Baraqueville : et maintenant ?

Un divorce, en matière territoriale, semble autrement plus long et complexe qu’entre un couple marié ayant décidé de se séparer. Le maire de Baraqueville ne l’ignore pas. Certes, les Baraquevillois se sont clairement exprimés dimanche en faveur d'un divorce avec le Grand Rodez. La question est désormais de savoir comment l’équipe municipale envisage la suite.

Pas d’a priori de l’État

La première étape passera par la case conseil d’agglomération où le maire viendra plaider sa cause, fort du résultat de la consultation. Puis il sollicitera chacun des 10 autres conseils municipaux de l’agglomération pour venir s’y exprimer, puisque c’est bien chaque conseil qui est appelé à délibérer en cas de modification du périmètre. Jacques Barbezange se veut confiant, d’autant que le maire de Rodez a d’ores et déjà dit qu’il répondrait positivement aux Baraquevillois s’ils exprimaient majoritairement leur volonté de sortir du Grand Rodez.

Restera donc à franchir des étapes plus administratives, à commencer par la saisie de la CDCI (commission départementale de coopération intercommunale). Laquelle devra délivrer un avis qu’en dernier ressort peut suivre, ou pas, le préfet de l’Aveyron… Interrogée à ce sujet, la préfète Cécile Pozzo Di Borgo a d'ores et déjà déclaré qu’elle n’avait "pas d’a priori" à la création d’un Grand Ségala.

Janvier 2015

"Si tout se passe comme nous l’espérons, la sortie du Grand Rodez pourrait être effective au 1er janvier 2015", estime pour sa part Jacques Barbezange. Sortie qui pourrait entraîner deux autres communes dans son sillage :  à savoir Manhac et Camboulazet. 

Or, si les habitants et élus de Camboulazet ne s’y opposeraient pas, cela pourrait s’avérer un peu plus compliqué du côté de Manhac où il se murmure que des habitants partisans d’un divorce avec le Grand Rodez se prépareraient à demander à leurs élus d’organiser un référendum similaire à celui de Baraqueville…

Bâtir un Grand Ségala 

En supposant que la séparation sera bel et bien effective dès 2015, reste enfin à savoir comment dessiner la suite. Ce à quoi Jacques Barbezange répond :  "il s’agira d’abord de sauver la communauté de pays du Baraquevillois, en repassant de 7 à 10 communes. Il s’agit de nous sauver mutuellement avant d’envisager la construction d’un Grand Ségala", assure-t-il.

Le maire de Baraqueville estime que ce «Grand Ségala» peut se bâtir à partir de l’axe structurant de la 88, mais aussi sur celui de la 911… "Ce projet d’élargissement devra nous permettre d’atteindre un poids critique suffisant, soit près de 20 000 habitants comme devrait l’imposer la loi dès 2017. Même si on peut espérer que dans les zones rurales, ce plancher puisse être un peu rabaissé." Bref, de 2015 à 2017 au moins, voilà une feuille de route bien garnie pour les élus baraquevillois !