Bouillac : Charles Charpente inscrit son avenir dans le bois massif lamellé croisé

  • Bertrand Charles perpétue une longue tradition professionnelle familiale. Il a créé sa société en 2001 et envisage aujourd’hui de doubler ses effectifs.
    Bertrand Charles perpétue une longue tradition professionnelle familiale. Il a créé sa société en 2001 et envisage aujourd’hui de doubler ses effectifs. Joël Born
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Joël Born

Économie. Dans la lignée d’une famille de bâtisseurs, Bertrand Charles est à la tête d’une SARL de 10 salariés, qui réalise des charpentes
et des maisons à ossatures bois. L’entreprise va investir 700 000 euros pour agrandir ses ateliers et développer ses fabrications.

Depuis cinq générations, la famille Charles est une famille de bâtisseurs, dont le nom a été longtemps associé aux immenses halls qui trônaient sur la place du Foirail, à Rodez. Prenant la suite de leur aïeul, menuisier éclusier, Marius et Édouard Charles ont assuré le renom de l’entreprise familiale en développant, dans les années cinquante, la technique du lamellé-collé.

Sur le site historique de Bouillac
Aujourd’hui âgé de 54 ans, Bertrand Charles perpétue cette longue tradition professionnelle familiale. Issu d’une fratrie de huit enfants, il est le fils de Jacques Charles, qui fut maire de Bouillac durant près de 35 ans.
Formé au lycée Mouchard, dans le Jura, il a toujours, comme il dit, « baigné dans le bois ». Après avoir intégré le bureau d’études bouillacois il a rejoint l’entreprise Charles et Mouysset, lorsqu’elle a déménagé à Rodez, à la fin des années 80, avant de travailler avec sa sœur architecte, Catherine Charles-Couderc. En 2001, Jacques Charles a finalement créé sa propre entreprise, la SARL Charles Charpentes, après avoir racheté les bâtiments historiques de l’entreprise familiale, les anciens halls de stockage de bois (2 000 m2 couverts), situés à proximité de l’ancienne gare de Saint-Martin-de-Bouillac.
L’entreprise de dix salariés réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires d’un million d’euros et ne manque pas de projets. « On ne fait jamais le même chantier, c’est ce qui est intéressant » souligne Bertrand Charles, heureux de compter une majorité de jeunes parmi ses salariés.
La petite société bouillacoise a pris réellement son essor en 2006, avec l’acquisition d’une imposante machine à commande numérique (un investissement conséquent de 350 000 euros) pour la taille de pièces de bois de charpente pouvant atteindre quinze mètres. Du travail de grande précision, qui permet de gagner, à la fois, en efficacité et en qualité. Charles Charpentes utilise principalement des essences de résineux, du bois sec finlandais, parfois du chêne, comme cela va être le cas pour la réfection de la charpente de l’église de Viviez. L’entreprise bouillacoise emploie aussi des pièces de contrecollé et de lamellé-collé sorties des ateliers ruthénois de Charles-Mouysset.

Charles Charpentes intervient, à la fois, sur des chantiers publics et pour des particuliers. Inscrivant son avenir dans le développement durable, avec la construction de maisons individuelles à ossature bois. Depuis 2007, Bertrand Charles a adopté la technique du CLT (Cross laminated timber), autrement dit le bois massif lamellé croisé, qui combine de nombreux avantages pour répondre aux exigences actuelles de la construction. Et l’on habille (intérieurement et extérieurement) la maison comme l’on veut avec des matériaux d’isolation et de parement.

Un nouveau bâtiment de 1 200 m2
En collaboration avec la communauté de communes de la Vallée du Lot, qui aménagera les terrains de la nouvelle zone artisanale, Charles Charpentes va construire, de l’autre côté de la voie ferrée, un nouveau bâtiment de 1 200 m2 destiné à la découpe, à la préparation et au stockage de murs et de planchers en CLT. Avec dans l’idée de développer ces fabrications et de s’orienter notamment vers de nouveaux marchés de petits immeubles collectifs. Cet investissement de l’ordre de 700 000 euros, avec les ponts roulants et les équipements en machines outils, est programmé pour 2015. Il s’accompagnera de la création d’une dizaine d’emplois supplémentaires. « Si la crise n’était pas là, on l’aurait déjà fait, mais on y va prudemment, pour être prêt quand il y aura la relance », commente Bertrand Charles. Dernièrement, l’entreprise s’est équipée d’une nacelle de levage d’une portée de 16 mètres et l’une de ses prochaines acquisitions sera un camion équipé d’une grue de levage de 65 tonnes. Depuis quelques mois, soucieux de diversifier toujours plus ses activités, Bertrand Charles s’est également associé à Fabien Santafé pour créer, à Decazeville, un bureau d’études de structures en bois : Aveyron Bois Bâtiment Concept Construction.
 

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