Millau : un an de prison pour la mule et ses 60 kilos de cannabis

  • En mai 2011, les douaniers ont interpellé l'automobiliste au péage du viaduc de Millau.
    En mai 2011, les douaniers ont interpellé l'automobiliste au péage du viaduc de Millau. CP
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P.R.

Interpellé en mai 2011 au péage du viaduc de Millau, en possession de 60 kg de résine de cannabis, un quadragénaire a été condamné à un an de prison par le tribunal de l'Aveyron. 

Mai 2011, les douaniers postés au péage du viaduc de Millau ont le regard attiré par le comportement étrange d’un automobiliste. Dans la voiture, pas moins de 60 kg de cannabis sont dénichés. Valeur estimée : plus de 360 000€ .

Le conducteur, un Allemand d’une quarantaine d’années, passe aux aveux. Dans la foulée de sa garde à vue, il séjournera quasiment un an en cellule à la maison d’arrêt de Rodez. Hier, il s’est présenté à l’audience du tribunal correctionnel. Du haut de son mètre quatre-vingt-quinze, une interprète à ses côtés, il est revenu sur les conditions qui l’ont amené à effectuer ce transport de stupéfiants. Ce jour de mai 2011, c’était la troisième fois qu’il traversait la France pour rallier l’Allemagne depuis l’Espagne.

"Je me doutais que ce que je transportais était illicite. Mais je ne voulais pas savoir ce que c’était. J’avais besoin d’argent, c’est pour cela que je l’ai fait." Et la juge de lui demander: "Vous étiez presque soulagé d’être arrêté, c’est vrai ?" "Oui, je ne me sentais vraiment pas bien." 

Once d’or 

C’est son ex-beau-frère, d’origine marocaine, qui lui avait proposé de jouer la mule. Depuis les faits, ce dernier reste introuvable. Le procureur Wolff s’est toutefois interrogé sur l’argent (plus de 5000€ en espèces) et l’once d’or retrouvé au domicile du prévenu. "Vous n’aviez pas forcément besoin d’argent", lui fait-il remarquer. "Ma femme ne travaillait pas, et une amie fortunée l’aidait un peu…", lui répond le prévenu, aujourd’hui serveur dans une brasserie en Allemagne. Pas de quoi cependant agacer le représentant du parquet qui, bien que sceptique sur le rôle soi-disant minime du prévenu, requérait deux ans de prison dont un avec sursis.

En revanche, il réclamait trois ans de prison ferme pour le commanditaire introuvable. Me Berger, après avoir fait raconter à son client ses conditions de détention à Rodez, une véritable mise en bière à l’écouter, mettait en avant sa présence à l’audience. "Il aurait très bien pu ne pas venir. Me signer une autorisation de représentation et se planquer chez lui. On sait que les autorisations d’extradition ne sont pas si faciles entre la France et l’Allemagne. Mais, il est venu assumer sa part de responsabilité jusqu’au bout.Son client, condamné à un an de prison, ne retournera pas en maison d’arrêt. Quant à son ex-beau frère, il a été condamné à trois ans de prison. Un mandat d’arrêt international a été lancé à son encontre.

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