Chômage: le nouveau gouvernement accueilli par des chiffres "négatifs"

  • A peine nommé, le gouvernement va être confronté mercredi à une première mauvaise nouvelle avec la publication du nombre d'inscrits à Pôle emploi à fin juillet, qui devrait atteindre un nouveau record.
    A peine nommé, le gouvernement va être confronté mercredi à une première mauvaise nouvelle avec la publication du nombre d'inscrits à Pôle emploi à fin juillet, qui devrait atteindre un nouveau record. AFP/Archives - Philippe Huguen
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Centre Presse Aveyron

A peine nommé, le gouvernement va être confronté mercredi à une première mauvaise nouvelle avec la publication du nombre d'inscrits à Pôle emploi à fin juillet, qui devrait atteindre un nouveau record.

"Ils ne peuvent pas être bons, ils seront même négatifs, avec le niveau de croissance (nulle, NDLR) que nous avons", a annoncé mardi soir le Premier ministre sur France 2.

Chaque mois, le gouvernement connaît les chiffres de Pôle emploi à l'avance, "24 heures avant la publication officielle", raconte dans son dernier livre Michel Sapin, ex-ministre du Travail désormais aux Finances.

Le chômage devrait donc connaître un neuvième mois consécutif de hausse. En juin, il a atteint un énième record, avec 3,398 millions de demandeurs sans activité en métropole. Outre-mer et activité réduite incluses, le chiffre culmine à 5,34 millions.

La publication des chiffres de juillet survient dans un contexte politique volcanique. Manuel Valls a dû former une nouvelle équipe mardi, après les attaques du désormais ex-ministre de l'Economie Arnaud Montebourg contre la politique économique du gouvernement.

La lutte contre le chômage reste la reine des priorités du nouvel exécutif, qui va miser sur le pacte de responsabilité pour renouer avec la croissance et l'emploi, même si François Hollande a reconnu qu'il n'aurait d'effet "qu'à moyen terme".

Le gouvernement espère plusieurs centaines de milliers de créations de postes des 40 milliards d'euros octroyés aux entreprises d'ici à 2017 en échange de négociations dans les branches professionnelles sur l'emploi, la formation et l'investissement. Mais ces contreparties sont, pour l'heure, bien maigres, puisque seules les industries chimiques sont parvenues à un accord chiffré.

"Il y a une urgence à agir, le pacte de responsabilité et de solidarité met du temps à infuser, il faut aller plus vite", pressait François Rebsamen lundi, avant d'être reconduit au ministère du Travail. Il doit réunir le 10 septembre les 50 principales branches pour faire un premier bilan des contreparties.

De son côté, Manuel Valls va prêcher mercredi la bonne parole gouvernementale à l'université d'été du Medef, qui, le même jour, présentera des "idées" pour créer de l'emploi, notamment grâce au travail du dimanche ou à la réforme des seuils sociaux dans les entreprises.

Son président Pierre Gattaz a par ailleurs estimé mercredi sur RTL que le pacte, encore à l'état de "promesses", n'était "pas suffisant".

- Les Français pessimistes -

L'urgence pour le gouvernement est d'autant plus grande que la plupart des voyants économiques sont au rouge. A commencer par la croissance, nulle depuis deux trimestres.

L'exécutif a dû revoir ses prévisions à la baisse, à 0,5% cette année contre 1% initialement. Pour 2015, il ne s'attend pas à un chiffre "très supérieur" à 1%. Or pour beaucoup d'économistes, l'économie ne crée pas d'emplois en dessous de 1,5% de croissance annuelle.

Cette absence de croissance a, jusqu'à présent, neutralisé tous les dispositifs mis en place par le gouvernement: emplois d'avenir, contrats de génération, contrats aidés, plan de formation pour les chômeurs, loi de sécurisation de l'emploi...

Les chômeurs seniors (+11,5% sur un an) et de longue durée (+9,8%) sont frappés de plein fouet. Face à cette explosion, François Hollande a confirmé début juillet les grandes lignes d'un "plan seniors" et érigé la lutte contre le chômage de longue durée en "cause nationale", sans toutefois annoncer de nouvelles mesures.

A l'autre bout de la pyramide des âges, la décrue observée chez les jeunes entre avril et octobre 2013 (-3,4%) a laissé place à une stagnation depuis huit mois (-0,2%). Pour ce public, le gouvernement mise sur l'alternance. M. Hollande doit présider en septembre une réunion pour "lever tous les obstacles" à l'apprentissage, avec pour objectif 500.000 apprentis en 2017.

Malgré ces efforts, aucun organisme international ne prévoit de baisse du chômage avant, au mieux, 2015. Le FMI repousse même la perspective à 2016.

"Tant que le gouvernement sera sur la ligne qu'il suit depuis deux ans, malheureusement, je crois qu'on aura encore une augmentation du chômage", a estimé mercredi Jean-Claude Mailly (FO).

Les Français sont, eux, tout aussi pessimistes: selon un récent sondage Ifop-JDD, 85% d'entre eux ne font pas confiance à l'exécutif pour obtenir des "résultats concrets" contre le chômage.

Source : AFP

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