Ukraine: au moins 22 civils tués dans les combats dans l'Est

  • Des gens constatent les dommages après les bombardements à Donetsk le 29 juillet 2014, l'armée de l'Ukraine a pris le contrôle d'une vaste zone autour du site du crash du vol de la Malaysia airlines MH17
    Des gens constatent les dommages après les bombardements à Donetsk le 29 juillet 2014, l'armée de l'Ukraine a pris le contrôle d'une vaste zone autour du site du crash du vol de la Malaysia airlines MH17 AFP - Bulent Kilic
  • Des gens constatent les dommages après les bombardements à Donetsk le 29 juillet 2014, l'armée de l'Ukraine a pris le contrôle d'une vaste zone autour du site du crash du vol de la Malaysia airlines MH17
    Des gens constatent les dommages après les bombardements à Donetsk le 29 juillet 2014, l'armée de l'Ukraine a pris le contrôle d'une vaste zone autour du site du crash du vol de la Malaysia airlines MH17 AFP - Bulent Kilic
  • Igor Strelkov, un chef militaire de la "République du peuple de Donetsk" autoproclamée lors d'une conférence de presse le 28 juillet 2014 à Donetsk, à l'est de l'Ukraine
    Igor Strelkov, un chef militaire de la "République du peuple de Donetsk" autoproclamée lors d'une conférence de presse le 28 juillet 2014 à Donetsk, à l'est de l'Ukraine AFP - Bulent Kilic
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Centre Presse Aveyron

Au moins 22 civils ont été tués dans des combats à l'arme lourde entre forces ukrainiennes et séparatistes au cours des dernières 24 heures dans l'est de l'Ukraine, au moment où les Européens renforcent leurs sanctions contre la Russie.

Réunis à Bruxelles, les ambassadeurs des 28 Etats membres de l'UE doivent décider mardi pour la première fois de mesures d'envergure contre l'économie russe afin de contraindre Moscou à cesser son soutien à la rébellion prorusse.

Sur le terrain, l'offensive des troupes loyalistes, qui ont déjà regagné du terrain ces derniers jours, donne lieu à de violents affrontements, notamment à Gorlivka, l'un des fiefs des insurgés situé à 45 kilomètres de Donetsk. Selon l'administration régionale, des tirs d'artillerie y ont fait 17 morts, tous des civils, en 24 heures, qui s'ajoutent aux 13 morts de dimanche.

Plusieurs maisons dans le centre-ville ont été subi des dégâts, touchées par des obus ainsi que des bâtiments administratifs. Plusieurs obus sont tombés sur un hôpital et ont notamment endommagé la maternité.

Il n'était pas possible de déterminer l'origine des tirs. L'ONU a dénoncé le recours à des armes lourdes dans les zones d'habitation, aussi bien par les séparatistes prorusses que par l'armée ukrainienne, dans un rapport publié lundi qui faisait état de plus de 1.100 morts dans des combats dans l'Est depuis la mi-avril.

A Donetsk même, de fortes explosions ont été entendues à la mi-journée mardi par des journalistes de l'AFP. Les services de secours ont indiqué peu après qu'un immeuble d'habitation et un autre de bureaux avaient été touchés par des tirs de gros calibre.

A Lougansk, autre bastion rebelle, les autorités locales ont dénombré cinq morts parmi les civils et Kiev a évoqué des tirs aux lance-roquettes contre l'aéroport.

- Le site de l'accident d'avion inaccessible -

Les forces ukrainiennes ont intensifié leur offensive ces derniers jours et ont revendiqué mardi de nouvelles prises, notamment le village de Stepanivka, à environ 80 kilomètres à l'est de Donetsk. Cette zone située entre la frontière russe et le site, où le Boeing malaisien s'est écrasé le 17 juillet, est le théâtre de violents combats ces derniers jours.

Pour le troisième jour consécutif mardi, les experts néerlandais et australiens ont renoncé à se rendre sur les lieux de l'accident où demeurent débris et dépouilles, chaque jour qui passe rendant l'enquête sur la catastrophe aérienne plus compliquée.

Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a appelé le président ukrainien, Petro Porochenko, pour demander l'arrêt des combats près du site, qui constituent, selon Moscou, une violation de la résolution votée à l'ONU après le drame qui a fait 298 morts.

"Les militaires ukrainiens ne mènent aucun combat sur la zone de la catastrophe. Cette zone est bloquée par les terroristes", s'est défendu un porte-parole militaire ukrainien, Andriï Lyssenko.

Il a cependant ajouté que les forces ukrainiennes faisaient "tout leur possible pour libérer cette zone" et indiqué que dix militaires ukrainiens avaient péri au cours des dernières 24 heures.

L'accident de l'avion malaisien, abattu par un missile alors qu'il assurait la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur, a provoqué une nouvelle escalade de la crise ukrainienne et l'ONU a estimé lundi qu'il s'apparentait à "un crime de guerre". Kiev et les Occidentaux accusent les séparatistes d'être responsables du drame et haussent le ton contre la Russie accusée d'armer la rébellion.

Côté russe, des observateurs de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) devaient se rendre mardi à deux postes frontière avec l'Ukraine soupçonnés de servir de point de passage pour des armes.

- Risques de représailles pour l'UE -

Les Etats-Unis, qui ont déjà adopté les sanctions les plus sévères contre Moscou, ont accusé la Russie lundi d'avoir violé un traité de contrôle des armes datant de 1987 en testant un missile de croisière.

De leur côté, les Européens ont décidé lundi de s'attaquer à des hommes d'affaires proches du président Vladimir Poutine accusés de bénéficier de l'annexion de la Crimée, et cherchaient mardi à passer à la vitesse supérieure et à cibler des secteurs entiers de l'économie russe : accès aux marchés financiers, ventes d'armes, technologies sensibles dans le domaine de l'énergie et biens à double usage militaire et civil.

"Les dirigeants européens sont conscients des risques de représailles de la part du pouvoir en Russie, mais ils ont fait les arbitrages après un acte impardonnable et la manière dont il a été géré par le président Poutine", a assuré à l'AFP une source proche des négociations.

Les tensions apparues depuis l'accident de l'avion malaisien ont déjà ébranlé les marchés financiers russes, qui s'étaient péniblement remis des fuites de capitaux ayant suivi l'annexion de la Crimée. Malgré la hausse des taux surprise annoncée mardi par la banque centrale russe pour calmer la tempête, le rouble avait chuté à ses plus bas niveaux depuis deux mois mardi face à l'euro.

Source : AFP

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