Ukraine: les Occidentaux au chevet du cessez-le-feu

  • Une colonne de camions ukrainiens est arrêtée dans le village de Semenovka, près de Slaviansk dans l'est de l'Ukraine, le 5 octobre 2014
    Une colonne de camions ukrainiens est arrêtée dans le village de Semenovka, près de Slaviansk dans l'est de l'Ukraine, le 5 octobre 2014 AFP - Anatolii Boiko
  • Des observateurs de l'OSCE et un soldat ukrainien sur une route près de Donetsk, le 20 septembre 2014 avant un échange de prisonniers
    Des observateurs de l'OSCE et un soldat ukrainien sur une route près de Donetsk, le 20 septembre 2014 avant un échange de prisonniers AFP/Archives - Anatolii Stepanov
  • Des camions militaires ukrainiens stationnés à Semenovka, dans la région de Donetsk, le 5 octobre 2014
    Des camions militaires ukrainiens stationnés à Semenovka, dans la région de Donetsk, le 5 octobre 2014 AFP - Anatoli Boiko
  • Un camion militaire ukrainien apparait au travers d'un immeuble détruit dans le village de Semenovka, près de Slaviansk, le 5 octobre 2014
    Un camion militaire ukrainien apparait au travers d'un immeuble détruit dans le village de Semenovka, près de Slaviansk, le 5 octobre 2014 AFP - Anatoli Boiko
Publié le
Centre Presse Aveyron

Les Occidentaux tentent de voler au secours du cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine, Washington dépêchant à Kiev un de ses plus hauts diplomates, tandis que Paris et Berlin proposent de déployer des drones pour surveiller la ligne de front.

Alors qu'au moins 80 militaires et civils ukrainiens ont péri dans les combats en un mois de "trêve" théorique, trois civils ont été tués et quatre blessés lundi à Donetsk, dans des bombardements d'un quartier proche de l'aéroport, a annoncé la mairie de ce fief rebelle.

L'aéroport de Donetsk reste le principal abcès de fixation de la guerre contre les rebelles prorusses. L'armée ukrainienne a indiqué qu'un soldat de Kiev avait été tué et 13 blessés en 24 heures. Une nouvelle tentative de s'emparer de l'aéroport de la principale ville aux mains des rebelles a été repoussée pendant la nuit, selon Kiev.

Selon l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), chargée d'observer le cessez-le-feu, deux premiers drones, de fabrication autrichienne, sont arrivés en Ukraine. Ces avions sans pilote devraient aider l'organisation à repérer plus facilement les auteurs de violations de la trêve.

L'OSCE attend au total quatre drones qui pourront survoler la frontière russo-ukrainienne ainsi que les zones de combat, alors que Kiev comme les Occidentaux accusent la Russie de porter secours aux séparatistes en envoyant des troupes et des armes sur le terrain.

Outre les drones de l'OSCE, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé dimanche l'envoi par Paris et Berlin sur place "dans les jours qui viennent" d'autres avions sans pilote.

Un porte-parole de l'OSCE, Michael Bociurkiw a avoué ne pas savoir si ces derniers voleraient dans le cadre de la mission de l'OSCE ou bien séparément. "Les discussions (à ce sujet) se déroulent à un très haut niveau", a-t-il dit.

Washington a dépêché de son côté à Kiev la principale responsable des questions européennes au département d'Etat, Victoria Nuland, rendue célèbre en début d'année par la publication de certains de ses propos peu amènes à l'endroit de l'Union européenne.

- 'Compromis' gazier? -

Au cours d'une rencontre avec le président ukrainien Petro Porochenko, les deux responsables ont souligné la nécessité du contrôle par l'Ukraine de sa frontière avec la Russie, selon un communiqué de la présidence. "Aucun règlement n'est possible sans le rétablissement d'un contrôle total de la frontière", a souligné M. Porochenko.

Les sanctions économiques prises par les Occidentaux contre la Russie continuent de produire leurs effets, le rouble ayant plongé lundi à un nouveau plancher de 40 roubles pour un dollar. La monnaie russe a perdu environ 20% de sa valeur face au billet vert depuis le début de l'année.

Coté sanctions, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a condamné les propos du vice-président américain Joe Biden, révélant jeudi que les Etats-Unis avaient "insisté" pour que l'Union européenne prenne des mesures contre la Russie.

"Les Etats-Unis ont forcé l'Union européenne contre sa volonté et au détriment de ses intérêts économiques à prendre des sanctions antirusses", s'est agacé M. Lavrov.

Après avoir annexé la Crimée au printemps, Moscou a coupé en juin le robinet de gaz à l'Ukraine, trois mois après la destitution du président ukrainien prorusse Viktor Ianoukovitch.

Le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a appelé lundi "à la recherche du compromis" dans le dossier gazier en se basant sur le principe "que les dettes doivent être payées mais que les conditions doivent être acceptables pour l'Ukraine".

Lors d'une réunion gouvernementale, le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak s'est dit prêt à fournir jusqu'à 10 milliards de m3 de gaz à l'Ukraine pendant l'hiver. En échange, Kiev s'engagerait à régler une partie de sa dette (3,1 milliards de dollars), pour laquelle l'Union européenne apporterait sa garantie, a précisé le ministre.

La commission européenne a formulé une proposition en ce sens fin septembre mais Moscou dit attendre la réponse de l'Ukraine.

Kiev n'a pas réagi lundi. Mais dans le passé, le ministre ukrainien de l'Energie Iouri Prodan avait souligné que Kiev ne reconnaissait pas sa dette gazière devant la Russie et souhaitait que "le prix du marché" du gaz fasse l'objet d'un nouveau contrat.

Source : AFP

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