Entretenir, rénover ou embellir une tombe

Selon leur ancienneté, les matériaux qui composent la concession funéraire peuvent être fort différents l’un de l’autre. On peut y trouver des pierres poreuses, connues sous le terme de pierre tendres, non polies, et dont l’altération est courante. A contrario, les sépultures plus récentes sont composées de pierres peu poreuses, comme le granit, qui se caractérisent par leur résistance et dont la particularité est de prendre le poli. On trouve également des matériaux constitués de graviers en pierre. Il convient d’y ajouter les métaux comme les ferreux (fer forgé, fonte), les cuivreux (bronze et laiton) ou le plomb, mais aussi les céramiques ornementales et photographiques constituées en terres cuites ou en porcelaines émaillées. Enfin, certains monuments funéraires sont composés de vitraux sous forme de verres colorés, sertis de plomb et structurés par des châssis en métal ferreux.

Or, les tombes sont soumises en permanence aux agressions climatiques extérieures. C’est principalement l’eau qui provoque des dégâts, s’aggravant au fil du temps si rien n’est mis en œuvre pour enrayer cette dégradation. L’eau transporte des sels minéraux dans les pores de la pierre, des produits corrosifs issus des métaux jusqu’à faire apparaître des tâches. Elle contribue à détruire les peintures des vitraux et des émaux des céramiques, accélère l’apparition de vert de gris sur les cuivres, de rouille sur les matériaux ferreux ainsi que des algues, mousses ou lichens sur les monuments funéraires.

 L’entretien, une démarche régulière

Si vous souhaitez entretenir la tombe de l’un de vos proches, le meilleur conseil est de s’en occuper régulièrement et avec mesure. Le but n’est pas – même si le résultat peut y contribuer – de rendre la sépulture plus propre, mais cette démarche permet de préserver durablement la construction funéraire. A quel type d’entretien un particulier peut-il procéder ? Il retirera régulièrement les feuilles mortes et les débris végétaux, dépoussièrera, plutôt à la balayette, nettoiera sous les jardinières et plaques funéraires. Il est conseillé de faire un usage modéré de l’eau. On évitera l’adjonction de produit nettoyants ménagers comme le savon à vaisselle, tout détergent ou nettoyant abrasif.. Par contre, l’usage d’eau sous pression est inadapté car il aura tendance à désagréger la pierre. L’eau de Javel a aussi un effet néfaste : si le résultat immédiat peut être visiblement satisfaisant, son utilisation entraînera une dégradation à plus long terme de la pierre, en raison de la cristallisation du chlorure de sodium. On préfèrera une brosse douce, de préférence en nylon, aux brosses ou à tout instrument métallique, tout comme les tampons abrasifs ou la laine d’acier. Dans tous les cas, avant de se lancer dans ce type d’entretien, surtout s’il est très ponctuel, il est prudent de vérifier la stabilité de la pierre afin de ne pas occasionner de détériorations supplémentaires. Et même si le résultat n’atteint pas vos espérances, cet effort permettra d’entretenir le monument funéraire de l’être cher.

Il est cependant des travaux d’entretien que le particulier aurait tort d’entreprendre. Dés lors qu’il s’agit de restauration de gravures abîmées, de réfection de joints d’étanchéité de la pierre tombale ou de maladies de la pierre, mieux vaut faire appel à une entreprise spécialisée. C’est notamment le cas lors de l’accumulation de croûtes noires, d’éclatements et de désagrégation de la pierre ou encore de l’apparition de métaux corrodées, qu’il s’agisse de décors ou de sculptures. (Source : Petit guide à l’usage des personnes souhaitant entretenir une sépulture).

A qui revient l’entretien une sépulture ?

L’entretien normal d’une concession, recouvrant dépoussiérage et dé-moussage de la pierre tombale, ne nécessite aucune autorisation de la commune et peut être réalisé tant par les héritiers du défunt que par des tierces personnes. La construction ou des travaux de monuments funéraires peuvent être soumis à une déclaration préalable auprès de la mairie, notamment pour fixer les dimensions maximales des monuments implantés sur les concessions. En principe, seuls les ayants droit d’une concession sont habilités à pouvoir mener les opérations de rénovation ou les gros travaux comme, par exemple, le remplacement d’une pierre tombale. Attention : faute d’héritiers, une tombe datant de plus de 30 ans qui ne serait pas entretenue, peut faire l’objet d’une reprise pour abandon.

Le monument funéraire

De la stèle au placage, en passant par le socle, le monument funéraire est un assemblage qui matérialise la sépulture du défunt et permet de lui rendre hommage.   

Le monument funéraire représente l’endroit où le corps du défunt est enterré, permettant à ses proches de venir s’y recueillir. Il n’est pas constitué d’une seule pièce mais de plusieurs éléments qui en assurent la stabilité et la durabilité. Cet assemblage permet de mieux comprendre pourquoi il est fondamental, en cas de dégradation, de faire appel à un professionnel. La stèle est l’élément vertical où sont gravées les épitaphes et où figurent décors et ornements. Les techniques de fabrication permettent de réaliser toutes formes de stèles (droite, moulurées, à pans coupés, avec galbe…).

Le socle ou la base est l’élément horizontal destiné à rehausser la stèle, où l’on peut retrouver les moulures présentes pour les stèles. La tombale ou la dalle recouvre, elle, tout ou partie de la sépulture et peut recouvrir plusieurs formes : avec ou sans pente, à queue de billard, à pans ou à bandeaux, à dos d’âne (deux pentes symétriques de part et d’autre de l’arrête centrale)… Le monument funéraire dispose d’un soubassement avec toutes formes de moulures, ainsi qu’une semelle, trottoir ou marche-pied, élément horizontal en ciment ou en granit servant d’assise, faisant fonction à la fois de finition esthétique mais aussi permettant de renforcer la stabilité de la concession. Enfin, le placage, revêtement ou plinthe, fait fonction d’habillage des parties maçonnées et joue un rôle esthétique. Le monument funéraire peut prendre place en pleine terre ou sur un caveau familial. A ces monuments s’ajoutent aujourd’hui les monuments de crémation ou monuments cinéraires, qui permettent de recevoir les urnes funéraires.