Coupables de violences, deux Aveyronnais partent en prison

  • Le substitut du procureur de la République, Chérif Chabbi, représentait le ministère public.
    Le substitut du procureur de la République, Chérif Chabbi, représentait le ministère public. Charles Leduc
Publié le
Philippe Routhe

Justice. Agression au couteau pour l'un, violences conjugales pour l'autre: deux prévenus comparaissaient vendredi devant le tribunal correctionnel de Rodez. Tous deux ont été placés en détention.

Dans le box des prévenus, vendredi après-midi, deux individus attendaient pour être jugés dans le cadre d’une comparution immédiate.
Le président Anselmi a démarré par l’affaire concernant un Millavois, poursuivi pour violences et outrages. L’homme est connu des services de police. Dans la nuit du 4 au 5 mai, il aurait bousculé et menacé d’un couteau un habitant de Millau à qui il demandait des cigarettes, et qui avait le malheur de ne pas en avoir. Aurait, car il nie en bloc. "Il se trompe de personne le type", s’exclame le prévenu. "Lors de votre interpellation, vous avez dit que vous aviez des cigarettes, or, nous n’en avons pas trouvé", lui fait notamment remarquer le juge. "Elles ont dû tomber", répond le prévenu.
La victime, elle, a désigné son agresseur sur la planche à photos des policiers et a confirmé son propos lors d’une confrontation. Cheveux longs blonds, la quarantaine passée, le prévenu maintient: il n’y est pour rien. Les faits d’outrages ont été commis au moment de son interpellation."Dès que l’on a à faire à lui, cela se passe mal", explique aux juges un des trois policiers qui ont déposé plainte.

Déjà connu

Le substitut du procureur, Chérif Chabbi, lui, exhibe d’anciens procès-verbaux, sur lesquels, le prévenu adopte, selon lui, le même mode de défense. Il requiert douze mois de prison dont huit avec sursis. L’avocate de la défense s’indigne. "Le ministère public doit être bien mal en point pour s’en référer de façon inadmissible à des affaires antérieures!" Pour Me Boulet, concernant les faits de violence, "il y a un faisceau de doutes!". Elle plaide la relaxe, montrant au passage que, sur la planche photos, le seul qui a des cheveux longs blonds est son client. Et il y apparaît trois fois... Elle a également fait valoir, "l’acharnement" dont fait l’objet son client, qui vient de perdre son travail après la perte de son permis. Les juges ont prononcé le maintien en détention du prévenu, qu’ils ont condamné à quatre mois de prison. Il devra en outre verser 600 euros à chacun des trois policiers.

Violences conjugales

Ensuite, le juge Anselmi s’est saisi du dossier de cet homme résidant sur Rodez, et poursuivi pour violences conjugales. Dans la nuit du 4 au 5 mai, il a bousculé sa compagne, avec laquelle il vit depuis huit ans. Elle est tombée et a été transportée à l’hôpital pour un gros mal de dos. Verdict, deux jours d’arrêt de travail. Le prévenu est connu par le tribunal pour plusieurs faits similaires. Toujours sur fond d’alcoolisme. "Chaque fois que vous êtes sorti du tribunal ou de la prison, vous êtes revenu ensemble... ", s’inquiète le juge Anselmi. Et justement, avec un fort accent de l’est, le prévenu, dont l’avocate a loué les qualités pour se sortir de cette spirale, explique: "Le matin, je lui ai dit que je voulais la quitter... " Et la journée s’est mal terminée. Le tribunal va en quelque sorte aller dans le sens du prévenu en le condamnant à douze mois de prison, dont huit avec sursis, en ordonnant le maintien en détention, et lui interdisant formellement d’entrer en contact avec sa compagne durant toute cette période.

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