Aveyron : la nouvelle directive « nitrates » met les agriculteurs en colère

  • La nouvelle directive englobe 200 communes de plus en Aveyron...
    La nouvelle directive englobe 200 communes de plus en Aveyron... Reproduction Centre Presse
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Ph. R.

Environnement. La nouvelle directive nitrates classe deux cents communes du départemement en zone vulnérable. Une mesure jugée « incompréhensible » pour les agriculteurs.

Il fallait s’y attendre, la nouvelle directive « nitrates » a mis le feu à l’agriculture. Mercredi, les ministères de l’Environnement et de l’Agriculture, pour répondre aux pressions de Bruxelles, ont présenté une nouvelle carte des zones vulnérables (1). Cette nouvelle directive impose, notamment en Midi-Pyrénées et Limousin, de nouveaux critères de classement. Ainsi, aux 19 000 communes concernées en France, en sont ajoutées 3 888... dont 200 pour l’Aveyron. Ce qui a provoqué l’ire de l’ensemble de la classe agricole.
L’extension de la zone vulnérable en Aveyron représente une large bande délaissant le nord et le sud du département, enrôlant toutes les communes le long des bassins Lot, Aveyron et Tarn. Or, seulement dix communes, essentiellement dans l’ouest du département, avaient été maintenues en zone vulnérable en 2012 après la dernière directive.

Molières : « Je veux qu’on m’explique »
Pour Jacques Molières, président de la chambre d’agriculture de l’Aveyron, « cette nouvelle mesure est incompréhensible. » Et de raconter : « J’en avais eu vent, mais je pensais que le département ne serait pas concerné. Nous avons fait beaucoup d’efforts ces dernières années. Or, à notre grande surprise, on nous parle d’un seuil unique fixé à 18 mg/l de concentration en nitrates pour cause d’eutrophisation littorale et marine, alors que nous sommes à plus de 400 kilomètres du littoral ! Je veux qu’on m’explique. »
C’est d’ailleurs ce à quoi il va s’employer dans les jours qui viennent, en allant à la rencontre de responsables de la DDT (Direction départementale des territoires), de la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), de la préfecture. « Les techniciens de la Chambre n’ont rien trouvé qui justifieraient cette mesure. »
En fait, Jacques Molières redoute ouvertement une mesure « politique ». « On a bien négocié pour la PAC (Politique agricole commune, NDLR), en zone de montagne, et c’est peut-être une manière de nous le faire payer. Mais si c’est le cas, je peux vous dire que l’on ne se laissera pas faire. On veut bien trouver des solutions, mais elles doivent être justes. »

Les agriculteurs aveyronnais devraient donc monter au créneau dans les jours qui viennent. D’autant que le front agricole tout entier ne goûte guère à cette mesure. « Ce qui est dommageable, c’est que cela pèse sur le moral. On sent un frémissement positif ces derniers temps, avec un léger retour à la hausse du nombre d’installations par exemple. Il faut en tenir compte... » glisse Jacques Molière.

(1) Dans les zones dites vulnérables, les agriculteurs doivent adopter un traitement plus écologique notamment vis-à-vis des déjections animales.
Cela passe notamment par la mise aux normes de bâtiments et autres.


 

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