Ukraine: la trêve peine à s'installer dans l'est du pays

  • Un soldat ukrainien devant la centrale thermoélectrique de la région de Lugansk dans l'est de l'Ukraine, le 20 septembre 2014
    Un soldat ukrainien devant la centrale thermoélectrique de la région de Lugansk dans l'est de l'Ukraine, le 20 septembre 2014 AFP - Anatolii Boiko
  • Un soldat ukrainien observe une route près de Donetsk le 20 septembre 2014
    Un soldat ukrainien observe une route près de Donetsk le 20 septembre 2014 AFP - Anatolii Stepanov
  • Des soldats ukrainiens dans la région de Lugansk à l'est de l'Ukraine le 20 septembre 2014
    Des soldats ukrainiens dans la région de Lugansk à l'est de l'Ukraine le 20 septembre 2014 AFP - Anatolii Boiko
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Centre Presse Aveyron

L'OTAN a affirmé que des troupes russes se trouvaient toujours en Ukraine au moment où des combats sporadiques se poursuivaient dans l'est du pays, 24 heures après la signature d'un accord censé consolider le cessez-le-feu entre l'armée et les rebelles prorusses.

Le cessez-le-feu du 5 septembre n'existe "que sur le papier", a déclaré samedi soir le commandant en chef des forces de l'Otan, le général américain Philip Breedlove, dénonçant "un flux incessant" de troupes russes et prorusses entre la Russie et la région de l'est de l'Ukraine aux mains des rebelles.

Aux termes d'un mémorandum signé dans la nuit de vendredi à samedi au Bélarus entre l'Ukraine, la Russie et les rebelles afin de consolider ce cessez-le-feu, "toutes" les troupes étrangères doivent quitter l'Ukraine.

Moscou dément toute présence de ses troupes sur le sol de son voisin, malgré les informations de plusieurs médias indépendants russes selon lesquels des parachutistes tués en Ukraine ont été inhumés dans le nord de la Russie.

Selon le mémorandum signé sous l'égide de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), chargée d'en surveiller l'application, une zone tampon de 30 km de large doit séparer les belligérants. L'artillerie lourde devait être retirée de cette zone dans les 24 heures qui ont suivi la signature du mémorandum, mais rien ne permettait de dire dimanche matin si cette disposition avait ou non été suivie d'effet à l'expiration du délai pendant la nuit.

A Donetsk, principale ville tenue par les prorusses, des tirs à l’arme lourde se poursuivaient par intermittence dimanche matin aux abords de l’aéroport contrôlé par l'armée loyaliste.

- 'Nous répliquons, bien sûr' -

"Depuis l’aube et l’entrée en application du cessez-le-feu, nous avons remarqué une diminution de l’utilisation par l’armée ukrainienne des lance-roquettes multiples et de l’artillerie", déclare à l'AFP un membre des services de "renseignements militaires" de la République autoproclamée de Donetsk, prénommé Denis.

"Ils tirent moins sur les quartiers de la ville proches de l’aéroport. Mais ils n’ont pas bougé, ne se sont pas repliés. Leurs chars et leurs blindés sont cachés dans les parkings souterrains, dans des positions enterrées", ajoute-t-il.

"Nous avons reçu l’ordre de ne pas leur tirer dessus à l’arme lourde. Mais quand ils nous tirent dessus, nous répliquons, bien sûr. Dès qu’ils observent un mouvement de notre part, ils tirent. Chacun veut montrer à l’autre qu’il est toujours là", explique Denis.

La mairie de Donetsk a fait état de tirs d'artillerie pendant la nuit dans le quartier de Koubichev. Deux civils ont été hospitalisés.

L'armée ukrainienne a indiqué de son côté avoir essuyé des tirs dans de nombreux secteurs de la ligne de front, notamment dans la région de Lougansk au nord et près de l'aéroport de Donetsk, au cours des dernières 24 heures.

La zone contrôlée par les rebelles s'étend sur environ 230 km de Lougansk à la mer d'Azov au sud et sur 160 km dans sa plus grande largeur entre Donetsk à l'ouest et la frontière russe à l'est.

- L'armée russe reste 'prête à intervenir' -

Lors d'une réunion des 28 chefs d'état-major des pays membres de l'Otan en Lituanie, le général Breedlove a estimé que le cessez-le-feu n'avait "de cessez-le-feu que le nom".

"Mais nous espérons que cela va changer", a-t-il ajouté, tout en précisant que le nombre des soldats russes à l'intérieur de l'Ukraine avait "baissé de manière significative" par rapport à leur niveau le plus élevé, selon lui, il y a "plus d'une semaine".

Cependant, ces troupes "ne sont pas rentrées dans leur pays et sont toujours prêtes à intervenir militairement en Ukraine si tel est le désir", a averti le général américain.

En cinq mois, le conflit dans l'est de l'Ukraine a fait près de 2.900 morts et a poussé plus de 600.000 civils à fuir. Depuis le cessez-le-feu du 5 septembre, l'AFP a encore dénombré au moins 35 morts civils ou militaires.

Source : AFP

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