Misteur Valaire rouvre le Club

Voici ce que je vous racontais sur Misteur Valaire non loin de la parution de leur dernier album «Bellevue»en septembre dernier: "Meuh ouaip, les Misteur Valaire sont Québécois, et leur électro-pop a déjà pas mal bourlingué aux quatre coins du monde. Alors, s’ils décoiffent sur scène (c’est quand même un vrai groupe, même s’ils sont bardés de diodes z’et de câbles), leur musique bien plus rigolote toutefois que les DJ zegzagonaux est au tout-venant. J’aime bien les riffs de guitare crasseuse quand il y en a, mais moins les bips-bips d’un synthé jarrien en habillage. Beaucoup d’inventivité cependant, comme dans un bazar foutraque ou un Legoland où tout s’emboîte et se déboîte, et sans se prendre au sérieux. Quelques morceaux comme «Space food» ou «Life gets brutal», qui valent qu’on leur accorde une oreille... ou les guibolles."

Une inventivité à tartiner de sirop d’érable

Pas de quoi donc en changer d’un iota. Je vois d’ailleurs pas pourquoi. Mais comme ce quintet canadien rouvre la très bonnarde nouvelle salle de concert du Club à Rodez, après une ouverture latino pointue, nos CMLO19 (19e groupe chroniqué ici qui passe en Aveyron cette année, et encore on en a loupé) méritent de remettre le couvert. C’est pas tous les jours que des pointures de l’électro jazz de la Belle Province débarquent sur le Piton.

Plutôt qu’électro jazz d’ailleurs, je définirais leur musique comme de la pop électro jazz. Beaucoup de claviers, des boucles, mais aussi sur scène de vraies guitares, de la batterie électronique ou non, un petit swing pianistique, et une inventivité à tartiner de sirop d’érable. De jazz, je vous l’avoue, il faut aller le chercher loin, peut-être dans certains volutes de solos sur clavier, peut-être dans certaines structures, pour en parler. Inventivité, entre groove, électro, pop et autres, est un terme qui semble plus adéquat. Sans oublier un certain humour ben québécoué dans le propos comme dans la forme.

Véritable groupe de scène

Un accent comme là-bas bien souvent, du franglais à tire le haricot; et des expressions comme «Don’t get là», «El Kid», des causeries dansantes sur la nourriture de l’espace, des hymnes à la pêche plus que supra dans "La nature à son meilleur", du pays des bananes au pied des séquoias, la participation dans l’album de C2C en dit aussi un peu sur leur orientation musicale. Mais ce qu’il y a de chouette pour le Club, c’est que Misteur Valaire, malgré tout leur arsenal électronique, est un vrai groupe de scène, jouant avec le public, improvisant et tout et tout. ça c’est un plus que nous z’autres aurons la chance de voir le mercredi 20 août, au Club, avec Kremaa en première partie.