Hollande grave et combatif, annonce un appui militaire en Irak

  • Le président François Hollande le 18 septembre 2014 à Paris
    Le président François Hollande le 18 septembre 2014 à Paris AFP - Patrick Kovarik
  • François Hollande le 18 septembre 2014 à l'Elysée à Paris, face à la presse
    François Hollande le 18 septembre 2014 à l'Elysée à Paris, face à la presse AFP - Patrick Kovarik
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Centre Presse Aveyron

François Hollande s'est montré grave et combatif jeudi en ouverture de sa quatrième grande conférence de presse de rentrée, évoquant longuement l'Irak, où la France s'apprête à lancer un "appui aérien" contre le groupe Etat islamique (EI).

Le chef de l’État, au faîte de son impopularité (13% selon le baromètre Ipsos-Le Point), a lancé la quatrième conférence de presse solennelle de son quinquennat jeudi après-midi dans la salle de fêtes de l'Elysée devant plus de 330 journalistes de la presse française et étrangère. Il n'a pas fait salle comble, contrairement aux trois précédentes grand-messes.

Costume bleu, front ruisselant, ton grave malgré quelques traits d'humour habituels, M. Hollande a ouvert la conférence par un propos liminaire de 43 minutes.

La situation internationale a occupé une grande partie de cette déclaration introductive davantage axée, lors des exercices précédents, sur la politique économique.

Le président de la République a annoncé sa décision de répondre favorablement à la demande de "soutien aérien" formulée par l'Irak dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI). Mais, a-t-il précisé, "nous n'irons pas au-delà, il n'y aura pas de troupes au sol et nous n'interviendrons qu'en Irak".

"Le mouvement terroriste que l'on appelle Daesh a prospéré dans le chaos syrien et, disons-le aussi, parce que la communauté internationale est restée inerte", a insisté M. Hollande, qui s'était dit favorable à des frappes à l'encontre du régime de Bachar El-Assad en 2013 avant d'essuyer un veto américain et britannique.

Le président a également évoqué l'épidémie de virus Ebola, le conflit israélo-palestinien avant d'aborder la situation ukrainienne et les sanctions à l'encontre de la Russie. Il a également souhaité que le "fardeau" des efforts de Défense soit "partagé" au sein de l'Union européenne, alors que la France est engagée sur plusieurs théâtres d'opérations.

- Réorientation de l'Europe -

M. Hollande a ensuite plaidé, comme il le fait depuis deux ans, pour une "réorientation de l'Europe" pour que "le retour nécessaire aux équilibres budgétaires s'adosse à une véritable politique de croissance et d'emploi", alors que son gouvernement a fini par repousser de deux ans, à 2017, son objectif d'un retour des déficits publics à 3% du PIB.

Au plan intérieur, s'il a reconnu que "les résultats tard[ai]ent à venir", le chef de l'Etat a défendu son choix "irrévocable" de la "compétitivité" et du soutien massif aux entreprises, malgré les réticences de sa majorité. Il a également défendu le volet social de son bilan et sa réforme territoriale.

Avant de se soumettre aux questions, le chef de l'Etat n'a en revanche pas mentionné la douloureuse séquence autour de sa vie privée et la parution du livre de Valérie Trierweiler, point noir de sa rentrée politique.

A l'accusation de mépris social (les "sans-dents", aurait-il plaisanté en évoquant les pauvres) formulée par son ex-compagne, il avait déjà répondu par presse interposée, évoquant un "mensonge qui [le] blesse" mais devrait certainement être amené à en dire plus jeudi.

M. Hollande a défendu son bilan à mi-mandat alors que la rentrée a été cauchemardesque pour l'exécutif avec, outre sa vie privée déballée, le départ du gouvernement d'Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti, l'affaire Thévenoud, éphémère secrétaire d'Etat en délicatesse avec le fisc, et surtout l'absence de résultats économiques et sociaux.

L'impopularité inédite du chef de l'exécutif est désormais couplée à celle de son Premier ministre, Manuel Valls (30% selon Ipsos-Le Point), qui a du se contenter d'une majorité relative lors du vote de confiance mardi à l'Assemblée nationale avec 31 abstentions au sein du groupe PS et celle, collective, du groupe écologiste.

Une ombre plane sur cette conférence de rentrée et animera la fin d'année politique: le retour imminent de Nicolas Sarkozy. L'ancien chef de l'Etat, qui rêve de reconquérir l'Elysée en 2017, pourrait officialiser par voie de presse sa candidature à la présidence de l'UMP dans les prochains jours, voire dans les prochaines heures.

Source : AFP

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