Massacres de Tulle et Oradour: 70 ans après, hommages de Hollande et Valls

  • Photo non datée d'une pancarte en hommage aux victimes du massacre nazi à Oradour-sur-Glane
    Photo non datée d'une pancarte en hommage aux victimes du massacre nazi à Oradour-sur-Glane AFP/Archives
  • François Hollande le 9 juin 2013 à Tulle pour la commémoration du massacre nazi
    François Hollande le 9 juin 2013 à Tulle pour la commémoration du massacre nazi Pool/AFP/Archives - Thierry Zoccolan
  • Le président allemand Joachim,  Gauck, Robert Hebras, l'un des deux derniers survivants du massacre,  Francois Hollande et le maire Raymond Fugier le 4 septembre 2013 à Oradour-sur-Glane
    Le président allemand Joachim, Gauck, Robert Hebras, l'un des deux derniers survivants du massacre, Francois Hollande et le maire Raymond Fugier le 4 septembre 2013 à Oradour-sur-Glane Pool/AFP/Archives - Yoan Valat
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AFP

Soixante-dix ans après, François Hollande et Manuel Valls vont respectivement rendre hommage lundi et mardi aux victimes de deux des pires massacres commis par les troupes nazies en France, celui des "99 pendus de Tulle" et des 642 martyrs d'Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne).

Lundi, pour cette commémoration, le chef de l'Etat, sera, comme en 2012 et 2013, dans son fief corrézien.

En début d'après-midi, le président devrait assister à la projection d'un film sur la tragédie, avant de prendre part au cortège qui se rendra au Champs des Martyrs, où reposent les 99 hommes pendus par des soldats de la division blindée SS Das Reich, explique Paul Mons, vice-président du Comité des martyrs, association co-organisatrice des cérémonies.

Le 9 juin 1944, en représaille à des actions de résistance, les Waffen SS avaient pendu aux balcons et aux lampadaires de la ville 99 Tullois. Cent quarante-neuf habitants avaient également été déportés au camp de concentration de Dachau, près de Munich (sud-ouest de l'Allemagne), dont 101 ne sont jamais revenus.

Le lendemain, mardi, à une centaine de km au nord de la préfecture corrézienne, Manuel Valls se rendra lui à Oradour. Selon le programme communiqué par Matignon, M. Valls, accompagné par le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants et à la Mémoire, Kader Arif, arrivera à 15H00 dans le village martyr. Il doit doit notamment se recueillir dans l'église en ruines, où plus de 450 femmes et enfants furent brûlés vifs par les Waffen SS de la même division.

- Peut-être le dernier anniversaire avec des survivants -

Séparés, les hommes avaient été abattus dans des granges et le village entièrement incendié. Longtemps embryonnaires, les investigations relancées outre-Rhin ont débouché en début d'année sur l'inculpation d'un Allemand de 88 ans pour sa responsabilité dans ce qui restera comme la pire tuerie perpétrée sur le sol français par les troupes nazies. La justice italienne a également ouvert une enquête, une Italienne et ses sept enfants figurant parmi les victimes.

M. Valls prononcera ensuite une allocution sur l'esplanade du mémorial, selon Claude Milord, le président de l'association des familles de martyrs d'Oradour. Pour clore sa visite, le chef du gouvernement se rendra au Centre de la Mémoire, à la fois musée et mémorial, érigé non loin des ruines.

Avec Marcel Darthout, Robert Hébras, 88 ans, est l'un des deux derniers survivants du massacre. Interrogé par l'AFP, il ne cache pas son regret que François Hollande soit absent pour ces 70 ans. "Je suis ravi que" MM. Valls et Arif "soient là", insiste-t-il. "Mais j'aurais aimé que le président de la République vienne (lui aussi). C'est peut-être le dernier anniversaire (décennal) où il y aura des survivants..."

Dans la mémoire collective, Oradour, par son ampleur, a pris plus de place que les autres massacres commis par les armées hitlériennes en France, comme par exemple Tulle ou Maillé (Indre-et-Loire, 124 personnes tées en août 1944), note Paul Mons, vice-président du comité des martyrs de Tulle. Se refusant à opposer drames, mémoires et victimes des tragédies, il salue toutefois avec satisfaction la présence de M. Hollande à Tulle, y voyant, dans une certaine mesure, une "bonne proportion des choses".

François Hollande s'était rendu en septembre 2013 à Oradour avec son homologue allemand, Joachim Gauck, rappelle de son côté Philippe Lacroix, maire depuis mars, du village de Haute-Vienne. "Bien sûr, on aurait souhaité sa venue. Mais son agenda était rempli, ce que nous comprenons très bien", tranche l'élu, dont le village doit accueillir aussi dimanche la "Randonnée de l'amitié et de la réconciliation", partie lundi de Dachau et formée de cyclistes franco-allemands.

Source : AFP

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