Nucléaire: discussions directes inédites entre l'Iran et les Etats-Unis

  • Abbas Araghchi (au centre), le négociateur en chef du nucléaire iranien, à Vienne le 16 mai 2014
    Abbas Araghchi (au centre), le négociateur en chef du nucléaire iranien, à Vienne le 16 mai 2014 AFP/Archives - Dieter Nagl
  • L'ambassadeur d'Iran à l'AIEA Reza Najafi lors d'une réunion des gouverneurs au siège de l'agence internationale à Vienne, en Autriche le 2 juin 2014
    L'ambassadeur d'Iran à l'AIEA Reza Najafi lors d'une réunion des gouverneurs au siège de l'agence internationale à Vienne, en Autriche le 2 juin 2014 AFP/Archives - SAMUEL KUBANI
  • L'ambassadeur américain aux Nations unies et à l'AIEA à Vienne, Joseph Macmanus, lors d'une réunion des gouverneurs de l'agence internationale à Vienne, en Autriche le 2 juin 2014
    L'ambassadeur américain aux Nations unies et à l'AIEA à Vienne, Joseph Macmanus, lors d'une réunion des gouverneurs de l'agence internationale à Vienne, en Autriche le 2 juin 2014 AFP/Archives - Samuel Kubani
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AFP

L'Iran aura la semaine prochaine des discussions séparées sans précédent avec les Etats-Unis et la Russie, une "bonne occasion" selon Washington pour accélérer les négociations sur le dossier nucléaire actuellement en difficulté.

La rencontre avec les Etats-Unis aura lieu lundi et mardi à Genève, celle avec la Russie se tiendra mercredi et jeudi à Rome, a annoncé samedi le ministère iranien des Affaires étrangères.

Ces consultations seront une "bonne occasion" d'avancer dans les négociations qui marquent un coup d'arrêt, a affirmé un haut responsable américain, soulignant qu'elles arrivaient "à un moment important". La délégation américaine à Genève sera dirigée par le sous-secrétaire d'Etat William Burns.

L'Iran et les Etats-Unis, après des décennies d'hostilité, ont entamé un rapprochement politique après l'élection du président iranien modéré Hassan Rohani en juin 2013. Le président Barack Obama et M. Rohani ont eu un entretien téléphonique en septembre, suivi d'une première rencontre du secrétaire d'Etat John Kerry avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif.

C'est la première fois que Téhéran mène des discussions bilatérales hors des séances des négociations avec le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), menées par la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.

- Préparer les négociations de Vienne -

Ces discussions visent à préparer la prochaine session avec le 5+1, du 16 au 20 juin à Vienne, où les deux parties espèrent débuter la rédaction d'un accord global, a précisé le ministère iranien cité par l'agence Irna, en indiquant que des bilatérales avec d'autres membres du groupe étaient en préparation.

Selon une source diplomatique française, la réunion de Genève évoquera des "aspects spécifiquement américains concernant la levée des sanctions en cas d'accord". Cette réunion est "concertée" avec l'ensemble du 5+1.

Ces discussions "ne remplacent pas le processus de négociations" avec le 5+1 et "ne visent pas à établir un processus parallèle", a renchéri le haut responsable américain.

L'adjointe de Mme Ashton, Helga Schmid, asssistera à la réunion irano-américaine, a indiqué un porte-parole de l'UE.

L'objectif est de préparer un accord global garantissant le caractère pacifique du programme nucléaire iranien et la levée de l'ensemble des sanctions internationales imposées à l'Iran, par l'ONU et par les Etats-Unis ainsi que l'Union européenne, avant la date butoir du 20 juillet.

Les négociations peuvent toutefois être prolongées pendant six mois, comme le prévoit l'accord intérimaire de Genève de novembre 2013.

Aux termes de cet accord, entré en vigueur en janvier, l'Iran a gelé une partie de ses activités nucléaires contre une levée partielle des sanctions économiques occidentales.

Plusieurs séries de discussions ont été menées depuis janvier entre l'Iran et les grandes puissances pour mettre fin à dix ans de crise sur la question nucléaire, mais la dernière séance, en mai à Vienne, s'est achevée sans résultat.

L'Iran avait alors demandé aux Occidentaux de ne pas céder face aux pressions de pays tiers, en référence à Israël, hostile à un accord permettant à Téhéran de maintenir son programme d'enrichissement d'uranium.

- Fossé -

Un important fossé sépare encore l'Iran, accusé malgré ses démentis de chercher à se doter de l'arme nucléaire, et les pays occidentaux.

L'étendue du programme d'enrichissement (nombre de centrifugeuses et niveau de la production d'uranium enrichi), le réacteur à eau lourde d'Arak, capable de produire du plutonium, et le site d'enrichissement de Fordo, souterrain et difficile à détruire, sont les principaux sujets de discorde.

L'Iran refuse par ailleurs de discuter de son programme balistique, comme le veulent les Etats-Unis.

Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano, a salué cette semaine les efforts de l'Iran pour faire la transparence sur son programme nucléaire, tout en rappelant que tous les doutes n'étaient pas levés.

L'AIEA s'inquiète notamment de "la possible dimension militaire" (PMD) du programme iranien. Elle dit chercher en particulier à obtenir des réponses sur des preuves "crédibles" que l'Iran a mené des recherches visant à fabriquer la bombe atomique avant 2003, et peut-être aussi après.

L'Iran dément mais le 23 mai, l'AIEA a rapporté que Téhéran avait, pour la première fois depuis 2008, apporté des informations sur la PMD, en particulier sur des essais de détonateurs.

Source : AFP

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