Pourquoi la Sacem est devenue la bête noire des fêtes de village

  • Belle ambiance à Bruéjouls cet été. Mais de façon générale, les fêtes de village se meurent et l’argent reversé à la Sacem pose débat à certains organisateurs.
    Belle ambiance à Bruéjouls cet été. Mais de façon générale, les fêtes de village se meurent et l’argent reversé à la Sacem pose débat à certains organisateurs. Joël Born / Centre presse Aveyron
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Olivier Courtil

Musique. Des comités des fêtes aveyronnais dénoncent l’opacité de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) accusée de  porter préjudice aux  fêtes de village.

La musique a beau adoucir les mœurs, la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem), chargée de collecter les droits d'auteurs énerve certains comités des fêtes aveyronnais. "Un comité des fêtes est une association à but non lucratif, gérée uniquement par des bénévoles, ce n’est pas une entreprise de spectacle à caractère commercial. Aujourd’hui, les prestations des artistes mêmes amateurs sont plus onéreuses qu’auparavant, il y a des charges plus importantes à payer", proteste Xavier Colin, trésorier du comité des fêtes de Sainte-Eulalie-d’Olt. "D’autant qu’on ne sait pas à quoi cet argent correspond"

De la frustration

La grogne gagne également le Lévezou, comme à Arvieu, où Jean-Charles Vayssette, coprésident du comité des fêtes d’Arvieu a souhaité rencontrer la Sacem pour obtenir des explications sur le fonctionnement et le paiement. Apparemment, sans grand résultat. "C’est frustrant car on est imposé sur un chiffre d’affaires et non sur les bénéfices. On voit la Sacem comme un impôt et on va être obligé de remodeler les fêtes avec moins d’artistes compositeurs".

Du côté de la Sacem, Philippe Nelva, délégué régional basé à Rodez, rappelle que "les frais de gestion représentent entre 15 et 16,5%, le reste part aux artistes et qu’il s’agit d’une redevance". Et de mettre un bémol sur les abus ou difficultés rencontrés auprès des comités des fêtes, commerces et autres associations : "Cela représente moins d’1% en Aveyron". Reste qu’avec seulement deux personnes chargées des contrôles sur le terrain, Philippe Nelva reconnaît que son équipe ne se déplace, en priorité,  là, "où il y a de la réticence".

Courrier aux députés

Une réticence qui se cristallise désormais sous la forme d'un courrier que les principaux intéressés ont adressé aux députés. Les mêmes ont également pris leur plus belle plume pour inviter les artistes à refuser de percevoir leurs droits lors des fêtes de village. Un appel semble-t-il entendu par le député UMP de la Mayenne, Yannick Favennec, qui demande l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire sur les rémunérations des dirigeants de la Sacem qui, hasard ou non, s’ouvre davantage au public. Pour la première année, la Sacem a organisé en juin dernier des portes ouvertes à Rodez comme dans 70 villes de France. 

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