Rodez : la clinique Saint-Louis démantelée sur trois sites
Santé. Cinq dossiers étaient en lice pour la reprise de la clinique Saint-Louis fermée en 2013 pour "maltraitance institutionnelle". La commission spécialisée de l’organisation des soins (Csos) vient de rendre des avis en faveur de l’hôpital de Rodez, celui d’Espalion et l’Ehpad de Ceignac pour la reprise des lits.
En décembre 2013, la clinique Saint-Louis est fermée par l’Agence régionale de Santé (ARS) pour "maltraitance institutionnelle". C’est le choc pour les salariés. Une partie d’entre eux se regroupe pour créer une Société coopérative d’intérêt collectif (Scic) afin de la reprendre avec constitution d’un dossier en bonne et due forme. Pas de chance. Réunie le 15 mai dernier, la Commission spécialisée de l’organisation des soins (Csos), a émis un avis défavorable.
Les ex-salariés de Saint-Louis n’étaient pas seuls en lice. Clinea, un grand groupe privé, avait également déposé sa candidature pour la reprise de l’établissement privé ruthénois. Il vient d’être retoqué à son tour.
Trois projets qui se complètent
En revanche, trois autres établissements ont eu gain de cause. Il s’agit de l’hôpital de Rodez, de l’hôpital intercommunal d’Espalion-Saint Laurent d’Olt et de l’Ehpad les Tilleuls (à Ceignac). Le trio a présenté chacun de son côté un dossier pour la reprise, non pas de la clinique dans son intégralité, mais de lits pour les affections cardio-vasculaires, respiratoires et pour les Soins de suite et de réadaptation (SSR). Les trois projets se complètent et répondent "aux continuités de soins et aux besoins du territoire de santé et filières de soins", met dans ses conclusions la Csos qui a donc favorisé ces dossiers. Si l’Agence régionale de santé suit (pratiquement) toujours les avis de la Csos, la décision finale et le feu vert pour leur mise en œuvre lui reviennent cependant.
35 lits pour l’hôpital de Rodez
De fait, si ce scénario venait alors à se confirmer, le centre hospitalier de Rodez bénéficierait d’une autorisation d’ouverture de 20 lits en soins de suite pour les personnes âgées polypathologiques et de 15 lits supplémentaires dans une unité (à construire) pour les affections respiratoires, avec à la clef, 39,79 emplois en équivalent temps plein (ETP).
L’Ehpad de Ceignac pourra quant à lui ouvrir 25 lits pour les affections cardio-vasculaires et cinq places en hospitalisation de jour. Cette autorisation entraînera l’embauche de 23,21 ETP et la construction d’un nouveau bâtiment.
L’hôpital intercommunal d’Espalion qui a également reçu un avis favorable pour la création d’une mention "affection de la personne âgée polypathologique dépendante ou à risque de dépendance", renforcera ses équipes de 1,6 ETP.
Un tableau qui réjouit particulièrement Pascal Mazet, secrétaire départemental CGT de la branche santé et action sociale. Pour ce dernier, l’important était de sauvegarder les emplois et les lits sur le Ruthénois ce à quoi répondent partiellement, les avis du Csos, en attendant la validation définitive de l’ARS...
Calendrier et emplois sous surveillance
Pascal Mazet, le secrétaire départemental CGT de la branche santé et action sociale s’est donc dit "satisfait" de ce résultat. "À la CGT, nous n’avons pas soutenu le projet des salariés constitués en Société coopérative d’intérêt collectif (Scic) pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’ils reprenaient les mêmes locaux. Il n’y avait donc pas de changement, alors que, rappelons le, la clinique Saint-Louis Saint-Michel avait été fermée pour maltraitance institutionnelle, suite à de nombreuses plaintes de patients. Par ailleurs, nous avons voté défavorablement sur ce dossier car il comportait moins de personnel qu’avant la fermeture. Nous avons toujours pris nos responsabilités".
La CGT, représentée par Cécile Pomiès à la commission du Csos, a en revanche voté en faveur des trois autres dossiers déposés par le centre hospitalier de Rodez, Espalion et l’Ehpad de Ceignac. "Nous ne regrettons pas notre position car les emplois restent sur le Ruthénois. Nous allons même en gagner avec ces trois dossiers", ajoute Pascal Mazet. Le secrétaire départemental dit cependant rester "vigilant" quant au reclassement de tous les salariés. À ce jour, il en resterait encore de 30 à 35 personnes sans travail, dont la représentante CGT à la clinique Saint-Louis, Maryse Delbos.
Les représentants du personnel veulent également surveiller le calendrier de la mise en œuvre des décisions du Csos. "Les salariés n’ayant pas trouvé un emploi à ce jour sont indemnisés jusqu’en mars 2015. Pour l’instant, tous les délais donnés par l’ARS ont été tenus. Nous serons donc attentifs aux constructions des unités nouvelles de Ceignac et de l’hôpital de Rodez pour qu’elles se fassent dans les temps, c’est-à-dire d’ici 2015", souligne Pascal Mazet qui assure "être toujours là pour les ex-salariés de la clinique Saint-Louis".
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