Le littoral sud-ouest assure l’été, et fait face à son avenir

  • Les engins ont charrié des tonnes de sable pour remettre les plages en état avant l'été.
    Les engins ont charrié des tonnes de sable pour remettre les plages en état avant l'été. AFP
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Centre Presse Aveyron

Tourisme. Les tempêtes de l'hiver dernier ont causé de gros dégâts que l'homme s'est efforcé de réparer pour que tout soit prêt pour l'été.

Six mois après les tempêtes de fin décembre, premières d’une série dévastatrice cet hiver, les plages meurtries du Sud-ouest peaufinent leur cicatrisation à temps pour le flux estival, sachant qu’à terme l’érosion leur renverra le dilemme : défense ou repli ?
Difficile à imaginer ces jours-ci en voyant le bal de pelleteuses et grappins charriant des roches de 3-4 tonnes - 30 000 tonnes au total - pour renforcer les « fondations » de la dune à Lacanau-Océan. Mais la station-phare de Gironde accueillera bien d’ici dix jours ses milliers de baigneurs quotidiens, avec des pointes à 10 000, comme un 15 août.
De la Côte Basque à l’île de Ré, tout ce qu’Aquitaine et Charentes compte de côte, sableuse surtout, a subi entre décembre et mars les assauts successifs des gros coefficients de marée, fortes houles et des tempêtes « Dirk », « Petra », « Hercule », « Christine », « Brigitte ».

Promenades disloquées, parapets ou escaliers emportés, plages jonchées de déchets (bois, plastiques, bidons) au point que l’accès en fut interdit plusieurs week-ends... À la veille de l’été, la métamorphose est impressionnante et les touristes peineront à voir trace des tempêtes ou du recul du trait de côte de 10 à 20 m en maints endroits. Un recul naturel, connu, multiséculaire, mais aggravé cet hiver.

Sans travaux, pas de saison
« On a ouvert nos plages depuis le 1er mai au nord et au sud. On est prêt à recevoir tout le monde et on ouvrira la plage centrale le 1er juillet », assure le maire de Lacanau, Laurent Peyrondet. « Sans ces trois mois de travaux d’urgence, on n’aurait pas pu faire la saison », souligne l’élu, qui estime la facture à 2,8 millions d’euros et mise aussi sur le « réengraissement naturel » de la plage en cette période, espérant au moins deux mètres de sable.
En Sisyphe du littoral, l’homme a partout réparé, renforcé : ici enrochements plus lourds, là fondations plus profondes, nouvelles digues d’amortissement. Comme à Biarritz, où les vagues avaient pénétré dans le Casino.

À Anglet, le cargo espagnol « Luno », échoué et brisé en trois en février, a disparu depuis le 15 juin, ses 14 000 tonnes de ferraille démantelées, évacuées. Bientôt dépolluée de résidus métalliques, la plage des Cavaliers rouvrira le 1er juillet. Sur l’île de Ré, 21 chantiers ont été ouverts, pour deux millions d’euros.

À l’échelle du littoral aquitain, 7,2 millions d’euros de ces travaux « d’urgence » ont été engagés, l’État en assumant 30 %.
Sur les fronts de mer, ces réparations sont vécues comme allant de soi : « Une station balnéaire doit avoir un front de mer avec des restaus, des boutiques. S’il n’y en a plus, quel intérêt d’y venir ? », assène Cédric Capdepuy, gérant du restaurant Le Kayoc surplombant la plage de Lacanau.

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