Sévérac : les 60 emplois évanouis de l’investisseur chinois

  • Un fol espoir finalement douché sur le site de l’ex usine ITA...
    Un fol espoir finalement douché sur le site de l’ex usine ITA... José A. Torres
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Sévérac-le-Château. Alors que l’hypothétique industriel chinois aurait décidé de s’’implanter dans un autre pays européen, il ouvrirait néanmoins sur place une petite unité de stockage.

Deux mois précisément se sont écoulés depuis que l’on s’est interrogé dans nos colonnes sur la validité du projet d’installation d’une plateforme de menuiserie PVC sur le site de l’ancienne usine Confort et Système, à Sévérac-le-Château, avec la création de 60 emplois à la clé. Le porteur du projet, Jean-Marie Sevennes, apparaissait alors comme un homme très pressé, ne cachant pas vouloir exercer une pression maximum sur le Département (via Aveyron Expansion) et les élus locaux (via le syndicat mixte). Et ce, afin de leur arracher les 10 000 mètres carrés (soit la moitié du site) nécessaires à l’implantation dès cet automne d’une plateforme de production et de conditionnement de menuiserie PVC que devait lui fournir un industriel chinois n’attendant plus qu’un simple feu vert pour investir ici.

Une simple carte de visite

Jean-Marie Sevennes avait lors posé un ultimatum: s’il n’obtenait pas un acte de vente d’ici début août pour mettre la main sur le foncier convoité, il menaçait d’aller voir ailleurs… Aveyron Expansion et le syndicat mixte, propriétaire du site, avaient alors demandé des garanties... Garanties qu’ils assurent aujourd’hui n’avoir jamais pu obtenir… "M. Sevennes s’est contenté de nous montrer une carte de visite du soi-disant investisseur chinois", nous précisait mardi encore le directeur d’Aveyron Expansion, Hubert Calmettes. Tandis que son président Arnaud Viala se demandait si ce projet, présenté sans apporter d’un minimum de garanties, ne cachait pas en fait une vulgaire opération de spéculation foncière…

6 ou 7 emplois prévus

Jean-Marie Sevennes, joint par nos soins, continue néanmoins d’affirmer que l’Aveyron a raté une belle occasion: "Il faut qu’ils apprennent à travailler avec des industriels", nous disait-il mercredi sur un ton sarcastique. Et il nous a confirmé que, de toute façon, il est désormais trop tard pour installer cette activité sur le Sévéragais, puisqu’il aurait trouvé un autre site ailleurs, dans un pays situé à l’Est de l’Europe. Mais il nous a néanmoins précisé qu’il prévoyait toujours d’implanter d’ici la fin de cette année une petite plateforme sur le Sévéragais, nettement moins conséquente que dans son projet initial. Il s’engage à créer "6 ou 7 emplois" sur un autre site industriel situé sur la commune, et qu’il s’apprêterait d’ailleurs à faire visiter, début octobre, à ses partenaires chinois. Bref, deux mois après les interrogations qui étaient posées dans ces colonnes sur la véracité du gros projet initial et qui aurait donc fini par s’évanouir, la question se pose toujours dans les mêmes termes: était-on face à un coup d’esbroufe ou dans une partie de poker menteur ? Peut-être le saura-t-on jamais…

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