BTP : l'Aveyron va encore perdre plus de 500 emplois

  • Depuis 2008, le BTP aveyronnais a perdu quelque 2200 emplois.
    Depuis 2008, le BTP aveyronnais a perdu quelque 2200 emplois. José A. Torres
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Centre Presse Aveyron

Bâtiment. La fédération du BTP a lancé une enquête auprès de ses adhérents. Et les résultats témoignent des difficultés d’un secteur qui continue à perdre massivement des emplois en Aveyron. Une vraie saignée.

Rien ne va plus. Le secteur du bâtiment et des travaux publics traverse depuis de longs mois des moments particulièrement compliqués. "C’est une catastrophe, et je pense que l’on est encore bien plus mal que ce que l’on nous annonce, sachant que l’on est incapable de savoir avec précision l’évolution du nombre de permis de construire", tempête Robert Hyronde, le secrétaire de la Fédération départementale du bâtiment et des travaux publics, dont on sait le franc-parler.

Les premières difficultés sont apparues dès 2008. Depuis, c’est la chute libre. Selon les comptes de Robert Hyronde, plus de 1000 emplois avaient déjà disparu fin 2011. "On avait l’impression de ne pas être entendus", déplore-t-il. Et la spirale négative s’est encore accélérée. Aujourd’hui, le BTP aveyronnais emploie quelque 5600 salariés. Ils étaient près de 7800 en 2008. Et les perspectives pour cette année 2014 sont particulièrement moroses.

Des «réglementations imbéciles»

La FBTP a lancé, en juillet, une enquête auprès de ses 224 adhérents (ils représentent 2800 salariés), leur demandant de préciser combien ils avaient supprimé d’emplois depuis le début de l’année et combien ils risquaient d’en supprimer d’ici fin 2014. On arrive à un total, déjà considérable de 360 emplois. Selon, une simple transposition, on peut en déduire que le secteur aveyronnais du BTP va perdre entre 500 et 600 emplois de plus en 2014.

"La commande privée a été soutenue jusqu’en 2007, 2008, grâce à des mesures incitatives, analyse Robert Hyronde. Pour la commande publique, la suppression de la taxe professionnelle a mis un coup d’arrêt et le secteur des travaux publics a le plus souffert.Le renouvellement de nombreuses municipalités a provoqué, aussi, un certain attentisme."

Toujours est-il que pour la profession, il y a urgence à retourner la situation."Un tas de réglementations artificielles et imbéciles ont tué l’investissement et l’activité, poursuit le prolixe secrétaire de la FBTP12. Quelles mesures faudrait-il prendre pour amorcer la relance ? "Il faut assouplir la réglementation au niveau du logement, notamment pour la rénovation énergétique. Les premières mesures évoquées par Ségolène Royal vont dans le bon sens, mais il faut une instruction fiscale, dès septembre, avant la loi des finances, comme cela a été fait en 1999, pour la TVA à 5,5%."

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