Top 14: Racing-Métro, la revanche chevillée au coeur

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AFP

Le Racing-Métro s'est nourri des critiques sur ses résultats en début de saison et sur l'aridité de son jeu pour fomenter un coup retentissant à Toulouse, vendredi en barrage de Top 14 (victoire 21-16), qui lui donne de l'élan avant d'affronter Toulon.

Le ressort est classique mais efficace. Vent debout face aux esprits chagrins qui avaient enterré le club francilien au creux d'une saison morose, les entraîneurs Laurent Labit et Laurent Travers ont ainsi resserré leur groupe et puisé une motivation supplémentaire.

"On se dit que tout ce qui a été dit sur nous tout au long de la saison, c'est quand même un peu bizarre. Une fois de plus, on a pris un malin plaisir à remettre quelques pendules à l'heure", glisse ainsi Laurent Labit dans les couloirs d'Ernest-Wallon, quelques minutes après s'être offert la peau de Toulouse.

"C'est un exploit, oui, tous les pronostics étaient en notre défaveur, souligne le demi de mêlée Maxime Machenaud. Il y a peu de gens qui croyaient en nous."

Les éléments de langage communs aux acteurs franciliens dessinent ce qui a pu être le discours durant une semaine de préparation commando.

"On est l'équipe qui a le plus gagné, le moins perdu, remarque Labit. Et on parle de la saison +chaotique+ du Racing..."

"C'est un groupe qui a été beaucoup critiqué alors qu'on est la seule équipe à avoir autant gagné, avec Toulon", abonde Machenaud.

Une statistique pas tout à fait vraie non plus: avec 15 victoires dans la saison, le Racing a effectivement été performant, mais autant que Clermont et Montpellier, et un peu moins que Toulon (16).

Et si les Ciel et Blanc ont longtemps été tenus en dehors du wagon des qualifiés pour la phase finale, c'est en raison de son incapacité chronique à engranger des bonus: 5 sur la saison, soit le plus mauvais total avec Grenoble et Oyonnax. En filigrane, ce chiffre illustre les carences offensives des Ciel et Blanc qui ont alimenté les récriminations des observateurs cette saison.

- Les mêmes ressorts contre Toulon -

"Notre jeu a du mal à se mettre en place, convenait d'ailleurs en février Laurent Labit dans un entretien à l'AFP. Et je pense que ce sera malheureusement toujours le cas d'ici la fin de la saison."

L'amalgame entre les éléments historiques de l'équipe et le recrutement abondant de l'intersaison a cependant fini par prendre. Avec un jeu simple mais efficace, fondé sur une conquête impeccable, une discipline de fer, une solide assise défensive et la botte de Jonathan Sexton, le Racing a terminé l'année en boulet de canon.

Mais la superbe performance de vendredi est aussi née sur les cendres de la déroute de Montpellier une semaine plus tôt (44-10) en clôture de la saison régulière. Celle-ci a eu le mérite de souligner les limites du Racing dès qu'il sortait de ses schémas restrictifs tout en chassant toute tentation de relâchement.

Portés par la trouille du ridicule - le Racing avait aussi encaissé 40 points à Toulon, 30 à Toulouse ou 47 à Clermont cette saison - les Ciel et Blanc ont enfin remporté un match à élimination directe, une première depuis leur remontée dans l'élite en 2009.

Ce cap franchi, se profile désormais Toulon, vendredi prochain à Lille. L'opposition promet des étincelles face à une équipe qui assoit elle-aussi sa domination sur sa puissance.

"On ne sera pas favori face aux Toulonnais, affirme le centre Henry Chavancy. On connaît leurs qualités, mais avec un cœur comme ça tout est possible."

Face au champion d'Europe en titre, qualifié pour la finale continentale cette année après avoir terminé premier de la saison régulière de Top 14, sans doute narrera-t-on à l'envi l'histoire de David et Goliath cette semaine au Racing.

Le même conte que se plaisait à répéter Laurent Labit et Laurent Travers lorsqu'ils étaient aux commandes de Castres, sur la route du titre de champion de France 2013.

Source : AFP

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