Frappes aériennes en Libye: mutisme total aux Emirats pointés du doigt

  • Un combattant islamiste de Fajr Libya fait le signe de la victoire à l'entrée de l'aéroport de Tripoli le 24 août 2014
    Un combattant islamiste de Fajr Libya fait le signe de la victoire à l'entrée de l'aéroport de Tripoli le 24 août 2014 AFP/Archives - Mahmud Turkia
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Centre Presse Aveyron

Les autorités des Emirats arabes unis observaient mardi un mutisme total à la suite des déclarations de responsables américains leur attribuant de récentes frappes aériennes contre des milices islamistes en Libye.

Le gouvernement d'Abou Dhabi n'a pas réagi à ces déclarations, et un responsable émirati, interrogé par l'AFP, s'est abstenu de tout commentaire. "Pas de réaction", a-t-il dit.

Deux responsables américains ont affirmé lundi soir que les Emirats avaient secrètement mené des frappes aériennes contre des milices islamistes en Libye en utilisant des bases égyptiennes.

Les journaux émiratis, proches des autorités, n'ont pas fait état de ces déclarations.

Dans un éditorial, le quotidien Al-Khaleej écrivait mardi que la Libye offre désormais "le modèle de l'Etat voyou" représentant "un danger pour ce pays et pour les Etats voisins et de la région".

"Cela nécessite la mise en place d'une coalition arabe (...) pour mener une action rapide et efficace dans le cadre d'une stratégie claire pour affronter cette épidémie, qui prend des appellations différentes comme Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, devenu Etat islamique, EI), Ansar Asharia (émanation d'Al-Qaïda) ou les Frères musulmans, qu'il faut éradiquer", écrit le journal.

Le ministre d'Etat émirati aux Affaires étrangères Anouar Mohammad Garguèche avait en début de semaine rejeté sur Twitter les affirmations d'islamistes libyens selon lesquelles les Emirats et l'Egypte ont mené des raids aériens contre leurs positions à Tripoli.

Il avait estimé qu'en impliquant les Emirats dans les affaires libyennes, les islamistes cherchaient à "refuser d'admettre les résultats des (récentes) élections" qui ont montré un net recul des islamistes au Parlement libyen.

"Les Emirats arabes unis ont mené ces raids", a déclaré un responsable américain qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat, confirmant une information du New York Times.

Les Etats-Unis n'ont pas participé, ni directement, ni indirectement, à ces raids, ont souligné deux responsables interrogés par l'AFP.

Selon le New York Times, les premières frappes ont eu lieu il y a une semaine à Tripoli contre des positions tenues par les milices.

Une deuxième série de frappes s'est déroulée au sud de la capitale libyenne tôt samedi et a visé des lance-roquettes, des véhicules militaires et un entrepôt, selon le quotidien.

Ces bombardements étaient manifestement destinés à empêcher les milices de s'emparer de l'aéroport de Tripoli, fermé depuis le 13 juillet en raison de combats pour son contrôle.

La situation dans le pays, en proie à l'anarchie depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, risque ainsi de devenir encore plus complexe: la Libye pourrait se voir dotée de deux gouvernements concurrents, parallèlement à ses deux Parlements rivaux.

Des pilotes des Emirats arabes unis avaient participé aux frappes aériennes menées par une coalition internationale et qui avaient conduit à la chute du régime de Kadhafi en 2011.

Source : AFP

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