Les Chorégies d'Orange ouvrent mercredi sur le fil du rasoir

  • La soprano autrichienne Martina Serafin (g) et le Français Nicolas Courjal (d) le 8 juillet 2014 dans l'opéra "Nabucco" de Verdi à l'occasion des Chorégies d'Orange
    La soprano autrichienne Martina Serafin (g) et le Français Nicolas Courjal (d) le 8 juillet 2014 dans l'opéra "Nabucco" de Verdi à l'occasion des Chorégies d'Orange AFP - Franck Pennant
  • Karine Deshayes (g) et le Russe Dmitry Belosselskiy le 8 juillet 2014 lors de la répétition de "Nabucco" de Verdi aux Chorégies d'Orange
    Karine Deshayes (g) et le Russe Dmitry Belosselskiy le 8 juillet 2014 lors de la répétition de "Nabucco" de Verdi aux Chorégies d'Orange AFP - Franck Pennant
  • Répétition de "Nabucco" de Verdi le 8 juillet 2014 au théâtre antique d'Orange à la veille des Chorégies
    Répétition de "Nabucco" de Verdi le 8 juillet 2014 au théâtre antique d'Orange à la veille des Chorégies AFP - Franck Pennant
  • Répétition de "Nabucco" de Verdi le 8 juillet 2014 au théâtre antique d'Orange à la veille des Chorégies
    Répétition de "Nabucco" de Verdi le 8 juillet 2014 au théâtre antique d'Orange à la veille des Chorégies AFP - Franck Pennant
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Centre Presse Aveyron

Les Chorégies d'Orange, le festival d'opéra le plus populaire de France avec ses soirées en plein air dans le théâtre antique, ouvre mercredi sur le fil du rasoir du fait du conflit des intermittents mais aussi de finances à plat.

Les Chorégies sont autofinancées à 80%, un taux absolument exceptionnel dans le spectacle vivant et parmi les grands festivals. Le Théâtre antique, mis à disposition par la ville, est à la fois un atout avec ses quelque 8.300 places et un talon d'Achille: il suffit d'une soirée annulée pour mettre en péril le festival.

Lors de la précédente crise des intermittents, en 2003, cette fragilité avait été comprise par ceux qui travaillaient pour Les Chorégies et qui avaient renoncé à se mettre en grève. Les Chorégies avaient été l'un des rares grands festivals à se poursuivre tant bien que mal.

Les équipes étaient sous la pression constante des coordinations d'intermittents, en grève ailleurs. Les spectacles avaient parfois été perturbés (une sirène sonnait de manière intempestive pendant La Traviata) mais ils avaient eu lieu.

Alors que le conflit des intermittents, mobilisés pour défendre leur régime spécifique d'indemnisation chômage, perturbe à nouveau la saison des festivals, un vote s'est tenu samedi soir pour décider de l'opportunité d'une grève pour la pré-générale de Nabucco dimanche. Sur les 142 salariés (intermittents, permanents et saisonniers), 80 ont voté contre la grève, 27 pour et 2 bulletins étaient nuls.

Les Chorégies comptent sur Verdi, avec deux opéras, "Nabucco" et "Otello", et sur la spectaculaire cantate de Carl Orff "Carmina Burana", pour remplir du 9 juillet au 5 août le théâtre antique, après une année 2013 qui a vidé les caisses.

- Otello avec Roberto Alagna-

La dernière saison a creusé un déficit de 600.000 euros (pour 5 millions d'euros de budget). En programmant l'été dernier un Wagner ("Le Vaisseau fantôme"), éloigné des goûts de son public, et un opéra relativement peu connu de Verdi, "Un bal masqué", pour fêter les bicentenaires des deux grands compositeurs, le festival avait pris un risque.

Devant la faible demande, "Le Vaisseau fantôme" n'a été donné qu'une seule fois au lieu de deux. Comble de malchance, le ténor franco-italien Roberto Alagna, un fidèle du festival, a annulé le concert qu'il devait donner avec Anna Caterina Antonacci, pour raisons de santé, alors que près de 6.000 places avaient été vendues. Le festival est en litige devant la justice avec les assurances, qui contestent le certificat de santé produit par le chanteur.

Une réunion d'urgence s'est tenue au printemps sous l'égide du préfet avec les partenaires publics du festival (ville, Etat, Région, département) pour débloquer 100.000 euros à titre exceptionnel.

"On savait qu'un jour, on serait au pied du mur", confie le directeur du festival, Raymond Duffaut, qui souligne que le montant des subventions "n'a pas bougé depuis vingt ans".

Chaque représentation à Orange dégage 800.000 à 1 million d'euros de recettes, soit plus que le montant annuel des subventions touchées par le festival (830.000 euros).

Dans ces conditions, le succès doit être au rendez-vous. Aussi la programmation table-t-elle pour 2014 sur des valeurs sûres, avec les deux opéras de Verdi et "Carmina Burana".

Le chef Michel Plasson dirigera l'Orchestre Bordeaux-Aquitaine et la distribution est à la hauteur avec la soprano Sonya Yoncheva, le contre-ténor Max-Emanuel Cencic et le baryton Alexandre Duhamel.

"Nabucco" ouvre le bal le 9 juillet dans une mise en scène de Jean-Paul Scarpitta, qui a déjà monté l'oeuvre à Rome, en 2011.

"Otello" prend le relais en août, avec la prise de rôle de Roberto Alagna, sous la direction de Myung Whun Chung, dont c'est l'une des dernières prestations à la tête de l'orchestre philharmonique de Radio France.

"Otello", coproduit avec le festival finlandais de Savonlinna et l'Opéra de Marseille, sera diffusé en direct le 5 août sur France 2; "Carmina Burana" sera retransmis début août par France 3.

Source : AFP

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