Patère de Sourbins : la Drac enterre la hache de guerre

  • Le site de fouille reste très protégé. Il est recouvert d'une plaque en fonte et d'une botte de paille.
    Le site de fouille reste très protégé. Il est recouvert d'une plaque en fonte et d'une botte de paille. CP
  • Pour la Drac, cette patère gallo-romaine en bronze présente "un réel intérêt archéologique".
    Pour la Drac, cette patère gallo-romaine en bronze présente "un réel intérêt archéologique". CP
Publié le
P-J.C

Patrimoine. Le 8 juin dernier, à Sourbins, lors du 3e rallye de détection de métaux organisé par Loisirs Détections et une association najacoise, une patère gallo-romaine avait été mise au jour. Après cette découverte, un bras de fer s’était alors engagé entre le propriétaire du terrain et les responsables de la Drac.

Les esprits se sont semble-t-il apaisés depuis la découverte archéologique faite sur la terre de Pierre Segonds, à Sourbins, près de Najac. Le 8 juin dernier, une patère gallo-romaine avait été mise au jour lors d’un rallye de détection de métaux organisé par Loisirs Détections et une association najaçoise. 

Convaincus du fort intérêt archéologique de cette découverte, le propriétaire du terrain et l'inventeur de l’objet avaient signalé son existence auprès de la Drac de Toulouse (Direction régionale des affaires culturelles). Problème : les responsables archéologiques n’ont pas souhaité reconnaître la "paternité" de l'objet à son inventeur, organisateur du rallye archéologique. Une décision qui  n'est pas du goût du propriétaire du terrain qui tente depuis de réparer ce qui relève pour lui "d'une injustice".

'Il est inadmissible que cette découverte (totalement fortuite, comme beaucoup d'autres en France) reste propriété matérielle et intellectuelle de l'Etat, sous le prétexte fallacieux de l'utilisation d'un détecteur de métaux de loisir".

Pour la Drac, cette patère gallo-romaine en bronze présente "un réel intérêt archéologique".
Pour la Drac, cette patère gallo-romaine en bronze présente "un réel intérêt archéologique". CP

Plaque en fonte

"À l’époque, nous avons bouché le trou et mis une plaque en fonte pour protéger le site. La plaque y est toujours", confirme, en effet, Pierre Segonds. Et si la tension a été vive entre les parties, il semble qu’aujourd’hui, la situation soit plus sereine…  "Les archéologues de la Drac sont venus voici quelques jours pour voir l’objet. La rencontre s’est bien passée. Ils ont demandé à voir la patère. Nous leur avons ouvert le trou afin qu’ils puissent l’examiner et nous ont confirmé qu’elle présentait un réel intérêt archéologique", explique Pierre Segonds. En revanche, rien n’a été déclaré concernant la reconnaissance de l’inventeur.

"Cette reconnaissance est essentielle"

"La Drac n’a rien dit pour reconnaître l’inventeur de la trouvaille de Sourbins, mais les archéologues n’ont pas fermé la porte, je pense. Pour nous, cette reconnaissance est essentielle. Rien ne pourra se faire sans cela", ajoute-t-il. À défaut de déterrer la patère, c’est la hache de guerre qui a été enterrée entre les parties. Une situation qui n’empêche pas la vigilance…

"Le trou reste recouvert pour l’instant", déclare Pierre Segonds. Dernièrement, une association, «La botte rouge de Sourbins», a été créée afin de collecter des fonds pour payer des archéologues agréés qui pourrait diriger les fouilles, avant d'en publier les résultats. "Nous devons faire évoluer les lois et stopper l'hégémonie des SRA et des DRACS sur notre passé commun, qui n'a pas à être détenu par une pseudo-élite. Ce passé nous appartient à tous", 

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