Vendanges tardives pour Rodez

À s’en mordre les doigts. Et à en perdre toute notion de logique. Comment diable le Rodez Aveyron football a-t-il pu laisser échapper, hier, deux points face à Chasselay? Les chiffres illustrent à eux seuls le calvaire offensif qu’ont vécu les «sang et or»: plus de 15 occasions franches et... aucune convertie. Ils auraient pu jouer 24heures, pas sûr qu’ils seraient enfin parvenus à marquer. Il y a des soirs comme cela qui virent à la vendange. Hier, face à une formation de Chasselay venue sans autre ambition que celle de ne pas perdre, le Raf l’a appris à ses dépens. Il a pourtant attaqué, attaqué encore mais n’a jamais fait trembler les filets pour un 0-0 loin de faire ses affaires. Alors qu’une victoire lui aurait ouvert les portes du top 4. Oui mais voilà, une semaine après le festival du gardien monastérien, qui avait à lui seul ou presque obligé les Ruthénois à en passer par la prolongation (2-0 ap) en Coupe de France, il faut aussi dire que le Raf est encore tombé sur un os, hier. Un os nommé Daniel Jaccard qui s’est évertué à littéralement dégoûter ses vis-à-vis, enfilant les parades décisives comme des perles (2e, 11e, 12e, 28e, 36e, 47e, 61e, 90e+2). Bien sûr, comme toujours dans ces cas-là, la maladresse des attaquants ou tout simplement la chance sont aussi venues lui prêter un sérieux coup de main. Bardy, d’une tête directement sur la barre transversale a pu s’en apercevoir (50e). Banor, encore au four et au moulin hier mais en difficulté dans la finition, n’a pas été non plus récompensé lorsque son tir en taclant proche des 6 m fuyait le cadre (52e).

Souviens-toi Mont-de-Marsan

Et la liste est encore longue tant Castanier et ses partenaires ont étouffé et surclassé les coéquipiers d’un Giuly bien peu inspiré, pour une véritable attaque-défense rarement vue à Paul-Lignon. Au point que les Rhodaniens ont parfois dû utiliser tous les moyens possibles pour s’en tirer. Khadat, entré en jeu à la 70e minute, était ainsi renvoyé aux vestiaires directement... trois minutes plus tard! Mais faire voir rouge ne compte pas encore comme un but. Hier, c’est bien tout ce qu’il a manqué à Rodez. Même sans son entraîneur Franck Plenecassagne, victime d’une sciatique et remplacé par Gregory Ursule sur le banc, Fauque et les siens ont en effet livré une prestation réjouissante, sans compter leurs efforts et offrant une belle partition dans le jeu. Sauf que là encore, ça ne permet pas d’allumer le tableau d’affichage. Et cela pourrait bien raviver quelques mauvais souvenirs. Cet été, le 0-0 concédé la saison dernière face à Mont-de-Marsan rue Vieussens avait été pointé du doigt comme l’un des freins à l’accession. Rien ne dit encore que Chasselay le remplace. Mais ces deux points perdus n’ont pas fini de trotter dans les têtes.