Ukraine: La Haye et Canberra veulent envoyer des policiers sur le site du crash

  • La ministre australienne des Affaires étrangères Julie Bishop (droite) à Kiev le 24 juillet 2014
    La ministre australienne des Affaires étrangères Julie Bishop (droite) à Kiev le 24 juillet 2014 AFP - Sergei Supinsky
  • Carte montrant le trajet effectué pour rapatrier les corps des victimes du MH17 Carte montrant le trajet effectué pour rapatrier les corps des victimes du MH17
    Carte montrant le trajet effectué pour rapatrier les corps des victimes du MH17 AFP - L. Saubadu, J.Jacobsen
  • Un homme au milieu des débris de l'avion malaisien le 23 juillet 20014 à Grabove dans la région de Donetsk
    Un homme au milieu des débris de l'avion malaisien le 23 juillet 20014 à Grabove dans la région de Donetsk AFP - Bulent Kilic
  • Minute de silence le 23 juillet 2014 à Amsterdam en hommage aux victimes victimes du crash du Boeing 777 de la Malaysia Airlines en Ukraine
    Minute de silence le 23 juillet 2014 à Amsterdam en hommage aux victimes victimes du crash du Boeing 777 de la Malaysia Airlines en Ukraine AFP - John Thys
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Centre Presse Aveyron

Les combats entre loyalistes et rebelles prorusses s'intensifient en Ukraine et les accusations d'implication directe des forces de Moscou pleuvent, alors que l'Australie et les Pays-Bas cherchent à envoyer des policiers armés sur le site du crash du vol MH17.

Deux avions, un néerlandais et un australien, transportant au total 74 cercueils, ont atterri jeudi aux Pays-Bas, un jour après l'arrivée des premiers quarante corps. La chute de l'appareil, abattu par un missile tiré selon les Etats-Unis depuis une zone contrôlée par les rebelles prorusses, avait fait 298 morts.

Annonçant que l'Australie était prête à déployer ses policiers sous la direction de l'ONU pour sécuriser la zone d'impact, le Premier ministre Tony Abbott a estimé qu'il fallait encore y procéder à des recherches rigoureuses.

"Il est toujours clair que sur le site rien ne se fait sans l'accord des mêmes rebelles armés qui ont abattu cet avion", a-t-il dit. "Il n'y a toujours pas eu de fouille professionnelle efficace dans la zone où l'avion est tombé et ce n'est pas possible tant que le site est contrôlé par des hommes armés qui ont intérêt à influencer le résultat de l'investigation", a-t-il poursuivi.

M. Abbott, dont le pays a perdu 28 citoyens à bord de l'avion malaisien, a déclaré que 50 policiers australiens étaient prêts à partir depuis Londres.

De leur côté, les autorités néerlandaises travaillent sur une nouvelle résolution de l'ONU qui enverrait une mission armée pour sécuriser le site, selon l'agence nationale ANP.

- Renforts russes -

Dans un autre développement diplomatique, le président Petro Porochenko a dit que son pays était "très déçu" par la décision de la France d'honorer son contrat de vente à la Russie de navires de guerre Mistral. Il faisait écho aux déclarations britanniques et américaines, le président Barack Obama ayant regretté que Paris n'ait pas suspendu ce contrat.

Sur le terrain, les combats semblent porter surtout sur le contrôle de la frontière russo-ukrainienne, dont les séparatistes occupent une partie, ce qui leur permet, selon Kiev, de recevoir des renforts de Russie, y compris chars et blindés.

L'armée ukrainienne a indiqué avoir perdu quatre hommes au cours des dernières 24 heures.

L'état-major de l'"opération antiterroriste" ukrainienne a fait état jeudi matin de tirs de roquettes multiples Grad "venant du côté de la Russie" contre des points de contrôle à l'aéroport de Lougansk et dans plusieurs localités dans la région - Ilinka, Komychné, et Berezove -, ainsi qu'à Amvrosiïivka, dans la région de Donetsk.

Selon des indications de source rebelle, impossibles à confirmer de source indépendante, une unité de parachutistes de la 25e Brigade aéroportée des forces loyalistes serait encerclée à proximité de la frontière russe. C'est pour débloquer cette unité que Kiev aurait envoyé la veille quatre chasseurs Soukhoï, dont deux ont été abattus.

- Missile air-air -

Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a accusé indirectement la Russie d'avoir causé la destruction d'au moins un de ces appareils, dans une interview à la BBC diffusée également à la télévision ukrainienne.

"Le deuxième chasseur a été probablement abattu par un missile air-air. Cela veut dire qu'il a été abattu par un autre chasseur qui n'était certainement pas ukrainien", a dit le chef du gouvernement.

Autre signe indirect de la tension croissante, les rebelles ont annoncé aux journalistes travaillant sur leur territoire qu'il leur était désormais interdit d'approcher des zones de combat et même des points de contrôle sans autorisation ponctuelle préalable de leur "ministère de la Défense".

Des problèmes de sécurité semblent freiner également le travail des enquêteurs internationaux chargés de faire la lumière sur le crash de l'avion de ligne malaisien ayant fait 298 morts le 17 juillet.

Cependant, la mission de l'OSCE a signalé sur son compte Twitter que ses observateurs ont pu partir jeudi matin pour le site du crash, à Grabove, en zone rebelle, avec des experts malaisiens et australiens.

Les boîtes noires de l'avion malaisien sont, quant à elles, arrivées en bon état mercredi au Royaume-Uni pour y être analysées. Les données contenues dans l'une d'entre elles ont été téléchargées avec succès.

Il est peu probable, cependant, qu'elles permettent d'identifier l'origine du tir fatal, attribué par les Etats-Unis aux "rebelles appuyés par la Russie".

Le conflit entre Kiev et les rebelles prorusses a eu jeudi une répercussion sur la vie politique ukrainienne, le président du Parlement décidant de supprimer le groupe parlementaire communiste, son parti étant accusé de soutenir les séparatistes.

Par ailleurs, la coalition gouvernementale ukrainienne s'est sabordée jeudi, ce qui devrait conduire à l'horizon de trois mois à des élections législatives anticipées, un développement souhaité par le président Petro Porochenko pour renforcer sa majorité.

Source : AFP

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