Mer de Chine: Pékin dénonce les provocations des USA et du Japon

  • Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel (g) et le ministre japonais de la Défense Itsunori Onodera, à Singapour, le 31 mai 2014
    Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel (g) et le ministre japonais de la Défense Itsunori Onodera, à Singapour, le 31 mai 2014 Pool/AFP - Pablo Martinez Monsivais
  • Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, le 1er juin 2014 à Singapour
    Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, le 1er juin 2014 à Singapour AFP - Roslan Rahman
  • Le vice-chef d'Etat major de l'armée chinoise, Wang Guanzhong, à Singapour, le 1er juin 2014
    Le vice-chef d'Etat major de l'armée chinoise, Wang Guanzhong, à Singapour, le 1er juin 2014 AFP - Roslan Rahman
  • Le Premier ministre japonais Shinzo Abe, le 30 mai 2014 à Singapour
    Le Premier ministre japonais Shinzo Abe, le 30 mai 2014 à Singapour AFP - Roslan Rahman
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AFP

La Chine a vivement dénoncé dimanche les déclarations "provocatrices" du Premier ministre japonais Shinzo Abe et du secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel, qui ont accusé Pékin de mener des "actions de déstabilisation" en mer de Chine, une zone où les tensions se multiplient.

Devant un parterre de responsables réunis pour un forum sur la sécurité à Singapour, le général Wang Guanzhong, vice-chef d'Etat-major de l'Armée de libération du peuple, a qualifié d'"inacceptables" les déclarations des deux hauts responsables politiques.

Chuck Hagel avait accusé samedi la Chine d'entreprendre "des actions de déstabilisation" en mer de Chine méridionale, avertissant que les Etats-Unis ne resteraient pas passifs si l'ordre mondial était menacé.

Les Etats-Unis, tout en ne prenant pas partie dans les différents conflits territoriaux en mer de Chine, "s'opposent fermement à tout recours à l'intimidation, à la coercition, ou menace de la force pour affirmer des revendications", avait poursuivi le secrétaire à la Défense à l'attention de la Chine.

Lors de ce forum annuel du Dialogue de Shangri-la qui réunit responsables de la défense, hauts gradés, diplomates et experts en sécurité, Shinzo Abe avait, lui, appelé vendredi les pays à respecter la loi, une demande tacitement adressée à la Chine.

"La délégation chinoise (...) a le sentiment que les discours de MM. Abe et Hagel étaient une action provocatrice contre la Chine", a rétorqué le général Wang Guanzhong, le plus haut gradé de cette délégation.

"C'est tout simplement inimaginable", a déclaré le général en uniforme, laissant de côté son discours préparé. Il a ajouté que les propos de l'Américain et du Japonais étaient "inacceptables et pas dans l'esprit du Dialogue de Shangri-la".

Il a indiqué préférer l'attitude franche des Etats-Unis, qui citaient nommément la Chine, aux circonvolutions du Japon, qui ne nommait pas Pékin mais y faisait visiblement référence.

Les termes de MM. Abe et Hagel "m'ont donné l'impression qu'ils s'étaient coordonnés, qu'ils s'encourageaient mutuellement, et ils ont profité du fait de s'exprimer en premier (...). Ils ont ainsi arrangé des actions provocatrices et lancé des défis à la Chine", a ajouté le militaire.

Shinzo Abe a quitté ce forum samedi et Chuck Hagel dimanche matin, avant la prise de parole de Wang.

Selon le Pentagone, Hagel et Wang se sont rencontré brièvement samedi pour "échanger leurs vues sur des sujets importants pour les Etats-Unis et la Chine, ainsi que pour l'ensemble de la région".

- Tensions exacerbées -

Chuck Hagel avait réaffirmé samedi le soutien de Washington à ses alliés en Asie en appelant à un réglement pacifique des conflits de territorialité.

Les Philippines et le Vietnam surtout, mais aussi Taïwan, la Malaisie et Bruneï ont des différends territoriaux maritimes avec Pékin en mer de Chine méridionale.

La Chine revendique la quasi-totalité de ce carrefour de routes maritimes vitales pour le commerce mondial, et réserve potentielle de pétrole, de gaz et d'importantes ressources halieutiques.

Les tensions se sont exacerbées ces dernières années alors que Pékin affirmait de plus en plus fortement ses ambitions, qu'il justifie par des droits historiques. Ces tensions se doublent de fortes rivalités avec le Japon, autour d'îlots situés en mer de Chine orientale, qui empoisonnent les relations entre les deux puissances asiatiques.

Quelques jours auparavant, les Etats-Unis ont d'ailleurs mis en garde Pékin contre ses ambitions en mer de Chine orientale, cette autre zone disputée, après que des avions de chasse chinois eurent frôlé des appareils militaires japonais.

Les deux plus puissantes nations asiatiques sont à couteaux tirés depuis un an et demi en raison d'un contentieux autour d'îlots rocheux revendiqués par Pékin et Tokyo, un contentieux avivé par les querelles héritées de l'Histoire.

Les deux pays se disputent les Senkaku, à 200 km au nord-est de Taïwan et à 400 km à l'ouest d'Okinawa (sud du Japon), des îlots administrés par le Japon mais revendiqués vigoureusement par la Chine sous le nom de Diaoyu.

Alors que le forum approchait de sa conclusion, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a appelé les parties en présence à faire preuve de retenue pour prévenir des conflits plus sérieux.

Un accord entre la Chine et l'Association des nations d'Asie du sud-est (Asean) sur un code conduite pour gérer les disputes en mer de Chine méridionale est "la seule manière de prévenir des incidents dans cette zone convoitée", a déclaré le ministre français.

Source : AFP

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