José Bové apporte son soutien à la filière roquefort

Publié le , mis à jour
Victor Guilloteau

Réunion. Le député européen était à Millau mardi 6 mai pour parler de la réforme de la Politique agricole commune (Pac) et des mutations actuelles au sein de l’interprofession.

Candidat EELV aux élections européennes dans le Sud-Ouest, José Bové s’est rendu à une réunion de travail avec le SPLB (syndicat des producteurs de lait de brebis) à la ferme de Prignolles, à Millau. Une rencontre durant laquelle le député européen, en défenseur invétéré de la filière roquefort, a abordé la réforme de la Politique agricole commune (Pac) et de l’interprofession.

"Le système est mort"

Réuni autour du porte-parole Laurent Reversat, le syndicat a exprimé ses inquiétudes sur le devenir de l’AOP (Appellation d’origine protégée). Les producteurs pointent du doigt un "système bancal", au sein duquel "le prix du lait est négocié a priori, les industriels ne recherchent plus la valorisation du produit, et la répartition des revenus est inégalitaire entre les producteurs".

Pour José Bové, "le système est mort, sclérosé et caricatural. On a atteint une limite. Les producteurs ne voient plus chez eux la perspective d’évoluer. Et cela rejaillit sur le renouvellement des générations sur le rayon de roquefort".

Une répartition plus équitable des plus-values entre producteurs

Conforté dans sa position par un cabinet d’audit, le SPLB souhaite profiter de la Pac pour revoir la façon de payer le lait et définir une répartition équitable des plus-values entre producteurs. Problème, l’Europe "enferme" roquefort dans le «paquet lait», lequel vise à supprimer les quotas laitiers à moyen terme (2015) dans le cadre de la réforme. "Or, le “paquet lait” a d’abord été créé pour le lait de vache, rappelle M.Bové, qui se définit comme "l’interface" entre Roquefort, le ministère de l’Agriculture et la commission européenne. La réalité des AOP est différente. On ne peut pas mélanger la production industrielle pour faire du beurre et les appellations. Roquefort, symbole des AOP fromagers, doit sortir des quotas."

Le SPLB milite donc pour un traitement différencié et une maîtrise collective. "Nous voulons des règles du jeu propres qui nous permettent de conserver la maîtrise globale de tous les volumes de lait  Appellation d’origine contrôlée, ajoute M.Reversat. Il est impératif de garder tous les points de collecte du rayon. Mais la réforme européenne doit permettre d’en finir avec un lait AOP que les industriels ne valorisent pas. Aujourd’hui, une partie de notre lait AOP finit en fromage à pizza outre-Atlantique." 

Le candidat EELV, pour qui elle "contribue à faire vivre le territoire", bataille pour que roquefort abandonne ce système "bête et méchant", et retrouve ainsi un [CIT]«modèle d’équilibre". "Ça, c’est Bruxelles qui peut nous l’apporter, et permettre aux producteurs de reprendre leur avenir en main, conclut-il.  “L’Europe bashing”, ça ne sert à rien."

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