Le projet de race aubrac sans cornes fait trembler le plateau

  • Une vache aubrac comprend les sept éléments de son standard, dont la corne.
    Une vache aubrac comprend les sept éléments de son standard, dont la corne. Repro CPA
Publié le
Olivier Courtil

Élevage. Suite à l’annonce de l’Upra Aubrac de «créer» des aubracs sans cornes d’ici 2020, certains éleveurs s’élèvent contre ce projet jugé contre nature pour l’emblématique race.

Annoncé dans notre édition du 31 août dernier, le projet de commercialiser pour l’export des aubracs sans cornes à l’horizon 2020 fait dresser les cheveux et les oreilles de bon nombre d’éleveurs sur le plateau de l’Aubrac.

"En tant qu’éleveur de vaches aubrac et au nom de tous ceux qui sont du même avis que moi, je viens exprimer mon désaccord pour introduire le gène sans cornes à nos belles aubracs avec du sang de race étrangère alors que de nombreux battants et défenseurs nous ont laissé un beau patrimoine pour que nous puissions en vivre", dit Jean-Claude Ramon, éleveur sur le plateau de l’Aubrac. Et de poursuivre : "Pourquoi la mutiler ? Même si ce n’est que pour “l’exportation “, si toutefois exportation il y a, j’estime que l’on n’a pas le droit de transformer ce bel animal, symbole d’une région, d’un “païs “en une vulgaire bête de stabulation".

Regret de l’absence de vote en assemblée générale

Il est vrai que la décision de l’Upra a quelque peu désorienté, marquée par deux années de réflexion et de débats. D’autant que le standard de la race figurant dans la présentation réalisée par l’Upra elle-même, comprend la tête, les membres, la queue, les extrémités, la couleur, le corps et… les cornes. "Dirigées obliquement et légèrement en avant puis relevées et retournées en torsade, elles sont noires à l’extrémité, la base devant être le plus blanc possible", dixit le texte. Membre du conseil d’administration à l’Upra, Jean-Claude Ramon déplore que cette décision n’ait pas été votée en assemblée générale.

Avec 600 adhérents, pas certain alors que les aubracs auraient pu un jour se retrouver sans cornes. S’adressant à l’Upra, "certes votre décision est prise, mais croyez bien que rien ne garantit que cette solution soit la bonne pour l’avenir. L’avis que je viens d’exprimer se terminera par la phrase d’un ancien éleveur d’Aubrac, “si la vie leur a fait des cornes, c’est qu’elles en ont besoin". En se basant sur les travaux de la famille Baumer en Allemagne et en effectuant les prélèvements dans le Tarn, la race aubrac, loin de son berceau, a de quoi perdre la tête.

Voir les commentaires
Sur le même sujet
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?