Ukraine: réunion à Berlin après un accord sur le convoi humanitaire russe

  • Des soldats ukrainiens des forces spéciales lors d'une opération contre des militants prorusses à coté de Debaltseve (région de Donetsk), le 16 août 2014
    Des soldats ukrainiens des forces spéciales lors d'une opération contre des militants prorusses à coté de Debaltseve (région de Donetsk), le 16 août 2014 AFP - Anatoli Stepanov
  • Les chauffeurs russes de camions d'aide humanitaire ouvrent leurs chargement dans un champ près de Kamensk-Shakhtinsky le 15 août 2014
    Les chauffeurs russes de camions d'aide humanitaire ouvrent leurs chargement dans un champ près de Kamensk-Shakhtinsky le 15 août 2014 AFP - Andrey Kronberg
  • Des soldats ukrainiens ont arrêté un homme soupçonné d'être un espion à un point de passage à côté de Debaltseve (région de Donetsk), le 16 août 2014
    Des soldats ukrainiens ont arrêté un homme soupçonné d'être un espion à un point de passage à côté de Debaltseve (région de Donetsk), le 16 août 2014 AFP - Anatoli Stepanov
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Centre Presse Aveyron

Les ministres des Affaires étrangères russe et ukrainien se retrouvent dimanche à Berlin en présence de leurs homologues allemand et français tandis que Kiev et Moscou se sont mis d'accord sur la procédure que devra suivre le convoi humanitaire russe pour passer la frontière.

Sergueï Lavrov, Pavlo Klimkine, Frank-Walter Steinmeier et Laurent Fabius se rencontrent pour discuter une nouvelle fois de la crise dans l'est de l'Ukraine, dans une atmosphère toutefois un peu plus sereine que ces derniers jours.

Kiev et Moscou sont tombés d'accord sur "la façon de procéder à l'inspection du convoi" d'aide humanitaire, a déclaré samedi Pascal Cuttat, responsable du Comité international de la Croix-Rouge en Russie. La Croix-Rouge attend des "garanties de sécurité" pour le transport de l'autre côté de la frontière.

Et Kiev, qui a reconnu samedi soir la "légalité" du convoi russe, selon un communiqué publié sur le site internet du gouvernement, doit encore donner son feu vert officiel à l'entrée du chargement sur son territoire.

Les quelque 300 camions russes, porteurs de 1.800 tonnes d'aide selon Moscou, sont bloqués depuis jeudi à une trentaine de km du poste-frontière de Donetsk, dans la localité russe de Kamensk-Chakhtinski.

Ni les gardes-frontières et douaniers ukrainiens ni la Croix-Rouge n'ont entamé leur inspection des camions, exigée par Kiev avant de les laisser entrer sur son territoire.

Les autorités ukrainiennes ont toutefois indiqué que la sécurité du convoi, qui n'est pas accompagné d'escorte armée et qui doit passer par des zones en proie aux combats, était de l'entière responsabilité de Moscou.

Plusieurs détonations ont été entendues samedi soir par les journalistes de l'AFP côté ukrainien de la frontière et une colonne d'une dizaine de blindés russes et des véhicules militaires ont été vus circulant dans la zone côté russe près de la frontière.

Moscou, qui accuse Kiev de vouloir saboter son opération humanitaire en concentrant ses efforts militaires dans la zone où doit passer le convoi, a de nouveau appelé samedi à un cessez-le-feu pour permettre l'acheminement de l'aide aux populations victimes du conflit.

- "Faire preuve de retenue" -

Les Occidentaux tentaient, eux, d'apaiser les tensions en s'efforçant de favoriser un retour de la Russie et de l'Ukraine à la table des négociations.

Le président français François Hollande a appelé Kiev à "faire preuve de retenue et de discernement" dans ses opérations militaires, le nombre des victimes civiles ne cessant d'augmenter dans les fiefs des insurgés, Donetsk et Lougansk, assiégés par l'armée ukrainienne.

De son côté, le président ukrainien Petro Porochenko a exprimé sa volonté au cours d'un entretien téléphonique avec la chancelière allemande Angela Merkel de participer à la prochaine réunion du Conseil européen le 30 août pour "informer les dirigeants de l'UE sur la situation en Ukraine", selon un communiqué de la présidence.

Les tensions étaient montées d'un cran vendredi lorsque Kiev avait affirmé avoir en partie "détruit" une colonne de blindés russes ayant, selon Kiev, fait irruption la veille sur son territoire, provoquant une vague de réactions indignées en Occident.

Dans un entretien téléphonique entre le vice-président américain Joe Biden et le président ukrainien samedi, les deux hommes ont estimé que l'envoi de colonnes de blindés russes en Ukraine et la livraison d'armes sophistiquées aux forces séparatistes n'étaient pas compatibles avec le désir d'améliorer la situation humanitaire des populations dans l'est de l'Ukraine. MM. Biden et Porochenko ont réitéré leur appel à une solution diplomatique à la crise invitant la Russie à accepter l'ouverture de négociations, selon un communiqué de la Maison Blanche samedi.

Moscou, qui a toujours démenti tout passage de troupes russes ou de matériel par la frontière, a ironiquement accusé Kiev de "détruire des fantômes", évoquant des "fantasmes".

Le "Premier ministre" séparatiste Alexandre Zakhartchenko a pourtant déclaré dans une vidéo diffusée vendredi avoir reçu "150 équipements militaires, parmi lesquels 30 chars et d'autres blindés, et quelque 1.200 hommes qui ont eu quatre mois d'entraînement sur le territoire russe", ajoutant qu'ils arrivaient "au moment le plus crucial".

- Quatre civils tués à Donetsk -

L'armée ukrainienne a poursuivi son offensive samedi, reprenant aux insurgés la ville de Jdanivka à 45 km au nord-est de Donetsk. D'intenses bombardements ont frappé la banlieue est de Donetsk et la localité voisine de Makiïvka.

Des journalistes de l'AFP ont constaté que des obus vraisemblablement tirés par l'armée ukrainienne étaient tombés sur une douzaine de maisons. Des tirs d'artillerie et des explosions ont été entendus tuant quatre civils selon les autorités locales.

A Lougansk, encerclée par l'armée ukrainienne, l'organisation Human Rights Watch (HRW) a évoqué une situation humanitaire "très difficile", sans eau, sans électricité et sans réseau téléphonique en état de fonctionner depuis deux semaines.

L'ONG a également dénoncé l'utilisation par les deux camps d'armes lourdes dans des zones habitées, ayant tué plusieurs dizaines de civils ces derniers jours.

Source : AFP

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