Brésil: Rousseff bataille pour éviter un second tour

  • La présidente du Brésil et candidate à sa réélection Dilma Rousseff lors d'une réunion électorale le 29 septembre 2014 à Sao Paulo
    La présidente du Brésil et candidate à sa réélection Dilma Rousseff lors d'une réunion électorale le 29 septembre 2014 à Sao Paulo AFP - Nelson Almeida
  • La candidate du Parti socialiste brésilien Marina Silva, lors d'un débat télévisé à Sao Paulo, le 28 septembre 2014 La candidate du Parti socialiste brésilien Marina Silva, lors d'un débat télévisé à Sao Paulo, le 28 septembre 2014
    La candidate du Parti socialiste brésilien Marina Silva, lors d'un débat télévisé à Sao Paulo, le 28 septembre 2014 AFP - Nelson Almeida
  • Les candidats à l'élection présidentielle (dont Dilma Rousseff 3è g et Marina Silva 2è d) participent à un débat télévisé, le 28 septembre 2014 à Sao Paulo
    Les candidats à l'élection présidentielle (dont Dilma Rousseff 3è g et Marina Silva 2è d) participent à un débat télévisé, le 28 septembre 2014 à Sao Paulo AFP - Nelson Almeida
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Centre Presse Aveyron

La présidente brésilienne de gauche Dilma Rousseff, de retour en force dans les sondages, a encore durci ses attaques contre sa rivale Marina Silva pour tenter de l'emporter dès dimanche et éviter un périlleux second tour.

Transfuge du PT, fervente évangélique, Marina Silva, qui rêve de devenir la première présidente noire du Brésil, a bouleversé la campagne en assumant la candidature du Parti socialiste brésilien (PSB) laissée vacante par la mort de son allié Eduardo Campos, mort en août dans un accident d'avion.

Surfant sur sa promesse attrape-tout de "nouvelle politique", en rupture avec les grands partis, et d'équilibre entre défense des acquis sociaux et retour à une gestion économique orthodoxe, elle a longtemps été donnée largement victorieuse sur Mme Rousseff en cas de second tour.

Mais au prix d'une contre-offensive musclée, Mme Rousseff a progressivement inversé la tendance. Et elle a encore creusé l'écart sur sa rivale, au premier tour comme au second, selon un dernier sondage de l'institut MDA publié lundi.

- La Bourse déprimée -

Elle remporterait largement le premier tour, avec 40,4% des voix (+4,4 points de pourcentage), contre 25,2% (-2,2 points) pour Marina Silva, et 19,8% (+2,2%%) pour le social-démocrate Aecio Neves.

La présidente cherche à amplifier cette dynamique dans la dernière ligne droite et à gagner encore quelques points dans l'espoir de l'emporter à l'arrachée dès dimanche.

C'est techniquement à portée de main.

En vertu de la loi électorale brésilienne, le vainqueur du premier tour est élu s'il a à lui seul plus de voix que ses adversaires. Les votes blancs et nuls étant comptabilisés, il n'a pas nécessairement besoin de franchir la barre des 50%.

Mme Rousseff sait en effet qu'un second tour serait pour elle à haut risque. Candidate suscitant le plus fort taux de rejet (30% environ), sa marge de progression est beaucoup plus limitée que celle de Marina Silva.

Cette dernière bénéficierait des reports de voix de ceux qui, entre opposants traditionnels et déçus du "Lulisme", veulent tirer un trait sur 12 ans de pouvoir du PT.

Mais selon le sondage MDA commandé par la Confédération nationale du transport (CNT), Mme Rousseff a brisé pour la première fois l'égalité technique dans laquelle elle était engluée pour le deuxième tour, creusant nettement l'écart avec 47,7% des intentions de votes contre 38,7% pour Mme Silva.

La Bourse de Sao Paulo, déprimée par la perspective de plus en plus nette d'une réélection de Mme Rousseff, a plongé lundi de 4,52% à la clôture et le réal a fortement décroché par rapport au dollar américain.

Les marchés et milieux économiques brésiliens ont développé une allergie viscérale à la présidente sortante, qu'ils accusent d'être responsable des dificultés de la septième économie mondiale, entrée en récession au premier semestre sur fond d'inflation en surchauffe (6,5%) et de taux d'intérêts élevés qui plombent l'investissement.

"Le marché ne voit pas avec de bons yeux un second mandat de Dilma Rousseff en raison de divers facteurs comme l'intervention excessive dans la vie des entreprises publiques et une politique budgétaire expansionniste qui empêche de tenir les objectifs d'inflation", a commenté pour l'AFP Wellington Ramos, analyste à Sao Paulo pour l'agence de notation Austin Rating.

"Les investisseurs sortent du Brésil", poussant le réal à la baisse, ce qui pousse le réal à la baisse, a-t-il ajouté.

- 'Calomnies' -

Dilma Rousseff se présente comme la garante de la continuité de 12 ans de conquêtes sociales qui ont permis à 40 millions de Brésiliens de sortir de la pauvreté sous sa présidence et celle de son mentor et prédécesseur Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010).

Crispée, cassante, la présidente sortante avait réservé dimanche soir toutes ses attaques à Marina Silva, lors d'un débat télévisé acrimonieux entre les 12 candidats sur la chaîne Record TV.

"Vous avez changé de parti quatre fois en trois ans. Gouverner requiert fermeté et courage, des positions claires. Il n'y a pas de place pour l'improvisation", avait lancé Dilma Rousseff à sa rivale.

"J'ai changé de parti pour ne pas changer d'idéaux et de principes", s'était défendue Mme Silva, accusant en retour la présidente de mener contre elle une basse campagne de "rumeurs" et de "calomnies"

Source : AFP

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