Élus, ils veulent refaire entendre la voix de l’Oc

  • Roger Lassaque, David Grosclaude et Guilhem Latrubesse à la manœuvre.
    Roger Lassaque, David Grosclaude et Guilhem Latrubesse à la manœuvre. José A. Torres
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Philippe Routhe

Association. À l’occasion de l’Estivada, l’association des élus occitans s’est retrouvée à la mairie de Rodez. Avec l’objectif de relancer cette association qui se veut apolitique.

On a parlé occitan, jeudi, dans l’hémicycle de la mairie de Rodez. C’est un nouvel effet de l’Estivada. L’association des élus occitans, créée en 2000, a en effet profité du festival interrégional des cultures occitanes pour, en quelque sorte, se relancer. À la faveur des dernières élections, municipales notamment, et fort de l’engagement d’élus ayant inscrit dans leur programme la volonté de défendre la langue occitane en prenant le label Bastir, l’association a planché sur de nouveaux statuts.

Ce, sous la houlette notamment de Roger Laussaque, qui s’apprête à céder la présidence, ainsi que de David Grosclaude et Guilhem Latrubesse, tous deux en charge de la langue et de la culture occitane au sein de leur Région, à savoir respectivement l’Aquitaine et Midi-Pyrénées. "Nous reprenons les statuts de l’association, avec notamment le souhait de la doter d’un objectif unique: la promotion de la langue occitane et la mise en place du politique publique"], explique David Grosclaude. Avec la ferme intention de peser et d’influencer son développement à tous les niveaux.

"Nous devons être en mesure de pouvoir interpeller les pouvoirs publics sur le sujet, tout comme nous devons être les interlocuteurs de tous ceux qui souhaitent œuvrer en faveur de la langue occitane", poursuit l’élu aquitain. Ces élus à la manœuvre ont également un credo: en faire un rassemblement apolitique. "Et la chose n’est pas simple !", sourit l’élu aquitain. Cette mesure suggère en effet de préserver aussi les équilibres au sein de la structure. "Tant au niveau politique qu’au niveau de la représentation hommes - femmes." Néanmoins, en prenant ce nouvel élan, les élus comptent bien dépasser les clivages. Ils en ont d’ailleurs montré l’exemple, mercredi, lors de l’inauguration de l’Estivada, à deux pas de l’esplanade des Rutènes. Les représentants des cinq régions Aquitaine, Midi-Pyrénées, Auvergne, Languedoc-Roussillon et Rhône-Alpes, ont parlé d’une seule voix, celle de l’occitan.

Plusieurs raisons d’être optimistes

Ce n’est pas le seul motif d’optimisme qui semble s’emparer de ces élus, rassemblés hier. Les distances séparant chaque extrémité de l’Occitanie, qui a notamment pesé sur le dynamisme de l’association, sont aujourd’hui raccourcies par l’usage des nouvelles technologies. "L’Estivada était toutefois une bonne occasion pour nous de réunir en un même lieu la plupart de ces représentants politiques", avance David Grosclaude. De plus, des élus municipaux, de petites ou grandes villes, aux députés, en passant par les sénateurs, les élus de département ou de région, se trouvent des défenseurs de la langue occitane. "Ce qui nous permettra de faire remonter plus efficacement nos points de vue", complète David Grosclaude. Mieux même. L’élu aquitain explique en effet que l’association réfléchit, à propos de son statut, à la possibilité d’accueillir des élus italiens et espagnols. Hier, dans l’hémicycle du conseil municipal de Rodez, ces élus de toute l’Occitanie étaient bien déterminés à faire à nouveau entre leurs voix.

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