"Orlando": l'hommage du directeur du festival d'Avignon "à tous les théâtres"

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  • Répétition de la pièce "Orlando ou l'impatience" d'Olivier Py, le 3 juillet 2014 à Avignon
    Répétition de la pièce "Orlando ou l'impatience" d'Olivier Py, le 3 juillet 2014 à Avignon AFP/Archives - Bertrand Langlois
  • Jean-Damien Barbin lors de la répétition de la pièce "Orlando ou l'impatience" d'Olivier Py, le 3 juillet 2014 à Avignon
    Jean-Damien Barbin lors de la répétition de la pièce "Orlando ou l'impatience" d'Olivier Py, le 3 juillet 2014 à Avignon AFP - Bertrand Langlois
  • L'acteur Matthieu Dessertine lors de la répétition de la pièce "Orlando ou l'impatience" d'Olivier Py, le 3 juillet 2014 à Avignon
    L'acteur Matthieu Dessertine lors de la répétition de la pièce "Orlando ou l'impatience" d'Olivier Py, le 3 juillet 2014 à Avignon AFP/Archives - Bertarnd Langlois
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Centre Presse Aveyron

Pour sa première édition en tant que directeur du Festival d'Avignon, Olivier Py a imaginé un hommage au théâtre, ou plutôt "à tous les théâtres", à travers la quête d'un jeune homme qui donne son nom à sa pièce, "Orlando ou l'impatience".

"C'est l'histoire d'un garçon qui cherche son père", a-t-il expliqué à l'AFP. "A chaque acte, il a un père différent, et à chaque fois, c'est un théâtre différent". "c'est une promenade picaresque à travers tous les théâtres".

De chaque côté de la scène, les mots "cour" et "jardin", qui délimitent le plateau dans le jargon du métier, plantent le décor: on est au théâtre, du début à la fin de la pièce.

Théâtre lyrique, théâtre politique, théâtre comique et même le clown qui amuse les enfants: tous sont dignes d'être évoqués. La pièce a une forte résonance autobiographique, admet Olivier Py. "Orlando ressemble au jeune homme que j'ai été, et les pères successifs qu'il rencontre ressemblent à l'homme que je suis ou que je vais devenir".

Jusqu'au ministre, personnage à la fois ridicule et pathétique, où l'on reconnaît sans peine Frédéric Mitterrand, à la tête du ministère de la Culture au moment de l'éviction d'Olivier Py du théâtre de l'Odéon, mais qui, "sur le plan spirituel, métaphysique et mystique me ressemble beaucoup", confie le directeur du festival.

- le magnésium sauve le monde-

La pièce, qui dure près de 4 heures, est tout cela à la fois: traversée de grands élans de spiritualité, d'amours brûlantes, d'interrogations métaphysiques et d'engagements politiques. A l'image d'un Olivier Py lyrique, poète, catholique et homosexuel.

Olivier Py, qui a toujours rêvé de diriger le festival, ne cache pas qu'il s'agit en quelque sorte d'une pièce "manifeste". "Dans Orlando, j'ai voulu raconter ma vie, ma vie avec le politique". Artiste engagé, il avait pris la parole lors des municipales pour dire que les idées du festival n'étaient pas compatibles avec celles du Front national, annonçant qu'il déménagerait la manifestation en cas de victoire frontiste.

La pièce va du très sérieux au très léger, avec une tonalité parfois proche du spectacle de cabaret "Miss Knife", où Olivier Py chantait travesti, donné pendant plusieurs années dans le "Off" d'Avignon.

Les interrogations métaphysiques omniprésentes dans la pièce pourraient être indigestes, si l'humour ravageur d'Olivier Py ne désamorçait la gravité à tout moment. Car on rit beaucoup dans cet "Orlando", truffé de personnages cocasses et de scènes hilarantes. "C'est surtout une comédie endiablée", dit-il.

Le formidable comédien Jean-Damien Barbin endosse le rôle du Sganarelle des comédies de Molière, incarnant tour à tour un professeur de dictons fou, un directeur de cabinet lèche-bottes (au sens propre), un ostéopathe, et même un inventeur de ... trous. La pièce moque gentiment tous nos travers. Un jour, le magnésium sauve le monde, le lendemain, c'est l'ostéopathie...

Le beau et naïf Orlando (Matthieu Dessertine) a pour mère "la grande actrice" (Mireille Herbstmeyer), personnage burlesque et sage à la fois, qui finira pas asséner à Orlando qu'"être au monde, c'est être en deuil (...) qu'il faut apprendre à être sans père", et que finalement, "nous sommes seuls, sans réponse, et il faut entrer en scène!"

S'il est un message à retenir de cette pièce qui embrasse beaucoup, avec une profusion de paroles, c'est sans doute qu'"à la fin, quand toutes les vérités nous ont trahis, il reste le théâtre".

"Orlando ou l'impatience" est la première des trois pièces présentées au festival d'Avignon par Olivier Py, premier artiste à diriger la manifestation depuis Jean Vilar. Il reprend en outre la pièce ""Vitrioli", de l'auteur grec Yannis Mavritsakis qu'il avait montée l'an dernier à Athènes, ainsi qu'une pièce pour le jeune public "La jeune fille, le diable et le moulin", d'après les contes de Grimm.

Source : AFP

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