La Grèce aux urnes pour un scrutin local test avant les européennes

  • Un homme pousse un chariot de bulletins de vote à Thessalonique le 15 mai 2014
    Un homme pousse un chariot de bulletins de vote à Thessalonique le 15 mai 2014 AFP/Archives - Sakos Mitrolidis
  • Des manifestants anti-troika à Athènes lors d'un rassemblement électoral le 16 mai 2014
    Des manifestants anti-troika à Athènes lors d'un rassemblement électoral le 16 mai 2014 AFP/Archives - Louisa Gouliamaki
  • Des immigrants applaudissent le parti Syriza lors d'un rassemblement de campagne à Athènes le 16 mai 2014
    Des immigrants applaudissent le parti Syriza lors d'un rassemblement de campagne à Athènes le 16 mai 2014 AFP/Archives - Louisa Gouliamaki
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AFP

La Grèce a commencé à voter dimanche pour le premier tour d'élections locales perçues comme un test de mi-mandat pour la coalition droite-socialistes d'Antonis Samaras, face au parti de gauche radicale Syriza, et un baromètre politique avant les européennes.

Ouverts depuis 07h00 locales (04h00 GMT), les bureaux de vote ferment à 19h00 (16h00 GMT). Des sondages à la sortie des urnes sont prévus dans la foulée avant les premiers résultats vers 20h00 GMT.

Dix millions de personnes sont appelées à élire à la majorité absolue 325 maires et 13 présidents de régions, mais tous les yeux sont rivés sur la couleur qui dominera la carte électorale: le bleu du parti conservateur du Premier ministre ou le rouge du Syriza dirigé par Alexis Tsipras.

Leur dernière confrontation remonte aux législatives de juin 2012 dans un climat électrisé par les conjectures sur une sortie de la Grèce de la zone euro.

La gauche radicale qui plafonnait jusqu'alors à moins de 5% des votes, se voyait propulsée seconde force politique du pays avec 27% des voix, derrière Nouvelle démocratie (ND, droite) à 30%.

Deux ans plus tard, le spectre du "Grexit" a disparu, le pays est censé tourner dans les prochains mois la page de six ans de récession mais la poursuite d'une politique de rigueur drastique et l'envolée du chômage à plus de 26% ont usé la coalition d'Antonis Samaras qui gouverne avec les socialistes.

"Le vote de dimanche est basé sur des caractéristiques locales mais sur le fond c'est une épreuve de force entre ceux qui tolèrent la politique du gouvernement et ceux qui souhaitent envoyer un message de protestation", estime Thomas Gerakis, directeur de l'Institut de sondage Marc.

Si le scrutin local se polarise sur le duel entre Nouvelle Démocratie et Syriza, leur coude à coude dans les sondages, autour de 20% des voix, témoigne aussi de l'atomisation du paysage politique après des décennies de bipartisme.

Avant la déflagration de la crise de la dette fin 2009, conservateurs et socialistes du Pasok ratissaient quelque 80% des voix. Ces élections locales ont vu exploser le nombre de candidatures indépendantes.

- Dramatisation -

Dans les deux principales villes du pays, Athènes et Thessalonique, ce sont d'ailleurs deux électrons libres, respectivement Georges Kaminis et Yannis Boutaris, élus en 2010 avec le soutien du centre gauche, qui devancent largement leurs adversaires.

Parmi les candidats pour la mairie d'Athènes figure aussi Ilias Kassidiaris, député et porte-parole du parti néonazi Aube dorée, inculpé comme la plupart des parlementaires du parti pour participation à "une organisation criminelle" après deux meurtres imputés à des membres d'Aube dorée.

Il est crédité de plus de 10% des intentions de vote, en quatrième position, et a choisi pour affiche électorale une photo de lui menottes aux poignets, encadrés par des policiers lors de son arrestation en septembre.

Le pari du Syriza à Athènes est d'être présent au second tour. C'est également son objectif dans neuf des treize régions.

La grande victoire de la gauche radicale serait de remporter la région d'Athènes (Attique), qui rassemble à elle seule 30% du corps électoral, contre l'actuel président soutenu par les socialistes du Pasok (rebaptisé "Olivier").

Le Pasok avait emporté huit des treize régions il y a quatre ans. Le parti a depuis implosé et plafonne autour de 5% des intentions de vote. L'espace laissé vide aiguise les appétits, notamment celui d'un nouveau parti, To Potami, lancé il y a quelques semaines par un présentateur vedette de télévision.

Dans la dernière semaine de campagne, la gauche et les conservateurs ont dramatisé les enjeux, retrouvant des accents de juin 2012.

Qualifiant le Syriza de "parti de la crise", Antonis Samaras a estimé vendredi qu'il n'aura bientôt "plus de raison d'exister" car il "représente l'impasse dont nous sortons" et recherche "l'instabilité" politique.

Alexis Tsipras n'a jamais caché qu'il voyait le scrutin local, dont le second tour coïncide avec les européennes, comme un tremplin vers d'éventuelles législatives anticipées.

Un dilemme qui risque de laisser indifférents nombre d'électeurs, l'abstention étant attendue, comme lors des précédentes élections locales, autour de 60%.

Source : AFP

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