Soleil, art de vivre... et fiscalité ont attiré 2.200 ménages français au Portugal en un an

  • Des touristes à Lisbonne le 18 février 2014
    Des touristes à Lisbonne le 18 février 2014 AFP/Archives - Patricia de Melo Moreira
  • Le port de Vila Nova de Gaia le 9 mai 2012
    Le port de Vila Nova de Gaia le 9 mai 2012 AFP/Archives - Suzanne Mustacich
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AFP

Quelque 2.200 ménages français ont pu bénéficier du régime fiscal spécial mis en place par le Portugal l'an dernier, pour la plupart des retraités attirés par le soleil, l'art de vivre... et de séduisants avantages, facilitant l’accès à la propriété pour les non-résidents.

Selon la Chambre de commerce et d'industrie franco-portugaise, cette émigration des seniors ira en s'amplifiant.

"Nous attendons au Portugal plus de 20.000 Français jusqu'à fin 2015", affirme son président, Carlos Vinhas Pereira, à l'AFP. "Ils sont attirés par 300 jours de soleil par an, 1.230 kms de côtes, la culture et l'accueil des Portugais... et un gain de pouvoir d'achat de l'ordre de 40%".

En atteste le succès du Salon de l'immobilier et du tourisme portugais, dont la 3e édition se déroulera du 16 au 18 mai Porte de Versailles à Paris : le nombre des exposants a doublé par rapport à l'an dernier (4.000 visiteurs en trois jours), et pour la première fois, toutes les régions du pays seront représentées.

Cet engouement est aussi lié au "cadeau" fiscal créé par le gouvernement portugais pour attirer les candidats à l'exil : depuis début 2013, tous les retraités européens du secteur privé qui s'installent au Portugal sont exonérés d'impôts sur leurs pensions perçues dans leur pays d'origine.

Et cela, "alors qu’en France les impôts ne cessent d’augmenter", fait valoir le promoteur immobilier Libertas, actif depuis 20 ans au Portugal, et dont le patron est Français.

Pour que cet avantage joue, il faut toutefois justifier de six mois de résidence (183 jours) par an, en acquérant un bien immobilier ou en le louant. Selon la Chambre de commerce et d'industrie franco-portugaise, à fin mars 2014, quelque 2.200 contribuables français avaient acheté un bien au Portugal en bénéficiant de ce nouveau régime fiscal de "résident non habituel", depuis le mois de mai 2013.

- Fin du plan de sauvetage -

Pour M. Vinhas Pereira, c'est "véritablement le moment d'acheter" car "les prix de l'immobilier sont encore bas, mais ils repartent à la hausse, ils ont pris 7,5% en un an".

Depuis 2011, les prix immobiliers avaient dévissé d'environ 30%, dans un pays frappé de plein fouet par la crise de la dette.

Or le 17 mai, le Portugal s'affranchira de la tutelle de ses créanciers internationaux : à cette date prendra fin le plan de sauvetage de l'Union européenne (UE) et du FMI, qui lui ont prêté 78 milliards d'euros il y a trois ans, en contrepartie d'un exigeant programme de rigueur budgétaire et de réformes économiques.

"C'est rassurant vis-à-vis des investisseurs qui iront au Portugal, habiter ou investir", fait valoir M. Vinhas Pereira. "Et il y a eu une refonte du marché locatif, à la demande des créanciers du pays, qui donne aux investisseurs la garantie de louer en toute sécurité : les locataires mauvais payeurs ne peuvent plus, comme avant, rester dans leur logement ad vitam eternam", poursuit-il.

Ainsi, les résidences de vacances, qui affichent déjà un milliard d'euros de revenus, devraient attirer un investissement immobilier croissant avec une multiplication par 10 de leur nombre d’ici à 2025, pour passer de 6.000 à 60.000 propriétés, selon le ministère du Tourisme portugais.

Au salon, les exposants sont incités à proposer aux retraités un accompagnement juridique et fiscal ainsi que des services ad hoc : mutuelles de santé ou contrats d'assurance fonctionnant dans les deux pays, etc.

Et des avocats spécialisés, comme Me Rogerio Fernandes Ferreira, expliqueront les spécificités de l'immobilier portugais aux retraités français. "Ils sont très intéressés par le statut de résident fiscal non habituel, mais ils doivent faire attention aux conditions légales à remplir", dit-il.

En un an, une centaine d'entre eux, aux revenus mensuels de 4.000 à 5.000 euros, ont pris contact avec son cabinet, dont un quart ont franchi le pas depuis, en s'installant au Portugal.

L'an dernier ces incitations fiscales accordées aux étrangers avaient suscité des réticences dans la population car dans le même temps le gouvernement relevait fortement les impôts des Portugais.

Surendettés, nombre d'entre eux ont vu leurs maisons confisquées par les banques, lesquelles les ont revendues à des investisseurs étrangers en offrant des conditions de crédit très avantageuses.

Source : AFP

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