Roc laissagais : des champions méconnus

  • L'Alsacien Thomas Dietsch, champion de France en titre et seul pilote tricolore professionnel.
    L'Alsacien Thomas Dietsch, champion de France en titre et seul pilote tricolore professionnel. Jean-Louis Bories
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Centre Presse Aveyron

Alors que les meilleurs marathoniens vététistes de la planète ont rendez-vous dimanche à Laissac pour une manche de coupe du monde,
la discipline souffre en France d’un relatif anonymat.
 

Dietsch, Hynek, Nissen ou encore Mennen. Ils sont champions nationaux, continentaux voire du monde. Et pourtant, leurs visages ou leurs noms ne vous disent rien. C’est normal. Ou du moins vous êtes comme l’écrasante majorité du grand public. Voilà le paradoxe toujours plus grandissant auquel est confronté Laissac une fois par an, lors de son traditionnel Roc laissagais, avec une course de VTT long format (80 km) comptant notamment pour la coupe du monde de marathon. Rien que ça !

Le plateau de l’édition 2014, qui a lieu ce week-end, n’échappe pas à la règle. Mieux, il n’a jamais été aussi fort à en croire le patron de l’organisation, Pierre Boyer. Pourtant, dimanche vers 13 heures sur la ligne d’arrivée, la foule populaire ne devrait pas fêter le grand vainqueur, très probablement étranger, comme il se doit.

Manque de médiatisation
La faute d’abord a « un manque de médiatisation général en France » soulignent l’un et l’autre, Pierre Boyer et Thomas Dietsch, champion de France en titre et seul pilote tricolore professionnel. « Il faut dire que c’est relativement compliqué et coûteux de filmer nos épreuves », renchérit l’Alsacien de 39 ans sous contrat avec la formation allemande Bulls.

Et la France a beaucoup de retard en la matière. « Lors de la Cape Epic en Afrique du Sud, des hélicoptères nous ont suivis durant toute la course » explique-t-il. Sans aller si loin, l’Allemagne semble être en avance dans le monde du VTT marathon. « Là-bas, il y a une émulation entre les pilotes qui tire tout le monde vers le haut. Et surtout il y a plus de marques, de cycles notamment, qui sponsorisent les équipes. C’est pour cela que nous les Français, on est obligé de s’expatrier. »

Au pays où la Petite Reine fait chaque été chavirer la foule le long des routes de campagne, le VTT - marathon ou de format plus classique - ne fait pas autant recette. « On doit être 15-20 pilotes en France à être sous contrat », compte-il.

Pour quels revenus ? « Difficile à dire. Je dirai de 25 000 euros annuels pour un premier contrat à l’équivalent peut-être d’1 million d'euros pour Absalon. Mais ce n’est pas uniquement le coup de pédale qui compte. L’image véhiculée ou la disponibilité sont importantes dans les contrats avec les sponsors. »
« C’est sûr qu’en Italie, Allemagne, Suisse ou Autriche il y a beaucoup plus de professionnels du marathon, rappelle Pierre Boyer. Mais je suis sûr que la discipline a un avenir en France. D’ailleurs la Fédé se pose la question de relancer une coupe de France marathon. On est en train de faire changer les choses. »

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