A Rodez, une visite insolite pour épicurien en goguette

Rodez autrement… Outre les sites incontournables qui accueillent chaque année et plus encore en 2014 “Effet Soulages” des milliers de visiteurs comme à la Cathédrale Notre-Dame, cet immense vaisseau de gré rose, le chef-lieu recèle bien des richesses culinaires qui font tout autant son identité.

Fugue culturelle et échappée gourmande

Le temps est chaud et l’humeur est bonne, ce vendredi après-midi, place de la Cité. Et tandis que Camille, notre guide, dévoile sommairement le programme de cette visite baptisée “Dégustour”, Anne et Denis, jeune couple parisien, déboulent subitement, armés de sac à dos. "Comme quoi quand on est gourmand, on est prêt à avaler des tas de kms", sourit Anne.

Après avoir accroché le bon wagon, nos jeunes tourtereaux profitent comme nous d’une balade culturelle au cœur du centre historique. Foulant les pavés du vieux Rodez, nous nous dirigeons vers la première étape de notre balade, le palais épiscopal, sublimé par son élégant escalier de pierre en colimaçon. À une allure modérée, les touristes et simples curieux poursuivent ce périple par la découverte d’autres joyaux du patrimoine dont le puits à margelle polygonale situé dans la cour intérieure de l’ancienne maison coloniale, place Adrien-Rozier.

Le meilleur pour la faim

Ce puits est orné de bourbons et de coquilles, "insignes des pèlerins de Saint-Jacques, et pourtant nous ne sommes pas sur le célèbre chemin de Compostelle", renseigne Camille. Il est en effet grand temps de faire une pause gourmande. En avant toute Chez Marie, rue du Bosc. Une porte s’ouvre et déjà des milliers d’odeurs nous saisissent. Ici une odeur lactique et florale, là-bas une odeur de moisissure rappelant le Roquefort. À l’aide de pics, Suzy comme ses petits camarades se délectent de Grand Aubrac ou de Tome d’Estaing, dans un esprit aussi intimiste que convivial. "N’oubliez pas que le fromage doit impérativement se manger tiède", conseille Marie-Hélène, la maîtresse des lieux. Puis nous rejoignons Bernard Salignier, gérant de l’Artisan du fruit, 3 rue des Corbière. Sur une table haute, sont disposées plusieurs spécialités dont lui seul à le secret.

Au milieu des commentaires où s’entremêlent conseils de dégustation et légendes locales, les visiteurs conversent et savourent du confit de vin de Marcillac, quelques cerises à la Graufesenque. Le moment est des plus rafraîchissants. Au terme de cette échappée, entre sourires et derniers échanges, Corinne confie: "on s’est régalé". Inutile de préciser que si cette visite insolite réjouit de nombreux gourmets, elle fait aussi le bonheur des commerçants. Toutefois comme le précise Bernard, "le savoir-faire, c’est facile, le faire savoir, c’est plus compliqué." 

Visite tous les vendredis à 16h30 jusqu’au 29 août, sauf le 15 août. Visite supplémentaire le mercredi 20 août à 16h30. Infos au Tél: 0565757677