Pogacnik, le dolmen du Roc

Samedi soir, sur le parquet de l’Amphithéâtre, on n’a vu que lui. Ou presque. Cham, le nouveau capitaine Simon et les autres ont accompli une entrée en matière de rêve, étrillant le promu Saint-Étienne-Andrézieux (31-17) et envoyant déjà un message fort aux cadors de la poule. Mais Domen Pogacnik, pour sa première sortie officielle avec le Roc, n’a pas fait moins. Avec 7 buts au total, dont 6 en première période et malgré une seconde mi-temps quasi intégralement sur le banc, le Slovène de 26 ans a déjà convaincu.

Arrivé cet été de la D1 de son pays, le seul pivot de métier de l’effectif a marqué les esprits et même presque fait oublier son illustre prédécesseur, Gregory Pouget. "Pour l’instant, c’est une vraie bonne pioche. Il ne faut pas s’enflammer et attendre de le voir face à d’autres oppositions, temporise néanmoins l’entraîneur adjoint Fred Ouedraogo. Mais c’est très costaud dans tous les secteurs." 

Très costaud, c’est le moins que l’on puisse dire. Avec ses 1,80 m pour un poids aux alentours de 105 kg, Domen Pogacnik a franchement des allures de dolmen. Mais mieux vaut ne pas s’y fier selon Ouedraogo. "C’est un menhir sur pattes, un cube ! Mais attention, il est très vif. Sur un petit périmètre, il est très rapide."

Tueur et blagueur

Une qualité parmi d’autres selon le technicien: "C’est un véritable pivot, capable de bloquer en attaque et de très bien défendre, liste-t-il. Mais il se met aussi vraiment à la disposition de l’équipe. C’est un régal pour ses partenaires.» «Quand il “pose des blocs” en attaque, ça pique !", confirme son coéquipier Jocelyn Aroca.

Samedi soir, il n’a pas fallu bien longtemps pour s’en apercevoir. Ses premières prises de balle, à chaque fois ou presque synonymes de but, ont immédiatement fait prendre conscience du potentiel. "Sa prise de balle est incroyable. Et son bras n’est pas mal non plus", ajoute Ouedraogo. Pour cause, il suffit de jeter un œil aux statistiques de sa dernière saison en Slovénie pour en avoir le cœur net. Avec un ratio de 76% de tirs réussis (!), et 330 buts sur ses 79 derniers matches, Pogacnik est de la race des tueurs dès lors qu’il s’approche de la zone.

Après les échecs Vidovic et Calic lors du dernier exercice, le Roc semble donc cette fois à des années-lumière de l’erreur de casting avec le compatriote et colocataire de Peter Marusic. Sur le parquet comme en dehors d’ailleurs. "C’est un bon vivant, comme Peter, éclaire l’adjoint de Kojic. Il est toujours en train de faire des blagues. Mais lorsqu’il rentre sur le terrain, il se transcende et veut absolument gagner."