Rallye du Rouergue : Daniel Wachoru fait toujours courir les foules

  • Daniel Wachoru dans son bureau au siège du Rallye du Rouergue, en pleine préparation de la 41e édition
    Daniel Wachoru dans son bureau au siège du Rallye du Rouergue, en pleine préparation de la 41e édition CC / Centre Presse Aveyron
Publié le
Christophe Cathala

Rallye du Rouergue. Président depuis 32 ans de l’organisation de la plus belle épreuve sportive de l’été, il garde le volant en main en espérant une hypothétique relève. Portrait.

Du sport automobile, Daniel Wachoru n’a comme expérience que deux slaloms en 2 CV sur les parkings de l’usine Bosch, il y a déjà pas mal de temps. Pour autant, il aura passé les 41 dernières années à s’impliquer plus que de raison dans l’organisation du Rallye du Rouergue, dont il a pris la présidence en 1982 pour ne plus la lâcher.

Et d’ailleurs, quand on lui demande si, à 64 ans, il n’a pas envie de passer la main, il s’est fait une religion de répondre qu’il ne laissera pas son bébé au premier venu : "Je ne vois pas trop quelqu’un qui puisse prendre l’organisation de A à Z, assurer le moins facile qui est de monter à Paris sans cesse pour négocier une place en championnat, avoir des subventions... Il faut être reconnu pour obtenir quelque chose. Je fais partie de ceux qui peuvent avoir sans attendre le président de la fédération française au téléphone, ça aide. On a du mal à trouver une génération plus jeune pour faire le boulot, l’adaptation est difficile. De plus, en deux ans, l’équipe du rallye a perdu quatre de ses principales chevilles ouvrières... Alors oui, je suis prêt à raccrocher, mais pas pour voir le Rouergue mourir".

Un Aveyron de hasard pour ce psychomotricien handballeur

Rien ne prédisposait pourtant Daniel Wachoru à cette addiction au sport automobile dans un département où il n’aurait jamais imaginé poser ses valises. Né près de Melun, d’un père professionnel de l’athlétisme (entraîneur et juge fédéral), il s’adonne au handball qui lui accordera un titre de champion de France au sein du Paris Université Club. Dans la capitale, il court aussi aux côtés de son père, en compagnie de Bernard Darniche, pilote de rallye très en vue, qui vient sur les pistes de stade entretenir sa forme.

Darniche est déjà son idole, parle bagnoles de course avec lui à l’heure où il fait ses études de psychomotricien au CHU de la Pitié-Salpêtrière. À telle enseigne que, diplôme en poche, s’il accepte du bout des lèvres une proposition de poste à Rodez, c’est pour aussi pousser la porte de l’ASA Route d’Argent, association sportive automobile. Il a alors 23 ans. Et accepte le poste de trésorier adjoint qui manque à cette association. "À l’époque, le sport auto était affaire de notables locaux...", glisse-t-il en souriant.

De fil en aiguille, il prendra des galons au bureau, accueillera dans l’équipe quelques-uns de ses collègues du CMPP de Rodez où il travaille. Beaucoup de responsables lâchent prise au bout d’un temps. Lui, ne se lasse jamais de rien, gardant le pied sur l’accélérateur qui propulse le Rallye du Rouergue, dès 1982, dans le calendrier du championnat de France. Et le pilote de ce parcours, à la présidence de l’organisation.

Des mentalités qui évoluent

C’est le temps des copains où la demeure de Sauveterre qui abrite la famille Wachoru voit défiler les vedettes du sport auto (Andruet, Bernardini, Ragnotti, Auriol...) pour une fête, un match de foot, une soirée en boîte. "Aujourd’hui, plus personne ne se connaît, tout est réglementé, le temps est précieux... À peine les pilotes sont-ils en championnat de France qu’ils pensent déjà au championnat du monde. Et puis les règles de sécurité sont de plus en plus draconiennes, on parque le public comme du bétail..."

Les mentalités ont changé, Daniel Wachoru pas vraiment. Il a toujours une "tendance très marquée à faire la gueule", lui qui "n’aime pas les affrontements", et fait le dos rond face à sa fidèle épouse Michèle, lassée de devoir vivre à l’heure du rallye quand d’autres retraités partent en voyage. Pour autant, il n’est pas homme à cultiver les regrets. Si, un peut-être : "Ne pas avoir Sébastien Loeb dans le palmarès du Rouergue". Vite effacé par une fierté, toujours liée au multiple champion du monde pour qui il ne ménage pas son estime : "Qu’il soit venu conduire la voiture ouvreuse du rallye, avec sa femme !".

En le poussant un peu, il reconnaît être fier "d’avoir conduit l’épreuve là où elle est, dans une région où le rallye amène des gens qui ont envie d’y revenir. J’ai le sentiment en cela d’avoir servi à quelque chose, d’avoir participé à l’économie locale". Et la médaille du Département qui lui a été épinglée en décembre 2011 en atteste, récompensant celui qui, depuis 40 ans, fait courir les foules au bord des routes pour le plus beau spectacle sportif de l’été.

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