Ukraine: déploiement sécuritaire avant la présidentielle

  • Photo fournie le 21 mai 2014 par le service de presse de Ioulia Timochenko montrant la candidate ukrainienne s'exprimant lors d'un meeting électoral dans la ville de Sumy (nord)
    Photo fournie le 21 mai 2014 par le service de presse de Ioulia Timochenko montrant la candidate ukrainienne s'exprimant lors d'un meeting électoral dans la ville de Sumy (nord) AFP - Alexander Prokopenko
  • Le vice-président américain Joe Biden (d) accueilli par le Premier ministre roumain Victor Ponta à Bucarest le 21 mai 2014
    Le vice-président américain Joe Biden (d) accueilli par le Premier ministre roumain Victor Ponta à Bucarest le 21 mai 2014 AFP - Daniel Mihailescu
  • Un blindé ukrainien sur la route entre Izyum et  Slavyansk, le 21 mai  2014
    Un blindé ukrainien sur la route entre Izyum et Slavyansk, le 21 mai 2014 AFP - Genya Savilov
  • Photo fournie par le service de presse du candidat et favori à la présidentielle ukrainienne Petro Porochenko aux côtés du maire de Kiev Vitali Klitshchko le 20 mai 2014 à Odessa
    Photo fournie par le service de presse du candidat et favori à la présidentielle ukrainienne Petro Porochenko aux côtés du maire de Kiev Vitali Klitshchko le 20 mai 2014 à Odessa AFP - Mykola Lazarenko
Publié le
AFP

Les autorités ukrainiennes vont déployer plus de 75.000 hommes dimanche pour assurer la sécurité de la présidentielle que les séparatistes prorusses promettent de perturber sous l'oeil bienveillant de Moscou menacé à nouveau par Washington de sanctions.

A quatre jours de la présidentielle, le "front de l'Est" ukrainien, où les militaires et les insurgés armés prorusses s'affrontent sporadiquement depuis le 13 avril, connaît une accalmie après les violences du début de la semaine.

La campagne électorale, avant un scrutin tant attendu par les autorités de Kiev et par les Occidentaux, ne déchaîne pas les passions. Le milliardaire pro-occidental Petro Porochenko est donné grand favori par les instituts de sondage avec plus de 20 points d'avance sur l'ancienne icône de la révolution orange de 2004, Ioulia Timochenko, qui a raté son retour en politique après sa libération de prison fin février.

A 48 ans, le "roi du chocolat" - référence à sa fortune faite dans les chocolat Roshen - promet de mettre fin à l'insurrection dans l'Est et de régler la crise avec la Russie de Vladimir Poutine en trois mois.

"Je connais bien Poutine, j'ai une grande expérience de discussions avec lui, c'est un négociateur fort et difficile", a-t-il déclaré à l'AFP, tout en estimant qu'un compromis est possible.

La crise ukrainienne, née fin 2013 d'un mouvement de contestation à Kiev de l'autorité de l'ex-président Viktor Ianoukovitch, suivi d'un rattachement de la Crimée à la Russie et du déclenchement d'une insurrection armée dans l'Est, a consacré le retour des ambitions de la Russie sur la scène internationale et ouvert une période durable de confrontation entre Russes et Occidentaux.

- 55.000 policiers -

Mercredi, le vice-président américain Joe Biden a mis en garde une énième fois la Russie. "Si la Russie sape l'élection en Ukraine nous devons rester déterminés à imposer des coûts supplémentaires", a déclaré M. Biden, appelant "tous les pays (à) user de leur influence afin d'assurer un climat stable qui permette aux Ukrainiens de voter en toute liberté".

Pour assurer le bon déroulement du scrutin, Kiev a annoncé le déploiement de 55.000 policiers et 20.000 volontaires.

"La menace d'une agression de la Russie et les actions des séparatistes dans l'Est" mettent en danger le scrutin, a estimé un haut responsable du ministère de l'Intérieur, Andriï Tchaliy, qui craint des provocations.

Les séparatistes des régions de Lougansk et de Donetsk ont en effet promis d'empêcher le déroulement du scrutin dans l'Est, où près de 2 millions d'électeurs pourraient avoir des difficultés à se rendre aux urnes.

Moscou, accusé par Kiev et par les Occidentaux de tirer les ficelles dans cette région, dément tout soutien logistique aux séparatistes armés et met en doute la légitimité d'une présidentielle tenue "au son des canons".

- Retrait des troupes russes? -

Ces derniers jours, la confusion a régné concernant l'éventuel retrait des troupes russes massés depuis mars le long de la frontière avec l'Ukraine. Les gardes-frontières n'observent plus de mouvement juste de l'autre côté de leur frontière avec la Russie mais ni les Etats-Unis ni l'Otan n'ont pu confirmer leur retrait total.

Les Etats-Unis ont, par ailleurs, envoyé un croiseur lance-missiles en mer Noire pour continuer de rassurer les alliés est-européens de l'Otan. Moscou a réalisé un test de missile balistique de longue portée depuis l'une de ses bases proche de la mer Caspienne.

Mercredi, le gouvernement ukrainien a organisé une 3e table ronde, à Mykolaiïv, pour le "dialogue national" censé désamorcer la crise. Mais jusqu'à maintenant, ces "tables rondes", organisées en l'absence de séparatistes de l'Est, n'ont donné aucun résultat.

Dans l'autre conflit, gazier celui-là, qui oppose Kiev à Moscou, et menace potentiellement l’approvisionnement de l'Europe en gaz, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a appelé le président russe Vladimir Poutine à respecter son "engagement" de poursuivre les livraisons de gaz à l'Europe.

La semaine dernière, Vladimir Poutine avait affirmé que la Russie n’avait reçu aucune "proposition concrète" de l'UE concernant les paiements de l'Ukraine pour les livraisons de gaz russe à venir, et avait appelé l'UE à une implication "plus active".

La Russie menace de suspendre ses approvisionnements dès le 3 juin si l'Ukraine ne règle pas par avance une facture de 1,66 milliard de dollars pour ses achats du mois de juin. Les autorités ukrainiennes ont rejeté mardi l'exigence posée par Moscou de prépaiement.

Le président Poutine, de son côté, a signé mercredi à Shanghai un méga-contrat d'approvisionnement de la Chine en gaz russe sur 30 ans, évalué à 400 milliards de dollars. Il devrait prendre effet en 2018.

Source : AFP

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