne "en perdition et fragile, vivant à Rodez, chez les uns et les autres", précise la présidente Blandine Arrial. "Il était venu trois ou quatre fois chez moi, et je lui ai donné à manger. Il m’a fait de la peine, car j’ai aussi des gosses", indique le prévenu.

Mais, ce jour-là, la situation dégénère. Au domicile du mis en cause, on boit beaucoup et on fume du cannabis. Le jeune va se coucher dans le lit de son hôte (parce qu’il n’y a qu’une chambre). Puis, ce dernier le rejoint. Peu après, le quadragénaire lui baisse le pantalon, le masturbe et lui fait une fellation. Sur le coup, la victime ne dit rien. Mais, "en état de choc", et avec le soutien d’amis, elle porte plainte le lendemain au commissariat de police.

"On a picolé, picolé, picolé..." 

Debout, face à ses juges, le prévenu se mure dans le silence la plupart du temps; il reconnaît néanmoins les faits qui lui sont reprochés. "Aujourd’hui, je me trouve bizarre moi-même. Je n’arrive pas à comprendre. Je n’ai jamais fait ça avant", dit-il. Quand la présidente tente de comprendre comment "les choses ont dérapé de la sorte", il répond qu’il "ne sait pas": "Au début, je n’avais qu’une seule intention: le sortir de l’endroit où il était. Après, on a picolé, picolé, picolé..."

Avocate de la victime qu’elle décrit comme étant un homme "qui (lui) arrive à l’épaule et pèse (son) poids", MStéphanie Boutaric n’en croit rien. À l’entendre, le prévenu, "qui a menti durant toute la procédure", "n’a jamais voulu protéger"son client. Parlant de "manipulation", elle réclame, pour réparer un "préjudice terrible", 5000€, et 1000€ de frais de procédure.

"Pulsion exceptionnelle"

Dans ce dossier, pour le vice-procureur de la République Bernard Salvador, "on passe de la compassion à la concupiscence démontrée". Contre ce Ruthénois "visiblement sous l’empire d’une pulsion exceptionnelle", il requiert alors six mois de prison, assortis d’un sursis et d’une mise à l’épreuve, et des soins.

"Atterré", MHubert Aoust, pour la défense, rétorque qu’"il y a un dossier et qu’il se suffit à lui-même. Pourquoi le noircir et en rajouter ?" Rappelant qu’il a obtenu les aveux du prévenu, il "demande que l’on rende justice. L’excès est l’ennemi du bien; et l’émotion n’est pas la justice". Le quadragénaire écope finalement de la peine requise, assortie d’une mise à l’épreuve de deux ans. Il devra indemniser sa victime à hauteur de 2000€, plus 400€ de frais de procédure.

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