L’Aveyron embarque pour le Brésil

  • A 18 ans, Henri, qui n’est "jamais allé plus loin que l’Espagne ou l’Angleterre", mesure sa chance. Décollage le 23 juin, direction Rio.
    A 18 ans, Henri, qui n’est "jamais allé plus loin que l’Espagne ou l’Angleterre", mesure sa chance. Décollage le 23 juin, direction Rio. José A. Torres
Publié le , mis à jour
Maxime Raynaud

Football. Ils sont Aveyronnais et vont accomplir un rêve dans les prochains jours : celui d’assister, au stade ou non, à la Coupe du monde au pays du football, le Brésil. Qui sont-ils et qu’en attendent-ils ?

Dans leurs voix, sur leurs visages, toujours ou presque la même intonation, la même expression, celle de "l’excitation", sourit Henri du haut de ses 18 ans. Et on les comprend. Car ces cinq Aveyronnais que nous avons rencontrés vont accomplir d’ici quelques jours le rêve de tout inconditionnel de football. Se rendre au Brésil, nation du ballon roi, pour y assister à la Coupe du monde, tâter l’ambiance, voir Copacabana et le Corcovado, sentir un pays vibrer pour le «futebol», etc.

Pour Benjamin, né à Fortaleza, dans l’État brésilien du Nordeste, il y a 26 ans et adopté en Aveyron, le voyage d’un mois sera avant tout un retour aux sources. Mais également un prétexte de vivre l’événement au plus près. "J’ai envie de voir mon pays, dit-il, dans l’ambiance d’une Coupe du monde. Je crois que je vais vivre un moment inoubliable. Je vais essayer de profiter de chaque moment au maximum. Et si je peux trouver une place, je tenterai ma chance, reprend-il, le maillot de la Seleçao déjà dans les bagages. Sinon, ce sera dans un bar !"

Jacques, professeur d’EPS à la retraite, ne le cache pas non plus, l’occasion fera le larron. Parti à Brazilia pour y retrouver son fils Benoît, boulanger en pleine ascension depuis un an - «La boutique padaria francesa» (la boulangerie française) fournit notamment l’ambassade de France-, il ne s’empêchera pas de faire appel au... marché noir si l’envie lui prend. "La Coupe du monde n’est pas ma priorité. J’y vais surtout pour m’imprégner de la culture, de la langue, affirme ce Sébazacois. Le Mondial, c’est le bonus. Mais je suis prêt à mettre le prix pour voir les Bleus s’ils sont en quarts à Brazilia. J’ai prévu 300€ (environ 1000 réais) au cas où", glisse-t-il avant le décollage pour la capitale «auriverde».

4 000€, le prix du «rêve»

Le précieux sésame, Nadine et Christine l’ont, elles, déjà en poche. Il est même double. Les deux frangines castonétoises assisteront au match de poules France-Équateur le 25 juin et à un 8es de finale. Le tout à Rio de Janeiro et, cerise sur le gâteau, dans le mythique Maracana, s’il vous plaît. "C’est même pour ce stade qu’on a pris nos places", précise la première, habituée des grandes manifestations sportives, Euros, Mondiaux de foot (1994) ou de rugby (1995) voire même JO d’été (1996).

Dans la prestigieuse enceinte carioca, l’une des plus grandes au monde (96 000 places), les deux sœurs croiseront peut-être Henri lors du match des Bleus face à l’Équateur. Car lui aussi a choisi le Maracana comme théâtre de son «rêve». À 18 ans, cet étudiant en GEA à l’IUT de Rodez, qui n’est "jamais allé plus loin que l’Espagne ou l’Angleterre", "mesure (sa) chance". D’autant plus que ce voyage organisé, entre place de match en catégorie 1 et hôtel 5 étoiles, est un cadeau. "On ne sait pas ce que réserve la vie, alors c’était le moment", intervient son père. Et tant pis si ce rêve avoisine les 4 000€. Quand on aime, on ne compte pas. C’est bien connu. 

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