Européennes: l'Europe de l'Est vote, échec des populistes aux Pays-Bas

  • Des électeurs le 23 mai 2014 dans un bureau de vote à Dublin
    Des électeurs le 23 mai 2014 dans un bureau de vote à Dublin AFP - Paul Faith
  • Le Premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka vote le 23 mai 2014 à Slavkov
    Le Premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka vote le 23 mai 2014 à Slavkov AFP - Radek Mica
  • Le chef du parti britannique Ukip, Nigel Farage, entouré de ses partisans le 23 mai 2014 à  Thurrock dans l'Essex
    Le chef du parti britannique Ukip, Nigel Farage, entouré de ses partisans le 23 mai 2014 à Thurrock dans l'Essex AFP - Carl Court
  • Début du vote et calendrier des élections européennes par pays
    Début du vote et calendrier des élections européennes par pays AFP - S. Ramis/V. Lefai
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AFP

L'Europe de l'Est vote samedi pour les élections européennes, qui devraient être marquées par une poussée des europhobes, malgré l'échec essuyé jeudi par les populistes eurosceptiques néerlandais.

Samedi, on votera en Lettonie (huit eurodéputés), en Slovaquie (treize) et, pour la seconde journée, en République tchèque (21). Sans oublier la petite île de Malte (six).

Au coup d'envoi de ces élections donné jeudi par les Pays-Bas - qui élisent 26 députés sur les 751 siégeant au Parlement européen - et le Royaume-Uni (73 députés), le populiste néerlandais Geert Wilders a fait un score décevant: selon un sondage de sortie des bureaux de vote, il obtiendrait trois sièges, contre cinq précédemment.

Les premiers résultats officiels du scrutin, étalé sur quatre jours dans les 28 pays de l'Union européenne, seront communiqués dimanche soir, après la fermeture des derniers bureaux.

Mais au Royaume-Uni, le parti britannique Ukip, populiste et europhobe, a effectué une forte poussée au scrutin local de jeudi en Angleterre et Irlande du Nord au détriment des partis traditionnels. Ce scrutin pourrait donner une indication sur le résultat des européennes dans l'ensemble du Royaume-Uni.

Selon les projections nationales en pourcentage et les résultats portant sur 150 des 161 conseils locaux en jeu, l'Ukip emporte 17% des suffrages, soit 157 sièges, un formidable bond par rapport aux deux seuls qu'il détenait jusqu'alors. Le parti travailliste arrive en tête avec 31% des suffrages (+292 sièges), devant les conservateurs (29%, -201 sièges) et les libéraux-démocrates (13%, -284 sièges).

"Sans vouloir vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, ça a l'air bien parti", s'est félicité le chef de l'Ukip, Nigel Farage, qui veut faire sortir le Royaume-Uni de "l'Europe politique" et a prédit un "séisme" pour dimanche.

La poussée des eurosceptiques reste attendue aussi en France (74 eurodéputés), où le Front national d'extrême droite fait toujours la course en tête avec 23,5% des intentions de vote, selon un sondage publié jeudi.

En Irlande (11 eurodéputés), le vote est intervenu vendredi, cinq mois après sa sortie du programme de sauvetage parrainé par l'UE et le FMI. "Il semble que ce soit l'Europe qui ait poussé à l'austérité, mais je pense qu'un peu de crédit doit aussi aller au gouvernement pour les changements de ces dernières années", a déclaré Noel, 23 ans, dans un bureau de vote à Milltown (banlieue sud de Dublin).

"Cela dit, il semble y avoir parfois une réelle séparation entre l'Irlande et l'Europe", a-t-il dit à l'AFP.

- Les proeuropéens en bonne place -

En Europe centrale et orientale, les Tchèques ont ouvert le scrutin vendredi et continueront à voter samedi, tout comme les Slovaques et les Lettons. Dans les autres pays de la région, qui, avec quelque 100 millions d'habitants, envoient au total 199 députés au Parlement européen, les élections auront lieu dimanche.

Les proeuropéens devraient arriver en bonne place en République tchèque, longtemps perçue comme le pays le plus eurosceptique de la région. Le parti ANO (centriste, populiste), son allié social-démocrate CSSD dans la coalition au pouvoir et le TOP 09 (opposition de droite) sont donnés favoris.

"L'appartenance à l'UE est très importante pour la République tchèque, nous ne pouvons pas être un îlot isolé", déclaré à l'AFP Jitka Knizkova, 55 ans, votant à Prague.

"Le discours eurosceptique de Vaclav Klaus (président de 2003 à 2013) et du parti de droite ODS actuellement dans l'opposition, s'est déjà volatilisé", souligne à l'AFP le politologue Jiri Pehe.

- Faible participation -

Dans cette zone ayant largement profité de son adhésion à l'UE et que la crise ukrainienne a confortée dans cette voie, l'abstention devrait toutefois être importante, comme en Europe occidentale.

Mais, selon les sondages, les électeurs de la plupart des pays de l'Est, pour lesquels l'appartenance à l'UE et à l'Otan constitue une garantie de leur sécurité, devraient s'inscrire en faux contre l'euroscepticisme de l'Ouest.

Le comportement de la Russie à l'égard de l'Ukraine inquiète dans une bonne partie de cette région aux frontières orientales de l'UE et dominée il y a encore un quart de siècle par l'ex-URSS.

La Hongrie y est le seul pays à s'attendre à un succès des eurosceptiques. Le parti ultranationaliste Jobbik, deuxième force politique hongroise, est crédité de quelque 17% des intentions de vote.

En revanche, en Pologne, poids lourd de la région où 51 sièges sont en jeu, la Plateforme civique (PO), parti centriste et pro-européen du Premier ministre Donald Tusk, est au coude à coude avec la formation conservatrice Droit et Justice (PiS), alors que les mouvements résolument europhobes sont marginalisés.

Dans les trois pays baltes, ex-républiques soviétiques, l'inquiétude à l'égard de la Russie domine. La participation pourrait y atteindre environ 40%, voire 50% en Lituanie où les européennes coïncident avec le 2e tour de l'élection présidentielle.

A l'inverse, seuls 20% des électeurs sont attendus aux urnes en Slovaquie.

Source : AFP

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