Professions réglementées: démonstration de force des notaires à Paris

  • L'enseigne d'une officine notariale, le 17 septembre 2014 à Montpellier
    L'enseigne d'une officine notariale, le 17 septembre 2014 à Montpellier AFP - Pascal Guyot
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Centre Presse Aveyron

Plusieurs centaines de notaires de toute la France étaient venus en force mercredi à Paris pour dénoncer un projet de réforme des professions réglementées qui pourrait faire "disparaître", selon eux, leur profession.

La Place de la République à Paris était remplie de notaires et de salariés de leurs études arborant des marinières revêtant le slogan "pour un notariat made in France", a constaté l'AFP.

Parmi eux, Jennifer, 24 ans, et Coline, 28 ans, en dernière année d'études de notariat, disent craindre "qu'il n'y ait plus de sécurité juridique dans les ventes immobilières en France".

Les deux jeunes femmes qui s'attendent à gagner 2.000 euros nets par mois, une fois leur diplôme en poche, soit autant que dans leur premier emploi de notaire-assistant, redoutent aussi des suppressions d'emplois de clercs de notaires et de secrétaires dans les études notariales.

"Déjà qu'on galère à trouver des stages, on craint que ce soit encore plus difficile", explique Jennifer, venue de Rochefort (Charente-Maritime).

Non loin de là, Thierry Pagnon, 42 ans, notaire depuis 10 ans à Saint-Laurent-de-la-Salanque (Pyrénées-Orientales) refuse toute "atteinte au service public" assuré par les notaires.

"Nous faisons déjà des actes à perte, notre tarif nous permet d'équilibrer sur d'autres actes. Si on nous enlève ce tarif, seuls les gens riches en profiteront", souligne-t-il.

Une scène installée sur la Place de la République contribuait à l'ambiance festive et des phrases d'hommes politiques rendant hommage à la profession défilaient sur trois écrans géants.

"Monsieur le Président : non merci pour ce moment", clamait une bannière accrochée au pied de la statue de la République aux côtés d'une autre sur laquelle on pouvait lire: "non, Marianne n'est pas à vendre".

Les salariés d'études notariales (qui emploient environ 48.000 personnes en France) étaient eux aussi venus nombreux.

Parmi eux, Véronique Delouis, clerc de notaire depuis 19 ans à Limoges, était venue "pour éviter que (son) outil de travail vole en éclats".

Bercy a lâché mercredi du lest sur la réforme des professions réglementées, repoussée à l'an prochain et qui se réduira à de "petits déblocages", selon le ministre de l'Economie Emmanuel Macron.

Cette inflexion du discours gouvernemental s'est traduite, dès mercredi, dans le dialogue ouvert avec les huissiers, qui semblaient avoir déjà obtenu gain de cause, trois jours après avoir lancé une grève massive.

Source : AFP

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