Privé de Tour, Alexandre Geniez "se vengera sur la Vuelta"

C’est un coup de téléphone du «big boss» dont il se serait bien passé. Même s’il "s’en doutait un peu ces derniers jours", le Flavinois Alexandre Geniez a appris lundi en début d’après-midi de la bouche du manager de la FDJ.fr, Marc Madiot, qu’il ne prendrait pas le départ du Tour de France, le 5 juillet prochain. Les places étaient chères.

Mais fort d’un premier Tour plutôt réussi l’an passé et d’une montée en puissance sur la Vuelta-2013 ou sur le dernier Giro qu’il a bouclé à la 13e place du général, cette non-sélection sonne pour lui comme une désillusion. Fidèle à son caractère tout en réserve, le grimpeur de 26 ans n’est pour autant pas sorti de ses gonds: "Forcément, c’est une déception. Le Tour, pour le grand public, il n’y a que cela qui compte. Mais sportivement, ce n’est pas non plus une catastrophe, loin de là."

"Honnêtement, je les comprends"

Malgré tout, sa frustration reste palpable.  "Ils (les dirigeants) ont un peu la mémoire courte... Ils ne m’ont pas trouvé très frais sur la Route du Sud (terminée dimanche à la 44e place, NDLR). C’est vrai, avec ces grosses chaleurs, je n’étais pas vraiment opérationnel. Honnêtement, je les comprends." Le staff de l’équipe au Trèfle a donc peut-être pensé que l’Aveyronnais serait insuffisamment remis du Tour d’Italie. "C’était un risque de faire le Giro. Mais ce qui est pris n’est plus à prendre. Et puis je me vengerai sur la Vuelta "(rires)."

Car il devrait du coup être sur la ligne de départ fin août après avoir été ambitieux sur une épreuve qui lui "plaît bien", le Tour de Pologne (3 au 9 août). Plus près, s’il devrait «zapper» le championnat de France de CLM jeudi (pourtant 5e l’an passé), il prendra le départ dimanche de l’épreuve en ligne. Avec la «guerre des sprinteurs» en interne, entre Démare et Bouhanni, certains auraient pu craindre le montage d’un train uniquement dédié au sprint et donc fatal à Geniez.

Pinot et les rouleurs

Ce n’est pas vraiment le cas, même si Delage et Bonnet sont là pour emmener, dans les derniers hectomètres, Arnaud Démare. En revanche, le leader de l’équipe pour le général, Thibaut Pinot, avait dit il y a déjà quelques semaines «vouloir» des rouleurs pour l’épauler dans les étapes de plaine. Davantage même que des lieutenants spécialistes de la montagne du style de... Geniez. L’autre pur grimpeur de la bande sera donc Arnold Jeannesson. Alors que le Flavinois en est à sa deuxième saison à la Française des Jeux, son contrat arrive à échéance à la fin de l’année.

 "En contact avec trois autres équipes"

De quoi lui donner des envies d’ailleurs? "Marc (Madiot) m’a dit qu’ils voulaient me garder. Moi, je me sens bien à la FDJ. Ne pas être au Tour ne fait pas pencher la balance" dans un sens ou dans l’autre. D’accord. Mais il est aussi "en contact avec trois autres équipes", pas toutes étrangères. Reste donc désormais, et jusqu’à "début juillet au plus tard", à peser le pour et le contre pour régler cet avenir qui doit l’envoyer à nouveau sur le Tour.