Coup d'envoi au Royaume-Uni et Pays-Bas d'élections européennes à risques

  • Un drapeau européen à l'entrée de la Commission européenne à Bruxelles le 21 mai 2014
    Un drapeau européen à l'entrée de la Commission européenne à Bruxelles le 21 mai 2014 AFP - Georges Gobet
  • Onno Hoes, le maire de Maastricht aux Pays Bas est le premier citoyen européen à avoir voté aux électionx européennes, symboliquement tout juste après minuit, le 22 mai 2014
    Onno Hoes, le maire de Maastricht aux Pays Bas est le premier citoyen européen à avoir voté aux électionx européennes, symboliquement tout juste après minuit, le 22 mai 2014 ANP/AFP - Marcel Van Hoorn
  • Le dirigeant du parti populiste europhobe britannique UKIP Nigel Farage, le 28 avril 2014 à Portsmouth Le dirigeant du parti populiste europhobe britannique UKIP Nigel Farage, le 28 avril 2014 à Portsmouth
    Le dirigeant du parti populiste europhobe britannique UKIP Nigel Farage, le 28 avril 2014 à Portsmouth AFP/Archives - Adrian Dennis
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AFP

Les Britanniques et les Néerlandais commencent à se rendre aux urnes ce jeudi matin, donnant le coup d'envoi d'élections européennes à risques, qui s'annoncent marquées par la montée des partis europhobes et populistes ainsi qu'une forte abstention.

Etalé sur quatre jours dans les 28 pays de l'Union européenne, ce scrutin destiné à désigner pour cinq ans les 751 députés du Parlement européen pourrait voir les ennemis de l'UE réaliser des scores historiques dans plusieurs pays-clés.

Le coup d'envoi du scrutin a été donné par le maire de Maastricht, aux Pays-Bas, ville symbole de l'Union européenne, qui a symboliquement placé son bulletin dans l'urne juste après minuit. Sinon le reste des bureaux de vote, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas, ouvrent aux alentours de 07H30 (05h30 GMT).

Les résultats seront connus en même temps dans tous les pays membres, une fois fermés les bureaux de vote italiens dimanche à 21h00 GMT.

Côté britannique, le parti anti-immigration et europhobe Ukip de Nigel Farage est donné par les derniers sondages au coude-à-coude avec les Travaillistes, devant les Conservateurs au pouvoir.

Dans un pays en proie à un regain d'euroscepticisme, le "Parti de l'indépendance du Royaume-Uni", qui détient actuellement neuf sièges de députés européens, pourrait ainsi en gagner une dizaine de plus, selon des prévisions d'analystes.

Appelés à choisir leurs 73 députés européens, les Britanniques doivent aussi voter le même jour pour des scrutins locaux, qui feront aussi l'objet d'une attention particulière, à un an d'élections générales.

Si l'Ukip n'a pour l'instant aucun député au Parlement national, ce parti anti-establishment représente un réel danger pour David Cameron, dont il grignote l'électorat.

Accentuant de ce fait la pression eurosceptique sur le Premier ministre, qui s'est engagé à organiser un référendum sur l'appartenance de son pays à l'UE d'ici 2017 s'il était réélu.

Outre les Conservateurs, qui risquent de perdre des sièges au Parlement européen, ces élections pourraient aussi se solder par une lourde défaite de leurs partenaires europhiles Libéraux-Démocrates, selon les experts de la London School of Economics (LSE).

Simon Hix, politologue à la LSE, estime que ce scrutin "est susceptible de constituer un tournant dans le sens où l'Ukip pourrait remporter des sièges dans toutes les régions du pays, et être le seul parti à le faire."

Nigel Farage, qui s'efforce tant bien que mal de démentir les accusations de racisme portées à l'encontre de son parti, a exclu de faire alliance au sein d'un groupe parlementaire avec le Front national de la Française Marine Le Pen qu'il dénonce comme un parti "antisémite".

A la différence du Parti pour la Liberté (PVV) du Néerlandais Geert Wilders, qui s'est allié au Front national et espère convaincre le Britannique de les rejoindre pour former un groupe au parlement européen.

Le parti anti-islam de Wilders, qui veut détruire de l'intérieur "le monstre de Bruxelles" et faire sortir les Pays-Bas de l'UE, fait lui aussi la course en tête dans les sondages, aux côtés des libéraux du Premier ministre Mark Rutte et des centristes de D66.

Les analystes néerlandais estiment que tout pourrait se jouer sur la capacité du parti populiste à mobiliser les électeurs jeudi pour un scrutin qui est loin de déchaîner les passions, dans un pays qui ne compte que 26 sièges au Parlement européen.

Or le parti de Geert Wilders a le plus à perdre: selon l'institut de sondage Maurice de Hond, les électeurs traditionnels du PVV sont en effet les moins enclins de tous à se rendre aux urnes. Ce qui a poussé Geert Wilders à mener sa campagne tambour battant, même s'il ne se présente pas lui-même aux élections.

Le PVV reste toutefois isolé aux Pays-Bas, la plupart des autres partis et électeurs étant sensibles au fait que les Pays-Bas, dont l'économie est tournée vers l'étranger, ne peuvent se passer de bons liens commerciaux avec ses voisins.

Selon le sondage de Maurice de Hond, seuls 21% des électeurs néerlandais veulent que les Pays-Bas quittent l'Union européenne. Mais ils sont toutefois globalement favorables à une réforme du rôle de l'UE après plusieurs années de coupes budgétaires imposées par Bruxelles.

Source : AFP

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