Budget 2015: plus de déficit, moins d'impôt, autant de rigueur

  • Le ministre des Finances Michel à l'issue du Conseil des ministres le 25 septembre 2014 à l'Elysée à Paris
    Le ministre des Finances Michel à l'issue du Conseil des ministres le 25 septembre 2014 à l'Elysée à Paris AFP/Archives - Lionel Bonaventure
  • Évolution de la dette française depuis 1995 et comparatif en Europe
    Évolution de la dette française depuis 1995 et comparatif en Europe AFP - P.Deré/A.Bommenel
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Centre Presse Aveyron

Le gouvernement présente mercredi un budget de l'Etat pour 2015 qui, d'un côté impose de dures économies, et de l'autre fait un geste d'apaisement fiscal, pour un déficit plus élevé que prévu.

Le texte est dévoilé en conseil des ministres deux jours après le budget de la Sécurité sociale, déjà marqué par plusieurs annonces de rigueur, notamment sur la politique familiale.

Le projet de loi de finances (PLF), autrement dit le budget de l'Etat, que le ministre des Finances Michel Sapin et le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert doivent commenter lors d'une conférence de presse à 08h00 à Paris, sera lui aussi marqué par une volonté de discipliner la dépense.

Au total, la France doit réaliser l'an prochain 21 milliards d'euros d'économies, à répartir entre l'Etat, la Sécurité sociale et les collectivités territoriales. En ce qui concerne ces dernières les dotations de l'Etat seront réduites de 3,7 milliards d'euros dans le budget 2015, au grand dam des élus locaux. Est aussi prévue une baisse en valeur de la dépense de l'Etat d'un milliard d'euros alors qu'elle aurait dû progresser de six milliards, ce qui représente donc un effort de sept milliards.

Le ministère des Finances veut maintenir à tout prix ce total de 21 milliards d'économies en 2015, et la promesse de 50 milliards d'économies en cumul d'ici à 2017, faisant de ces deux chiffres le dernier rempart de la crédibilité budgétaire française.

Car pour le reste, la France avait dès le 10 septembre enterré l'essentiel de ses promesses européennes, la faute notamment à une conjoncture hostile.

Le pays est confronté à la fois à une croissance très molle et à une inflation ralentie. Ces deux phénomènes compliquent le calcul budgétaire en bridant les recettes et en neutralisant certains efforts de rigueur.

Le gouvernement ne table plus désormais que sur une croissance de 0,4% en 2015 et de 1% en 2015. Le déficit public de la France s'en ressentira: l'Etat, les régimes sociaux et les collectivités territoriales devraient ainsi accuser l'an prochain un découvert correspondant à 4,3% du Produit intérieur brut, à peine réduit par rapport au déficit de 4,4% attendu en 2014.

Paris promettait initialement de revenir l'an prochain au seuil de 3%, la limite fixée au niveau européen, et devra donc se justifier à Bruxelles ainsi qu'auprès des autres Etats membres.

- UNE DETTE DE PLUS DE 2.000 MILLIARDS D'EUROS -

Le gouvernement comme le président François Hollande ont déjà prévenu qu'aucun effort supplémentaire ne serait fait pour contenir le dérapage, synonyme d'une dette qui grossit rapidement, à plus de 2.000 milliards d'euros désormais, soit le double de son niveau d'il y a dix ans.

Pas question non plus de renoncer aux mesures promises l'été dernier aux ménages, pour soigner le "haut-le-coeur fiscal" dont souffrent les Français, selon le Premier ministre Manuel Valls, mais aussi pour répondre aux demandes d'une partie des députés socialistes.

L'an prochain, la première tranche de l'impôt sur le revenu doit disparaître, ramenant le seuil d'entrée à environ 10.000 euros, et un système de décote doit être mise en place. Soit un dispositif à 3,3 milliard d'euros au total, devant bénéficier à 9 millions de contribuables.

Par ailleurs les dispositifs de soutien aux entreprises vont continuer à monter en puissance, en particulier le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), opérationnel depuis le printemps 2014.

Le budget 2015 doit aussi sceller une baisse de certaines taxes pesant sur les sociétés, notamment la C3S, et concrétiser des promesses de relance du secteur du logement faites récemment par M. Valls.

Le mystère devrait également être levé mercredi sur la fiscalité du gazole. Christian Eckert avait récemment indiqué qu'une hausse de deux centimes par litre était à l'étude, pour combler le manque à gagner résultant de la réforme de l'écotaxe.

Source : AFP

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