Journées du Patrimoine : derrière les murs de la prison...

On n’entre toujours pas dans les cellules de l’ancienne maison d’arrêt de Rodez. Pas assez sécurisées pour permettre aux visiteurs des journées du patrimoine d’y pénétrer. Mais cela n’a pas empêché la liste des réservations de la visite de l’enceinte de l’établissement pénitentiaire d’afficher complet en moins de deux. Samedi matin, devant la lourde porte en fer (enfer ?) les premiers visiteurs ont eu un hôte de choix. Jean-Marie Soria Lundberg, l’actuel directeur de la nouvelle maison d’arrêt de Druelle a en effet accompagné Jean-Philippe Savignoni, le conteur du patrimoine, et Diane Joy, du service patrimoine du Grand Rodez.
Il faut dire qu’il connaît bien cette enceinte de Combarel pour en avoir eu la responsabilité durant près de dix ans. Par certains aspects, il ne cache pas qu’elle lui manque un peu. « Les anciens détenus la regrettent aussi. Car dans les cellules, lorsque cela se passait bien, il y avait une vie solidaire. Aujourd’hui, la plupart sont seuls en cellule. À 18 h 30, on ferme la porte. On ne la rouvre qu’à 7 heures ou 8 heures...»

Mais cette visite est avant tout l’occasion de raconter l’histoire de ce lieu. Des voisines carmélite qui alertaient la police quand il y avait trop de bruit, « on a regretté leur départ, elles étaient de bonnes gardiennes » sourit encore le directeur de la prison, aux familles qui se pressaient dans l’impasse des Capucins pour aller voir les détenus.

« C’est aussi dans cette impasse qu’a été dressée pour la dernière fois la guillotine à Rodez, en 1936 » rappelle Jean-Philippe Savignoni. Diane Joy, elle, remonte le fil du temps, contant près de quatre siècles d’histoire en ces murs qui abritaient le couvent des capucins avant de devenir ceux de la prison, en 1793. Libérant petit à petit la mémoire de ce site particulier.

Des visites sont également programmées dimanche, mais il n'y a plus de places disponibles.